Lacuna Coil – « Sleepless Empire » @Century Media Records

Mon sentiment était le bon, pas le temps de niaiser, Lacuna Coil ne s’encombre pas d’une introduction pour « Sleepless Empire » et entre directement dans le vif du sujet avec le premier morceau « The Siege« . Double pédale, growls et gros son sont au programme. Seule le chant de Cristina Scabbia n’a pas changé avec le temps, et c’est tant mieux. Même si le style est plus agressif qu’avant, le style des Italiens se reconnaît dans ses refrains et lignes de chant. Les titres de bonnes factures s’enchaînent, toujours dans ce metalcore teinté de ce côté alternatif (que j’identifie par des instruments mixés en retrait par rapport au chant). Chaque chanson à son moment, sa petite originalité : sur « Oxygen » Cristina ne gratifie de quelques expériences vocales. « Scarecrow« , qui n’a rien à voir avec le titre d’Avantasia (pour les amateurs de Power metal), a une introduction électronique déconcertante. Pour « Gravity« , l’introduction a un petit côté Era, façon chant religieux, avant de partir sur un rythme plus lent et lourd que les titres précédents. La transition avec « I Wish You Were Dead » est surprenante: elle est beaucoup plus proche de ce que faisait Lacuna Coil, il y a une dizaine d’années. Ici pas de growls, seulement le chant de Cristina Scabbia, dans un titre très calibré radio (pas en France bien entendu…). C’est également le titre le plus court de l’album, puisqu’il n’atteint pas les 3 minutes. La pause calme ne dure pas, « Hosting the Shadows » retourne sur les terres de l’extrême, avec en outre la participation de Randy Blythe de Lamb of God (pour une partie parlée et quelques growls).

L’ambiance religieuse est de retour avec « In Nomine Patris« , qui est probablement un des titres les plus lourds de « Sleepless Empire » sans être le plus agressif, pour un joli mélange des genres. Le titre nous offre même un (très) rare solo de guitare, agréable et bienvenu pour contrebalancer avec la lourdeur du reste de la chanson. Le titre éponyme de « Sleepless Empire » est le parfait mix entre « l’ancien » et le « nouveau » Lacuna Coil: on y retrouve le chant haut perché d’antan de Cristina Scabbia, mais également une rythmique très metalcore et le chant maintenant en growls d’Andrea Ferro pour la modernité. Seul titre au-dessus des 5 minutes, « Sleep Paralysis » est beaucoup plus sobre dans sa composition que le reste de l’album (à l’exception de « I Wish You Were Dead« ), mais nous offre tout de même un second solo de guitare et quelques envolées de Cristina. Le second invité de « Sleepless Empire » est Ash Costello, chanteuse du groupe New Years Day, sur « In The Mean Time« . Elle participe aux refrains, mais sa présence ne fait pas décoller le titre, qui manque peut-être un peu d’ambition. L’album se clôture avec « Never Dawn » où Lacuna Coil en profite pour lancer toutes les forces qui lui reste dans un dernier baroud d’honneur tout en vitesse et puissance, de quoi finir en beauté !