Interview: Elie de Forest In Blood

Rencontre avec Elie, le chanteur de Forest In Blood dans le cadre de la sortie de leur album « Haut et Court« . Deux ans après « Pirates« , les Parisiens sont de retour pour nous en foutre plein la gueule…  

 

RiskTheDeath: Forest In Blood est un groupe de brutal hardcore, un subtil mélange entre du thrash à la Slayer et des most-parts fracassantes à la Hatebreed ou Cro-Mags: ces groupes sont-ils des influences pour toi? Pour vous?

Elie: Salut Justine! Tu tapes dans le mille, Slayer notamment avec « Reign in Blood« , fait parti de nos albums de chevet. Et on avait très envie de se rapprocher de la puissance de l’album « Undisputed Attitude« . Alors mélanger du thrash avec du hardcore comme Hatebreed, Cro-mags ou Madball nous a semblé la bonne direction pour y arriver.

RiskTheDeath: En 2005, le label GSR avec qui vous avez signé, vous a demandé de changer le nom du groupe à cause d’une faute d’anglais: c’est à ce moment là, qu’est né Apocalypse Now (votre projet parallèle)?

Elie: Haha, c’est pas exactement ça… GSR trouvait que Forest in Blood faisait trop black metal, et ne correspondait pas à notre musique et au public du label. De plus, nous avions changé de batteur (Nicolas Bastos/Dagoba) et de bassiste (Bogdan Bogino/Onesty), ça tombait nickel pour aller dans une direction plus metal et donc porter un nouvel étendard Apocalypse Now. Ça a été l’histoire de 2 albums que nous apprécions beaucoup et qui nous a fait beaucoup tourner.

En passant la faute d’anglais (qui n’en ai presque pas une), (rires) et dont le nom provient d’une beuverie dans les bois, nous permet d’être facilement trouvable sur le net. On y aurait jamais pensé en 1998… 

©Alek Garbowski

RTD: Après avoir décidé de stopper le groupe, vous avez choisi de vous reformer pour les 20 ans de celui-ci: qu’est-ce qui vous a motivé à remonter sur les planches?

Elie: Avec Forest in Blood, on est rester toujours très proche, avec ou sans musique. Ça faisait un p’tit bout de temps que nous étions accaparés par la vie quotidienne, on mourrait à petit feu. En 2018, de vieux copains nous ont sollicités pour nous réformer lors d’un festival à Rennes (le Superbowl of Hardcore) et on a pris grave notre pied. Et ça s’est enchaîné très vite. On a ressorti nos guitares poussiéreuses et notre drapeau pirate et c’était reparti!

RTD: Cette reformation a été marquée par la sortie de « Pirates« : est-ce qu’on peut dire que cet album concept est un parfait mélange entre les racines/origines et le futur de Forest In Blood; mais également, le pilier de la thématique actuelle, à savoir la piraterie?

Elie: La Piraterie représente pour nous un symbole fort. Nous savions pas que cela nous correspondait autant. Que se soit la manière de concevoir la vie, les réussites et les échecs, ou de ce que l’on attend du monde qui nous entoure. Cette manière de penser, les relations et la société étaient encré en nous, et avec ce qui se passe actuellement, ça  l’est encore plus! Comme tu l’évoques, ce symbole est à la fois notre origine et notre futur, c’est clairement un de nos piliers.

RTD: Vous avez signé sur le label 10-54 en Avril dernier, cette signature est-elle synonyme de nouvelles aventures? Autrement dit, comment avais-tu l’avenir du groupe grâce cette signature?

Elie: Avoir la chance de signer sur un label de l’hémisphère sud, ça donne envie de sillonner la mer de Chine et l’Océan Indien. Mais surtout ça nous donne une ouverture internationale. On pense que des pirateries Françaises peuvent aussi plaire en dehors de l’hexagone.  Ce qui est sur c’est que Peter, le boss de 1054 Records, est hyper à fond sur l’album et juste pour ça, c’est déjà une victoire.

RTD: Rassures-moi une nouvelle dissolution n’est pas prévue?

Elie: Après, on aime bien se dissoudre au 2ème opus, ça doit être le syndrome du carré de sucre dans le Tipunch. Pour ma part, je pense que cette fois, nous n’avons pas encore étanché notre soif. 

RTD: « Haut et Court » est le nom de ce nouvel album, qui est une sorte de métaphore de la corde de pendaison: tout d’abord, pourquoi avoir choisir de l’écrire en français? Ensuite, était-il référence à l’Execution Docks, où les pirates étaient pendus sur les berges de la Tamise, entre 1715 et 1726?

Elie: « Haut et Court » est aussi une image forte de la perte de liberté et de la répression. L’exécution Docks en est un des symboles et que l’on peut encore visité de nos jours! Jamais les états ne s’étaient tous alliés pour réprimer le peuple qui avait soif de liberté et d’égalité. Ces pirates pendant l’âge d’or de 1715 à 26 ont fait trembler ces états, et je te cache pas que ça nous parle. Pour le français, il est évident qu’il doit désormais faire parti de l’Histoire, comme il l’a été permis les rangs des renégats. 

RTD: Ce nouvel opus est-il une continuité du dernier album?

Elie: Oui, on est très porté sur la trilogie.

RTD: Tu écris quasiment la totalité des textes de vos morceaux: penses-tu que le fait que tu sois descendant d’esclave caraïbains, donne une certaine légitimité et une puissance à tes paroles?

Elie: Je ne souhaite à personne d’être le descendant d’un peuple opprimé. C’est un fardeau lourd à porter, même si le temps atténue les choses… Parler d’idées fortes et d’émancipation est essentiel pour moi, car c’est malheureusement un combat éternel, pour les noirs, les femmes, les minorités… Il ne faut jamais baisser la garde. 

RTD: Sur le morceau éponyme « Haut et Court« , vous avez invité Nico le chanteur de The Arrs: comment s’est présentée cette opportunité? Et comment la collaboration s’est passée?

Elie: Nico est un vieux copain, ça faisait longtemps qu’on en parlait et l’occasion s’est présentée. Il est arrivé en stud, il n’avait jamais entendu le morceau; je lui ai montré les textes, il se les ait appropriés et a même eu l’affront d’améliorer certaines parties! Puis, après 2h de prises et une ptite bouteille de Rhum, c’était dans la boîte! 

RTD: L’album est finalement assez court: le but était-il de converser un ensemble dense et massif pour amplifier cet effet d’explosion de violence?

Elie: 28 minutes… un timing parfait pour un album, en tout cas Slayer avec « Reign in Blood » pensait la même chose. C’est le temps d’un trajet en voiture ou en métro. Tu l’écoutes d’un trait puis tu continues ta vie de Pirate! 

RTD: Dans cette optique, le morceau instrumental « Échafaud » resprésente-il une sorte de pause, de bouffée d’oxygène dans l’album; d’autant plus qu’il est placé au milieu du tracklist?

Elie: Mise à part la strangulation qui limite un peut l’oxygénation des pauvres gars qui passent à la corde; « Échafaud » c’est surtout un cri du cœur. « Vivre ou mourrir, c’est en homme libre que je veux périr! ».

RTD: Merci Elie, pour tes réponses et bonne continuation dans les projets futurs de Forest In Blood

Elie: Merci, au plaisir de partager un p’tit rhum Saint-James à détour d’un concert!

 

En remerciant Roger de Replica Promotion pour l’opportunité de cette interview; mais également Forest In Blood et notamment Elie pour ses réponses…

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