Ocean of Slumber: « Where Gods Fear to Speak » @Season of Mist

Ocean of Slumber
Where Gods Fear to Speak
Format: Album
Genre: Metal progressif
Pays: États-Unis
Label: Season of Mist
Sortie: 13.09.24
Note: 5/5

Depuis leur second album “Winter”, sorti en 2016, chaque nouvelle sortie du groupe est un évènement pour moi. Inutile de cacher que la voix et le talent de Cammie Gilbert, y est pour quelque chose, elle fait partie de ces femmes qui ont une présence et une voix exceptionnelles. Après nous avoir pris à contre-pied avec « Starlight and Ash« , le groupe a mis de côté le death metal et a composé un album uniquement de ballades, à la Southern Gothic: quelque chose qui est plus en relation avec leur racines. C’était une prise de risques audacieuse, il faut l’admettre, mais je n’ai pas été emballé. Tel un métronome, le groupe revient deux ans plus tard avec ce 6ème album et une nouvelle fois encore: le line-up a changé. Le groupe accueille deux nouveaux guitaristes, dont l’un s’occupe des parties de clavier avec le batteur. Si il y a bien une chose sur laquelle l’on ne peut que rarement émettre des réserves, c’est bien sûr leurs pochettes d’album. À nouveau, l’artwork est en adéquation avec leur musique: grandiose et intimiste à la fois. Elle représente une silhouette d’un dieu? Mais lequel? Seul face à un paysage plein de mystères: constitué d’immenses cloches et d’une porte où un voile se dessine grâce à une éclipse solaire. Cette pochette est très bien travaillée.

N’ayant écouté aucun single, je me plonge dans l’inconnu dans ce “Where Gods Fear to Speak”. En tout cas, une chose est sûre, je reste un grand fan et je suis toujours curieux d’être témoin de leur évolution musicale. Let’s go! L’album s’ouvre avec le titre éponyme et la signature sonore du groupe se reconnaît à mille lieux: la guitare en mode « clean » qui ouvre le bal, les cymbales en arrière-plan, la distorsion se lance et la voix de Cammie, tel un ange de la mort qui vient poser son magnifique timbre. La lourdeur des instruments se fait ressentir de plus en plus, les riffs deviennent de plus en plus agressifs, la double pédale et le growl est de retour… Il aura fallu seulement 2 minutes au groupe pour raviver la flamme, et ce n’est pas fini! S’ensuit une démonstration technique de la part de tous les musiciens pour montrer que le groupe en a encore sous le capot, et surtout le batteur qui à l’air de beaucoup s’amuser. Comme à son habitude le groupe alterne entre moments bien extrêmes et d’autres bien plus aériens et contemplatifs: ces moments ne sont pas seulement là pour calmer le jeu, ils ajoutent une réelle signature au morceau. Justement en parlant de signature, cet album est composé de 9 chansons originales et d’une reprise. Mais sur ces 9 nouvelles pistes, toutes peuvent être considérées comme des singles. Le travail apporté sur la composition est remarquable, chaque chanson se démarque les unes des autres/ une mélodie, un refrain, un solo qui reste après l’écoute… Justement de ces morceaux, la chanson “Don’t Come Back From Hell Empty Handed” est, à mes yeux, la perfection made by Oceans of Slumber. L’ouverture est absolument magnifique et les premières paroles de Cammie sont très poignantes: « I walked this lonely road // shadows danced by my side // I heard the whispers on the wind // and felt the darkness move inside« . Ça me rappelle beaucoup la représentation de l’artwork, et toute la scène qui se crée avec la musique. Le groupe arrive encore une nouvelle fois à me surprendre, car la fin de cette même chanson est certainement la plus brutale que le groupe ait composée. Et ce n’est seulement la 3ème chanson. BRAVO!

Wish” est une chanson facile, qui aurait eu sa place dans leur dernier album, c’est une semi-ballade qui joue énormément sur la présence de Cammie: ses refrains sont entêtants, c’est facile mais c’est un sans faute. “Poèm of Ecstasy” montre une nouvelle fois que le groupe peut être très brutal dans leurs compositions mais aussi de manière imprévisible. On aurait pu penser que la chanson éponyme était le pilier central du concept de l’album, justement non, c’est “The Given Dream”. Ce titre se démarque du reste de l’album par sa musicalité: la batterie est remplacée par une boîte à rythmes et l’ambiance générale est bien plus travaillée mais également ses paroles qui représente tout le concept visuel de l’album (« I return to the dust I’ve known // The circle, the sky, the ground that I call home // Destroyer of worlds, beseecher of hope // That cold and bitter taste// The wall in front of you // The stone with all of your hopes // You stare and you stare // It’s still empty« ). “I Will Break the Pride of Your Will” est une nouvelle preuve de tout le talent, que le groupe a pour mélanger toutes les sortes de sonorités: que ce soit légère ou lourde, la voix de cammie fait encore une nouvelle fois mouche. “Prayer” met plus en vedette le vocaliste de Dark Tranquillity, qui pose ici son plus beau clean, pour un duo tout en légèreté. La chanson oscille entre moments de contemplation et moments plus extrêmes. C’est la recette typique du groupe qui fait encore des merveilles. “The Impermanence of Fate” est l’apogée de cet album: elle est la plus progressive et le final est époustouflant voir épique. C’est aussi la chanson où l’on peut presque discerner leur influence « black metal ». L’alchimie entre la musique et la voix est absolument fabuleux: “épique et transcendant” sont vraiment les adjectifs que je donnerais pour qualifier cette fin d’album. Enfin l’album se termine par une reprise du morceau “Wicked Game” de Chris Isaak. Pour ceux qui ne le savent pas, le batteur du groupe Dobber Beverly est le mari de la chanteuse Cammie Gilbert, et cette chanson n’est autre qu’une déclaration d’amour mutuelle. Une ballade toute en beauté pour conclure cet album, même si pour moi l’album se conclut avec la chanson d’avant.

Que dire maintenant? Where Gods Fear to Speak” est tout ce que j’espérais et même plus… Sans vouloir le classer, cet album est positionné très très haut dans leur discographie. Tout y est et tout est parfaitement maîtrisé: la brutalité, l’émotion… tout est minutieusement et parfaitement écrit. Et pour la dernière fois, merci Cammie pour cette voix absolument incroyable!

Tracklist : 

  1. Where Gods Fear to Speak
  2. Run From the Light
  3. Don’t Come Back From Hell Empty Handed
  4. Wish
  5. Poem of Ecstasy
  6. The Given Dream
  7. I Will Break the Pride of Your Will
  8. Prayer
  9. The Impermanence of Fate
  10. Wicked Game

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