Tragos: « MMXXIV » @autoproduction

Écrire sur un groupe que l’on ne connaît pas, ce n’est pas forcément une chose facile, mais il est toujours agréable de découvrir et de mettre en valeur la scène et les groupes français. Bleu, blanc, rouge: cocorico !

Tragos, originaire de Rouen, est un jeune groupe de (old school) death metal baroque avec, selon moi, quelques notes teintées thrash metal. On pourrait quasiment dire qu’avec cet EP, on retrouve un TRAGOS 2.0, presque un nouveau groupe qui émerge: en effet, puisqu’ici on a une vraie batterie dirigée par Laurent mais aussi un tout nouveau frontman, Kevin qui remplace Antoine. Ces changements arrivent seulement 2 ans après leur premier album “Radix Mendosa”, et sont annonciateurs de bonnes nouvelles. L’EP “MMXXIV” est alors la promesse de futures belles choses pour le groupe. Je dis “promesses” car il vrai qu’avec seulement 4 pistes pour 11 minutes au compteur, il y n’a pas beaucoup à se mettre sous la dent. Il est donc encore un peu tôt pour se prononcer. Mais malgré sa courte durée, Tragos propose quelque chose de très bonne facture. Notons d’abord que, bien que le groupe ait fait appel à The Security Records pour le mixage et le mastering, cet EP reste de l’autoproduction: en conséquence, il faut garder en tête qu’on est loin des superproductions que peuvent proposer les gros groupes actuels. Le chant, mais également chaque instrument, sont très bien mixés et donnent un ensemble très cohérent et homogène. Mention spéciale pour la basse de François, instrument que je trouve trop souvent effacé voire inexistant des enregistrements, qui est ici très bien mise en valeur. Mais également les riffs mélodiques issus du classique de Cédric. Le son de Tragos est caractéristique du death metal et on pourrait facilement lui trouver des ressemblances avec celui des géants de Cannibal Corpse: c’est-à-dire un son assez graveleux et gras. Je n’ai pas grand-chose à dire sur cet EP, à part que les musiciens s’en donnent à coeur joie: entre les riffs, les rythmiques et les growls… On sent qu’ils font la musique qu’ils aiment et qui leur ressemble. Même sur les thèmes et les paroles, le groupe est allé chercher loin en faisant des clins d’œil auprès de grands auteurs comme Edgar Allan Poe, Rimbaud ou encore Victor Hugo. Mais je reste un enfant du riff, j’ai tendance à privilégier la musique plutôt que la signification des paroles, il est donc plus difficile pour moi de faire des analyses profondes sur les thèmes évoqués tout au long de “MMXXIV”. Bien que celles-ci prennent une forme presque poétique.

Pour moi, le seul “bémol” c’est que Tragos sonne comme ce à quoi on s’attend d’un groupe de death metal: il manque juste un petit quelque chose supplémentaire pour réussir à se démarquer encore plus des autres formations qui officient dans le même style… Peut-être l’ajout d’une deuxième guitare ? C’est peut-être sur ce point que le groupe pourrait continuer de creuser afin de proposer quelque chose de décalé qui constituerait leur propre valeur ajoutée et leur propre patte artistique. Il me tarde cependant d’écouter leur prochain long format pour continuer de suivre leur évolution et leur progression…