Dagoba: « Different Breed » @Verycords

S’il y a bien une chose qu’on ne peut pas reprocher au groupe (et à Shawter en particulier, le maître penseur du groupe), c’est la faculté qu’il a à vouloir bousculer l’auditeur et proposer de nouvelles sonorités d’album en album. Leur dernier album “By Night” a été un changement radical pour le groupe: qu’on aime ou pas, il faut reconnaître la prise de risque opérée par le combo. Qu’en est il de “Different Breed”? Ce 9ème album va-t-il aller encore plus loin dans la diversité ou bien au contraire revenir aux sources?

“Genes15” est l’introduction de ce nouvel album et débute par les cris d’un bébé. Oui, vous avez bien lu, ces cris ne sont pas anodins. En soit il a bien des significations: une naissance ou même une renaissance… On peut même facilement faire un parallèle avec le nom et la pochette de l’album, ce qui donnerait naissance à une race différente, mi-homme mi-animale. S’ensuit le growl dévastateur de Shawter en guise d’ouverture de bal. Le son est brut de décoffrage: tous les instruments sont réellement mis en avant avec très peu d’artifice technologiques, c’est du très lourd, et nous en sommes seulement à la première minutes de l’album. “Different Breed” n’est pas la continuité de leur dernier album: c’est pour ainsi dire un condensé de tout ce que le groupe a pu nous proposer durant ces 20 dernières années. Mais pourtant, le groupe arrive toujours à déstabiliser son audience avec une surprise sortie de la manche (se référer au dernier titre de l’album). Comme je le disais, cet album est comme un concentré des meilleures facettes du groupe. Les titres tels que “Distant Cry” et “At the End of the Day” montrent peut-être le côté le plus classique du groupe: ce côté brut et ultra mélodique qui constitue la « signature series made by Dagoba ». Mais certains d’entre eux peuvent paraître un poil « trop facile » notamment avec “At the End of the Day”, mais ce n’est sans compter cette mauvaise habitude qu’a Shawter, de vous mettre un refrain dans la tête. C’est là tout son talent !

Ensuite il y a le côté plus brutal où le groupe est capable de sortir les armes pour partir en guerre. “Arrival of the Dead”, “Minotaur”, “Phenix Noir” et “Cerberus” font partis de cette liste de gros morceaux avec des passages très extrêmes, certainement les plus lourds du groupe. Mention spéciale pour l’écriture des riffs, qui ont l’air tellement plus inspirés et travaillés pour ce nouvel album que pour l’album “By Night”, et ça fait terriblement plaisir. Enfin, il y a celles qui sont plus travaillées et qui sortent du lot par leur ambiance, notamment “Different Breed” et “Vega« . Deux chansons qui sonnent typiquement Dagoba avec de gros riffs et des bonnes mélodies, et qui montrent la facilité pour le frontman de proposer quelque chose de catchy mais avec un peu plus de profondeur. Et pour finir, la cerise sur le gâteau se nomme “Alpha”. Je m’étais imaginé une conclusion d’album ultra violente, comme l’était l’ensemble de cet album, mais une nouvelle fois le groupe sort des sentiers battus et nous dévoile une longue outro instrumentale de toute beauté. Des notes de piano sont mises en avant avec des cuivres qui viennent homogénéiser l’ensemble. C’est une conclusion ultra surprenante qui pourrait plaire ou déplaire (j’étais pas convaincu à la première écoute), mais finalement cette outro colle parfaitement: le groupe refuse d’être cantonné à des registres et fait ce que bon lui semble. L’album s’ouvre avec une déferlante de violence et se conclut de manière la plus paisible possible. Chapeau !

“Different Breed” possède de nombreux et solides arguments et quelques petites faiblesses, mais dans l’ensemble c’est clairement ce type d’album que je veux entendre quand je veux écouter du Dagoba. Il me tarde de découvrir ce que le groupe proposera pour leur 10ème album…