Depuis le début de la pandémie, beaucoup de groupes et même de festivals ont cherché un moyen de maintenir le contact avec le public. Les livestreams sont vite apparus comme la solution (coucou aux précurseurs Ultra Vomit!), tant pour maintenir ce fameux contact avec le public mais aussi pour continuer à gagner de l’argent, puisque les concerts sont leur principale source de revenus. Personnellement, j’ai eu du mal à accrocher. Déjà qu’assis en gradins je n’y arrive pas, alors regarder un concert, même en direct, devant mon PC (et oui je n’ai pas de Chromecast…), je décroche en 30 minutes. Mais quand Epica a annoncé « our biggest production ever » pour promouvoir leur nouvel album que j’ai adoré (dont vous pouvez retrouver la chronique ici), je me suis laissée tenter! Au fur et à mesure des teasings, le groupe a annoncé que le concert serait séparé en 5 parties distinctes formant le nom du dernier né « Omega« . Il est maintenant temps de plonger dans ce « Omega Alive »!
Malheureusement, une incompréhension au niveau du fuseau horaire m’a fait rater la prestation de la première partie Off The Cross… Je vais commencer par l’aspect technique, parfaitement orchestré! La qualité d’image et du flux étaient top, aucune saccade ni ralentissement, le son était, lui, parfaitement mixé. Le concert s’ouvre avec une mini vidéo d’une vingtaine de secondes, nous montrant une fillette (que l’on suivra entre chaque partie) dans son lit. Elle s’éveille avec en fond « Anteludium« , l’introduction de « Omega » pour annoncer la première partie du show : « Overtura ». Comme sur cd, « Abyss of Time » suit et nous dévoile une immense scène sur plusieurs niveaux entourée de grands cobras métalliques et de décors. Alors que j’apprécie la performance, le niveau supérieur de la scène voit apparaître des danseuses endrapées. Ce sera une constante pendant tout le concert, chaque chanson bénéficiera d’animations: que se soit des plates formes surélevées, de la pyrotechnies, des danseuses, tout cela dans le but de ne jamais avoir envie de décrocher et de toujours avoir quelque chose de nouveau à observer. Et le résultat escompté est bien atteint! Le concert se poursuit avec la troisième piste de « Omega » : « The Skeleton Key » accompagnée d’une performance de roue allemande sur sa première moitié. La seconde nous offre la présence d’un chœur d’enfants, comme sur cd. Je l’espérais et je ne suis pas déçue! On passe au premier morceau qui n’est pas tiré du dernier album, et c’est un des meilleurs morceaux composés par Epica ces dernières années : « Uchain Utopia« . Le titre est toujours aussi bon, et la mise en scène offre un beau panorama d’effets pyrotechniques, des lances flammes aux cracheurs de feu en passant par les staffs et les bollas enflammées. Ainsi s’achève « Overtura » et pour l’instant le spectacle tient ses promesses, la voix de Simone Simons est magnifique, les growls de Mark Jansen sont toujours aussi clairs, chaque membre et mis en avant à tour de rôle. Le show en fond est bien visible mais n’éclipse pas l’objet principal de ce livestream : le concert
Nouvelle petite vidéo fugace, où notre fillette se retrouve dans un labyrinthe, où elle passe en courant devant Simone qui tient une pomme entre les mains. Les plus observateurs (dont, en toute modestie, je fais bien entendu partie!) on fait le lien avec la pochette de l’album de la consécration pour Epica « The Obsessive Devotion ». « Magnituda » apparaît sur l’écran et la seconde partie commence. Lorsque le groupe a annoncé que chaque partie serait distincte, je m’imaginais que se serait au niveau des ambiances des titres choisis. Or, la scène a changé, ainsi que les tenues, et pas que celle de Simone, se sera le cas pour chaque partie! Nous ne sommes donc pas sur un concert en direct, mais un concert enregistré et monté pour obtenir ce résultat final. Franchement, ce choix se justifie très facilement par le spectacle qu’à voulu nous offrir le groupe, et les risques de problèmes techniques sont également réduits. Les possibilités sont augmentées, comme je vais continuer à vous les détailler et cela permet de n’avoir aucun temps mort!
Je reviens à « Magnituda » qui s’ouvre justement avec le titre éponyme de l’album « The Obsessive Devotion« . Grand classique faisant toujours mouche, avec une petite mise en scène sympathique lorsque Simone se laisse tomber en arrière du haut de la scène (au moment de la transition parlée). « In All Conscience » présente des jeux de fumées ainsi qu’un mur de flammes. Je me rends compte au fur et à mesure que le concert avance de la complicité et la joie de tous les membres du groupe. C’est clairement naturel, les sourires et jeux de scène ne sont pas joués, ils sont heureux d’être là et de nous proposer ce « Omega Alive », et on le ressent de l’autre côté de l’écran. En plus d’être un très bon morceau, « Victims of Contingency » est le théâtre d’un des moments forts de ce concert. En effet, des trombes d’eau qui tombent sur les membres du groupes pour la dernière partie du morceau et de « Magnituda ».
Pour ouvrir la troisième partie, on continue de suivre notre fillette qui se retrouve dans un salle monumentale en face d’une Simone géante assise sur le trône, qui ouvre en grand les portes de « Elysia ». Nouveau changement de scène et tenues, façon salle du trône avec des braséros et trois grands oriflammes de chaque côté. Chacun porte un symbole : au premier plan le « E » stylisé du groupe, le second le symbole de l’Hindouïsme et le dernier, représentant 2 chats, que je ne connais pas (à mon humble avis, il doit avoir un lien avec l’Egypte, civilisation qui inspire énormément Epica!). C’est la partie du concert que j’attendais le plus : entre le nom « Elysia », les teasings du groupe à propos de celle-ci et maintenant la vue de la scène : ça sent les « Kingdom of Heaven »! Pour ceux qui ne les connaissent pas, il y a trois chansons, sorties sur 3 albums différents : « Design Your Universe« , « The Quantum Enigma » et sur « Omega« . Se sont toutes des chansons dépassant les dix minutes et qui surtout se classent dans mon top 10 du groupe! Mon instinct ne m’ayant pas trompé, « Elysia » débute avec « Kingdom of Heaven ~ part I« . Quel plaisir de voir cette chanson jouée en live et son interprétation est magistrale! Par contre déception, la « part II » ne sera pas jouée et c’est la troisième qui est directement enchaînée. L’interlude au piano est d’ailleurs joué sur un piano droit enflammé pour un effet très spectaculaire, auquel s’ajoute de nombreuses sources de flammes pour donner l’impression que la salle du trône s’embrase. Le titre et la partie s’achèvent avec un coup de gong avec un maillet enflammé qui répand ses flammes.
Quatrième partie et retour dans le labyrinthe pour notre fillette qui voit devant elle, différents symboles de religions et choisit de toucher l’Oroborus ce qui les fait tous disparaître. Ainsi s’ouvre « Gravita » qui avait été annoncée comme plus « sombre et sereine ». Les premières images nous montrent en ombre un chœur lyrique puis Simone au premier plan pour l’interprétation de « Rivers« , sans autre décor. Que dire de la combinaison de ce chœur avec la voix de Simone, sinon que le rendu est superbe et donne des frissons! Pour servir de transition on retrouve Coen Janssen, cette fois-ci avec un piano à queue, en duo avec Isaac Delahaye. Ce duo guitare / piano colle parfaitement à l’ambiance et est très réussi pour enchaîner sur « Once Upon a Nightmare« . Le chœur lyrique n’est plus là, à la place on retrouve Simone au centre d’un cercle formé des autres membres du groupe, puis de feu avec une réalisation tournant autour de tous les membres. Le travail visuel effectué pour « Gravita » est vraiment axé autour du jeu des caméras, puisqu’il n’y a pas de scène à proprement parler. Encore une démonstration du travail global effectué pour ce concert, pour toujours renouveler l’expérience!
Pour sa dernière apparition, l’enfant, après avoir franchi une porte lumineuse, se réveille dans la même position que lors de la première vidéo. La boucle est bouclée, comme suggéré par le nom de cette dernière partie « Alpha – Omega », et se sera une constante. Le dernier plan montre Simone dominant le labyrinthe ainsi qu’une croix d’Ankh. Premier titre de ce final, « Freedom – The Wolves Within« , joué sur une scène quasiment identique à la première, à ceci près qu’il y a beaucoup plus d’éléments de décoration. Au premier chef, le logo stylisé d’Epica qui occupe une place centrale sous la batterie. Pour accompagner ce morceau plus « fun », le groupe a fait appel à des danseuses « modernes » portant des t-shirts à l’effigie du groupe, pour casser l’image « classique » du groupe. Pour continuer à « boucler la boucle », après un morceau du dernier album, il faut forcément le tout premier titre sorti! Et ce n’est pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit de nul autre que « Cry for the Moon« . Chanson sortie il y a 18 ans comme nous le rappellera Simone au cours d’une séquence de remerciements aux fans mais aussi à toute l’équipe technique qui a fait que cet évènement a été possible. Tous ces membres « de l’ombre » vont ainsi être mis en avant pour nous montrer un peu l’envers du décor. J’aime beaucoup ce genre d’initiative, bien plus efficace que de simplement des noms dans les crédits de fin! Je l’ai peut-être déjà dit, mais je persiste car c’est un point très important dans la réussite de ce livestream, tout le monde s’amuse sur scène! En avant-dernier morceau, c’est l’album « The Holographic Principle » qui est à l’honneur avec « Beyond the Matrix« , véritable performance vocale de Simone Simons avec des notes très haut perchées. De grands drapeaux sont agités pour un effet visuel intéressant avant l’apparition d’un rideau d’étincelles pour terminer cette chanson. Quoi de plus logique que pour conclure la partie « Alpha – Omega » et le show « Omega Alive » dans son intégralité que le titre « Omega – Sovereign of the Sun Spheres« !? Pour accompagner l’interprétation, une structure en double hélice (façon chaîne d’ADN) est le théâtre d’un spectacle de deux artistes comme on en voit dans les cirques ou cabarets. Le rendu est très beau et complété par l’arrivée, pour le grand final, de tous les participants (hormis le chœur lyrique) qui ont enrichit cet évènement par leurs performances (danses, jeux avec le feu, etc…). Très belle vision finale, qui est malheureusement coupée de façon très abrupte à la dernière note!
En conclusion, j’étais sceptique au départ sur les concerts en streamings, mais « Omega Alive » m’a convaincu! Ce genre d’évènement permet, même si on est pas sur du direct, d’offrir des choses supplémentaires (différentes scènes, les différents chœurs) et surtout sans aucun temps mort! Les seules petites réserves que j’ai sont au niveau de la setlist. Même si le but est de rester sur un format de concert « classique » je n’aurais pas été contre quelques morceaux supplémentaires! Je pense notamment à « Kingdom of Heaven ~ Part II » ou des classiques comme « Consign to Oblivion« . Mais avec une longue carrière remplies de bons albums, il y a toujours des choix à faire. « Omega Alive » a effacé les réserves et appréhensions que j’avais à propos des concerts en streaming et je ne serai pas étonnée qu’Epica le sorte en DVD/Blu-ray! Au bout d’1h45 sans temps mort, je ne peux que saluer une performance travaillée, maîtrisée et surtout aboutie! On m’a promis une grosse production et un show dont je me souviendrais, force est de constater qu’Epica n’a pas menti!
Setlist :
- Overtura
- Anteludium
- Abyss of Time – Countdown to Singularity
- The Skeleton Key
- Unchain Utopia
- Magnituda
- The Obsessive Devotion
- In All Conscience
- Victims of Contingency
- Elysia
- Kingdom of Heaven ~ Part I
- Kingdom of Heaven ~ Part III – The Antediluvian Universe
- Gravita
- Rivers
- Once Upon a Nightmare
- Alpha – Omega
- Freedom – The Wolves Within
- Cry for the Moon
- Beyond the Matrix
- Omega – Sovereign of the Sun Spheres
RiskTheDeath tiens à remercier Nuclear Blast Records et plus particulièrement Valérie pour l’opportunité de ce live stream; mais également le groupe Epica pour cette prestation grandiose…