Hellfest Open Air 2024 – Jour 2

La nuit n’aura pas forcément été très reposante, mais le beau temps est toujours présent pour cette journée non-stop, alors c’est parti !

 

ANKOR – Mainstage 2 : 11h40 – 12h10JORDY: Probablement ma meilleure découverte lors de l’analyse de l’affiche, les espagnols opèrent dans un style qui rappelle celui de Future Palace, un metalcore moderne emmené par une chanteuse. Le public est déjà présent en cette fin de matinée et motive le groupe qui profite de ses 30 minutes de jeu en se donnant à fond. Les 2 guitaristes courent partout pour occuper l’espace de cette Mainstage 2. Elle possède encore une petite avancée qui est souvent occupée par la chanteuse Jessie Williams. Un groupe que j’essaierai de revoir en salle si possible ! L’épreuve du live est passée haut la main.

LOVEBITES – Mainstage 1 : 12h45– 12h15
JORDY: Après la mauvaise expérience BABYMETAL de la veille, je retente ma chance avec le all girl band japonais. Ces dames ne se contentent pas de mettre des belles tenues, elles savent jouer de leurs instruments et balancent un power metal assez rapide et agréable. Seul petit bémol, le chant de Asami est très poussé, peut-être un peu trop à la longue, glissant dangereusement vers la caricature. Elles prennent du plaisir à être sur scène et la foule de curieux, assez nombreuse à cette heure, leur rend bien. Le show ne restera pas dans mon top du week-end mais j’ai tout de même passé un bon moment.

ORDEN OGAN – Mainstage 1 : 13h35– 14h15
JORDY: Les allemands sont de retour après un premier passage très apprécié en 2022. Le concert s’ouvre avec une introduction mettant en avant la mascotte du groupe sur scène. Il m’a semblé d’ailleurs que le chanteur Sebastian Levermann a mis un peu trop de temps à arriver, à voir les visages des autres membres du groupe ! Le power metal du groupe est toujours aussi efficace en live avec ses refrains faciles à mémoriser et à chanter en cœur. Les nouveaux morceaux s’intègrent bien à la setlist et les classiques ne sont pas oubliés pour finir en beauté : “Gunman” et “The Things We Believe In”. Sebastian Levermann invite d’ailleurs le public à chanter ce dernier titre avec lui, ce qui sera fait avec enthousiasme. Le chant est impeccable et musicalement tout est propre, le combo nécessaire à tout bon concert !

TEXTURES – Altar : 14h20– 15h05
JORDY: L’appel du repas m’a fait rater un bon tiers du concert de Textures, mais j’ai tout de même pu apprécier le metal progressif des hollandais. Comme tout groupe évoluant dans le progressif, le son et le jeu sont carrés et précis. Les cymbales étaient un poil sous-mixé à mon goût, mais possiblement dû à mon placement dans une Altar assez clairsemée mais acquise à la cause du groupe. Le fait d’avoir manqué une partie du concert ne m’a pas permis d’entrer totalement dedans mais pas au point de ne pas profiter du moment. Il aurait pu être encore meilleur si mon estomac n’avait pas décidé d’hurler famine !

LOFOFORA – Mainstage 2 : 15h50– 16h35
JORDY: Place aux légendes du punk français avec Lofofora. La Mainstage 2 est bien remplie pour apprécier les images anti-RN projetées par le groupe. Je m’y attendais, et ce concert n’a pas dérogé à la règle, Reuno n’a pas pu s’empêcher de beaucoup parler. Outre leur engagement politique, qui est connu de tous, le groupe a invité 2 Femens qui ont pu lancer leur message sur scène. L’initiative est louable mais il y a eu une bonne trentaine de secondes de flottement, comme si Lofofora pensait que le message serait plus long, et du côté des Femens, on semblait espérer que la musique reprenne plus vite. Les 2 jeunes femmes ont répété leur message en boucle, comme si elles incitaient le groupe à reprendre le leadership sur scène. Cependant, Reuno n’a pas su se retenir de cracher dans la soupe, en parlant du prix du pass et surtout en allumant Shaka Ponk sur leur présence sur l’affiche et sur leur engagement écologique (Slaughter to Prevail a aussi eu le droit à sa petite pique subtile sur le Wall of Death). Quand on participe à la fête et qu’on a pris un cachet, critiquer ceux qui font la même chose c’est un peu moyen. Au niveau musical et pour la setlist, rien à dire, c’est efficace, c’est le bazar dans la fosse mais les réactions aux discours ont été plus mitigées. Les réactions étaient plus unanimes lorsque Reuno demande à soutenir les scènes locales, et “de ne pas être un metalleux seulement un week-end dans l’année” (petit hommage aux “touristes” que j’ai tout de même trouvés un poil moins présents cette année). Bref, un concert en demi-teinte pour moi à cause des discours interminables, et qui j’espère ne sera pas imité par Mass Hysteria le lendemain.

FEAR FACTORY – Mainstage 1 : 16h40– 17h30
JORDY: Voilà un groupe qui figure dans mon top 3 des plus attendus cette année. J’ai déjà évoqué, dans la chronique du dernier album « Aggression Continuum » de la bande de Dino Cazares, les péripéties du groupe et l’arrivée du nouveau chanteur Milo Silvestro. Le gros point faible de Fear Factory était les prestations live, notamment à cause du chant de Burton C.Bell. J’avais jeté un œil au tout premier live avec Milo et je n’avais pas été convaincu à 100% par son chant clair, mais le stress se ressentait dans la performance. Apparemment je ne suis pas le seul curieux, beaucoup de monde est venu voir les rois du cyber metal. La setlist fait la part belle aux anciens morceaux et les doutes sont vite levés, Milo assure au chant. Bizarrement, lorsque le chant est juste, tout de suite le ressenti est bien meilleur et le public suit ! J’en profite pour vivre pleinement le concert et foncer dans le pit ! Les slammeurs s’enchaînent, tout comme les circle pits. Le public reprend également tous les refrains et notamment le fameux “I don’t want to live that way” de “Replica” ! Ça aura mis du temps, mais Fear Factory est en train de devenir le groupe qu’il aurait dû être : un leader de sa scène, pas seulement en studio, mais aussi en live !

EINAR SOLBERG – Altar : 17h45– 18h35
JORDY: Un autre artiste que j’attends beaucoup : le leader de Leprous en solo. Les setlists jouées en Argentine au mois de mai, avec des classiques de Leprous et des titres solo, me faisaient saliver d’avance. Pour ce concert, Einar Solberg s’est entouré d’un violoniste, d’un claviériste, et bien sûr du trio indispensable : guitare, basse, batterie auquel on ajoute son synthétiseur personnel. Contrairement au setlists que j’avais vues, il a décidé de ne jouer que du matériel solo. Bien que porté par sa voix exceptionnelle, le show ne décolle pas, la faute à des morceaux très lents et très similaires les uns aux autres. Je ne pense pas m’avancer en disant que je n’ai pas été le seul déçu, au vu du nombre de personnes ayant quitté l’Altar en cours de show. C’est ma plus grosse déception du festival, à cause de l’espérance que j’avais avec les setlists de sa tournée précédente, et comme disait le grand penseur Petit Gibus dans “La Guerre des Boutons” : « Si j’aurais su j’aurais pas venu ! ».

STEEL PANTHER – Mainstage 2 : 19h40– 20h40
JORDY: Quoi de mieux après une déception que de prendre à nouveau des risques? C’est ce que j’ai fait avec Steel Panther, qui m’avait beaucoup déçu lors de son dernier passage à Clisson, et même lorsque je les avais vus à Paris il y a quelques années. Le groupe étant devenu la parodie de lui-même avec des blagues forcées, trop de parlote et du chant en play-back, le tout sans aucune spontanéité. Le concert s’ouvre avec les classiques : “Eyes Of A Panther” et “Tomorrow Night”, avant d’avoir le droit au traditionnel discours de présentation des membres d’une bonne dizaine de minutes. J’ai eu peur de retomber dans les travers du groupe, mais les titres se sont ensuite enchaînés sans véritable pause. Seuls 2 titres du dernier album ont été joués, sinon ce ne sont que des classiques des premiers albums auxquels nous avons eu le droit ! Les américains ont également rendu hommage au Wall of Death de Slaughter to Prevail, en organisant leur “Wall of Boobies” sur la scène. Force est de constater qu’il n’y a jamais eu autant de femmes qui sont montées sur la scène : le record semble valide ! Même si Spyder, le “nouveau” bassiste n’égalera jamais Lexxi Foxx, son ajout réduit aussi un peu les pauses blagues qui en étant moins nombreuses deviennent de bien meilleures qualités et plus spontanées ! Musicalement, il n’y a rien à redire, pas de playback sur le chant (peut-être une aide sur les cris aiguës, mais tout à fait acceptable). Je repars heureux d’avoir pris le risque et d’avoir retrouvé, au moins un peu, le Steel Panther des débuts !

SHAKA PONK – Mainstage 2 : 22h00– 23h10
JORDY: C’est l’heure du groupe qui a le plus divisé les festivaliers pendant des mois, j’ai nommé les français de Shaka Ponk. Qu’ils aient leur place ou non, la Mainstage 2 est blindée à hauteur d’une tête d’affiche pour, normalement, leur seule et unique représentation au Hellfest. Pour quelqu’un comme moi qui ne connaît que quelques titres, ce qui frappe d’emblée, c’est le charisme de dingue de Sam, impossible de regarder ailleurs lorsqu’elle a le micro. Pourtant l’autre chanteur, Frah, n’est pas en reste avec de nombreux slams et une activité débordante. Le public est déchaîné, difficile de croire que le groupe ait fait polémique lors de son annonce, les mouvements de foule et slams sont constants. Personnellement, sans être un grand fan, il faut reconnaître que la scène avec ses écrans et décorations est superbe. Musicalement il n’y a rien à dire, même si mon titre préféré (et le plus “metal”) : “I’m Picky” a été joué relativement tôt. Par contre, les discours de Frah sont lassants à la longue, surtout avec son débit de parole très lent. Le meilleur exemple est la préparation de l’énorme circle-pit autour de lui après être monté sur une plate-forme au milieu du public. J’ai critiqué Slaughter to Prevail, Lofofora et Steel Panther pour avoir perdu 10 minutes chacun pour diverses raisons, je me dois de faire la même chose avec Shaka Ponk. Le temps d’aller au milieu de la foule, monter sur la plate forme, expliquer le circle-pit (à un public dont il n’y a pas besoin de le faire en plus) et le commencer, 10 minutes minimum se sont écoulées et ont cassé l’ambiance. Le concert finit malgré cela en trombe, même si je persiste que ça aurait été grandiose de conclure avec “I’m Picky” qui aurait terminé de retourner toute la Mainstage 2. Shaka Ponk a montré qu’ils avaient toute leur place ici, et il faudrait être de mauvaise foi pour affirmer le contraire après avoir vu ce show.

MACHINE HEAD – Mainstage 1 : 23h15– 0h45
JORDY: Les dernières notes de Shaka Ponk finissent de s’évanouir dans l’air que les premiers “Machine Fuckin’Head” se font entendre. Le retour des américains dans les festivals est très attendu, Robb Flynn étant considéré comme un des meilleurs showman qui existe. Il n’existe pas de meilleur titre que “Imperium” pour démarrer un concert, et j’en ai encore la preuve. Ça pousse très fort dans les premiers rangs, les lance-flammes sont de sortie (et ils chauffent très fort !). Premier constat, Robb Flynn est toujours aussi charismatique. Les titres s’enchaînent et l’intensité ne baisse pas, il suffit d’un geste du leader du groupe pour que le public s’exécute. Il faut noter que le groupe ne joue pas trop fort (il faut tout de même avoir ses bouchons), mais ce n’est pas abusé comme très souvent, le genre de détail qui compte, surtout en festival. Nous avons le droit à une petite pause bienvenue pour permettre au public de récupérer et de chanter avec “Darkness Within”, accompagné par le petit discours sur la nécessité de prendre soin de sa santé mentale, chaudement applaudit. Tel “Valhalla” de Blind Guardian il y a 2 ans, tout le public continue à chanter après la fin de la chanson. Ce sera également le cas pendant le rappel, ce qui provoque une surprise et une joie sincère de la part de Robb Flynn. Seul regret, l’absence de “Aesthetics of Hate”, qui aurait pu remplacer avantageusement “Bulldozer” que je n’aime pas trop. Tout le monde ressort heureux et plein de bleus sur le corps, la communion entre un groupe et son public à son paroxysme !

 

Après un tel concert, d’où je ne suis pas ressorti indemne, ma journée s’arrête. J’ai assisté à 10 concerts dont plusieurs dans le pit, je suis un vieux monsieur, il me faut du repos, tant pis pour Body Count. Direction la douche et la tente pour discuter avec les copains avant d’affronter la pluie à laquelle on n’échappera pas demain.

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