Le samedi était de base la journée avec le moins de concerts qui m’intéressait vraiment. Mais avec la pluie dès le réveil, autant dire que la motivation approche gentiment du zéro absolu. J’en profite pour aller délester mon compte en banque de quelques euros à l’Extrem Market.
RHAPSODY OF FIRE – Mainstage 2 : 14h20 – 15h05
JORDY: Quasiment le seul groupe que j’avais sur ma liste des immanquables sur cette journée, et bon point, il ne pleut plus ! La virtuosité des italiens n’est pas à prouver, mais à voir en live c’est impressionnant. Le groupe n’accueille plus qu’Alex Staropoli comme membre fondateur, mais entendre les classiques comme “Dawn of Victory” et “Emerald Sword” donne des frissons. Giacomo Voli a d’ailleurs profité de ce derrière titre pour faire monter un jeune fan sur scène et lui faire brandir la fameuse “Emerald Sword”, geste toujours sympa. Le côté kitsch et grandiloquent est totalement assumé par le groupe et le public qui reprend en chœur les refrains ! Je repars requinqué et prêt à pourfendre des dragons avec mon épée !
YNGWIE MALMSTEEN – Mainstage 2 : 17h40– 18h25JORDY: C’est toujours un événement de voir un Guitar Hero à Clisson, tant ils se font rares. La plus-value de la musique d’Yngwie Malmsteen est qu’elle n’est pas seulement instrumentale, ce qui est toujours plus facile à appréhender pour les curieux comme moi qui ne connaissent pas les morceaux. La dextérité du suédois est impressionnante et l’on sent l’inspiration classique derrière chaque composition. C’est quelque chose à voir une fois dans le cadre d’un festival, mais je n’irai pas voir un concert en salle.
EXTREME – Mainstage 1 : 18h30– 19h30JORDY: Un nouveau Guitar Hero arrive sur la Mainstage 1 qui arbore déjà le Snakepit de Metallica : Nuno Bettencourt, avec son groupe : Extreme. Le chanteur, Gary Cherone est intenable, mais l’effet est particulier en le voyant s’agiter sur la scène alors que le public se trouve de l’autre côté du Snakepit (c’est encore plus criant depuis le pit photo qui est à l’intérieur du Snakepit vide). Gary et Pat Bader (bassiste) n’hésitent pas à utiliser le Snakepit, où d’ailleurs le chanteur s’est fait une belle frayeur. Lors de son premier passage, en pleine course, il s’est pris les pieds dans les chaussures du caméraman de la scène et a effectué une belle chute, à tel point que j’ai cru qu’il était tombé de la scène ! Plus de peur que de mal (du côté du caméraman aussi, que Gary ira voir pour prendre des nouvelles). La musique, contrairement à ce qu’évoque le nom du groupe, lorgne plus vers le rock et le hard FM, l’originalité tenant aux soli de Nuno Bettencourt. J’apprécie surtout le titre “Play With Me” qui se trouvait dans un des jeux Guitar Hero. Une fois le titre joué j’ai été manger tout en profitant de la musique en fond, n’appréciant pas plus que ça le reste de la discographie, assez mollassonne à mon goût. Je lèverais une oreille seulement pour entendre l’autre hit du groupe, la ballade “More Than Words”.
MASS HYSTERIA – Mainstage 1 : 20h35– 21h35
JORDY: La foule est immense pour venir voir les français (et aussi se placer pour Metallica) sur la Mainstage 1, où le Snakepit a été ouvert sur concours aux fans membres de “L’Armée des Ombres” (le fan club du groupe). A noter le bazar engendré au niveau de l’entrée des photographes, déjà en attente pour le concert de Bruce Dickinson, puisque les possesseurs de bracelets Snakepit doivent passer par le même chemin de barrières. Cette parenthèse fermée, j’ai déjà vu plusieurs fois la bande dirigée par Mouss, et j’avais peur qu’il cède trop aux grands discours au détriment de la musique, notamment avec le contexte actuel. J’ai été très agréablement surpris, pas un seul discours, juste des remerciements pour le public qui était déchaîné ! La setlist est quasiment exclusivement axée sur les albums récents (à partir de 2012), que je connais beaucoup moins, le peu que j’ai écouté ne m’a pas emballé outre mesure. Il faut reconnaître une chose à Mass Hysteria, c’est qu’ils sont un groupe de live et ces “nouveaux” titres envoient grave en concert. Le public est également au niveau de l’énergie des compositions avec des circle-pits constants. La seule chanson pré-2012 est “Contraddiction”. Je suis cependant déçu de ne pas avoir entendu “Furia”, surtout que Mouss y a fait référence quasiment tout le concert. C’est un peu dommage, mais ça reste un très bon concert, surtout au vu du scepticisme qui était le mien. J’ai été conquis et je me pencherai sur leurs productions récentes avec plaisir !
BRUCE DICKINSON – Mainstage 2 : 21h40– 22h40JORDY: Un an après sa venue avec Iron Maiden, Bruce Dickinson revient, cette fois-ci en solo, fort d’un nouvel album « The Mandrake Project » que j’ai d’ailleurs chroniqué. J’ai toujours aimé la carrière solo de Bruce, et le concert a parfaitement démarré avec “Accident of Birth”. Malheureusement, la suite s’est un peu gâtée, avec le déluge qui est de retour ! L’accès au pit photo est également très chaotique. Le chassé-croisé du Snakepit entre les gagnants pour Mass Hysteria qui sortent et ceux Metallica qui entrent par le même accès c’est-à-dire par l’entrée des photographes. Vous imaginez bien le bazar entre les 2 flux. Pour revenir au plus important, le leader d’Iron Maiden est en voix et va en profiter pour remercier plusieurs fois la foule d’être présente malgré la pluie. Toutes ses prises de paroles sont en français, s’il vous plaît ! C’est du côté des titres joués que le bas blesse, j’attendais mes titres préférés : “Tears Of The Dragon” et “ Tattooed Millionaire”. J’ai eu beau espérer jusqu’au bout, aucune des deux n’a été jouée. Comme pour Einar Solberg vendredi, la déception est présente, et si on cumule avec la pluie, je n’ai pas réussi à apprécier le concert à sa juste valeur malgré une prestation impeccable.
METALLICA – Mainstage 1 : 22h45– 01h00
JORDY: La pluie s’est arrêtée pour l’arrivée du groupe le plus attendu de cette édition 2024. Le site est complètement blindé, c’est très dur de circuler, la boue n’arrangeant pas les choses. Les américains ne font pas dans la dentelle et ouvrent le concert par “Creeping Death”, mais le constat est le même qu’en 2022, si le public (en tout cas autour de moi) connait les morceaux, je me sentais bien seul à crier “Die, die, die”. Comment un public qui a retourné la scène 1h avant pendant Mass Hysteria peut devenir apathique à ce point. Même le classique de “Kill’Em All” et “Hit The Lights” ne les fera pas bouger un sourcil. Le moment qui provoquera le plus de réaction est la reprise de “L’Aventurier” d’Indochine par Kirk Hammett et Robert Trujillo, c’est dire. Le titre a été choisi sur les conseils de la femme de Rob (Chloé, qui est partie prenante dans l’association et groupe Savage Lands notamment) 1h avant le show et appris dans la foulée. La reprise sera jouée entière avec un Rob en roue libre sur le chant ! La communication du groupe est bien plus light que d’habitude, très peu de référence à la “Metallica familly”, par exemple. Mais comme pour la tournée des stades, nous avons le droit à deux batteries de Lars sur le Snakepit, pour plus de proximité avec le public. Lars passe d’ailleurs les sextolets à la double pédale sur “One” mais niveau fluidité on repassera. Et que dire du pont de “Master Of Puppets” où Kirk, en plus de démarrer à contre temps va planter 3 des 4 premières notes. Ce n’est pas le petit feu d’artifice final qui compensera le goût d’inachevé de ce concert. Comme en 2022, le rendez-vous est manqué, tant par le public que le groupe, les deux ne s’étant pas investis suffisamment pour entraîner l’autre.
Cette fin de journée est presque une délivrance, pour tourner la page Metallica, de la pluie et d’une programmation qui m’emballait moins. Le chemin du retour vers la tente dans un champ de boue avec d’énormes flaques d’eau, laissait craindre le pire pour la journée de dimanche.