Kardashev : « Liminal Rites » @Metal Blade Records

Connaissez-vous le deathgaze ? C’est un énième sous genre de metal, mais peu de groupe peuvent se vanter d’être les pionniers du genre sauf bien évidemment Kardashev. Mais qu’est-ce que le deathgaze, vous allez me demander ? C’est un mouvement musical qui englobe le death metal et le shoegaze. C’est un peu comme le blackgaze (si vous connaissez le groupe français Alcest) qui mélange le black metal et le shoegaze. Le death metal ou le deathcore est plutôt aérien et très doux, alors que le shoegaze est ultra rentre dedans et violent… vous suivez ? Moi je suis déjà confus !

Allez soyons sérieux deux minutes ! Kardashev sortent leur deuxième long format intitulé « Liminal Rites » et cet album se focalise sur des questions existentielles, telles que : « peut-on vivre dans le passé ? Peut-on être obsédé par le passé ? Est-ce qu’on peut s’emprisonner dans sa propre culpabilité ? ». C’est le fil rouge de l’album. En effet dès l’introduction de l’album suivi d’interludes et sur la dernière chanson de l’album, vous entendrez un homme parler de son désir de revenir à l’endroit où tout a commencé, mais en sachant que la peine qu’il y a laissé le rattrapera. Maintenant que le thème est posé, focalisons-nous sur la musique (le plus important non ?). Beaucoup de groupes sonnent pareil et sont monotones mais personne (pour le moment à ma connaissance) ne sonne comme Kardashev. Le groupe a la faculté d’apporter de l’émotion dans tout les segments de leurs compositions.Tantôt aérien, tantôt violent : l’équilibre musical est incroyablement bien mesuré. L’exemple est déjà donné dès la deuxième piste de l’album (et vrai première chanson) sur « Silvered Shadows ».

Je connais le groupe depuis leur deuxième EP « The Almanac » sorti en 2017, deux ans après leur 3^ème EP « The Baring of Shadows » sort et c’est une nouvelle claque musicale. Mais ce nouvel album va encore plus loin… Le groupe va plus loin dans l’écriture, dans l’exécution et dans l’émotion (et notamment la rage) véhiculés dans tout l’album. Ici, c’est tous les membres du groupe qui livrent une prestation de haut vol. Les musiciens ont trouvé le parfait compromis entre grosses grattes bien grasses (bien calorique, en effet) et des moments plus légers et aériens : le tout sans que ce soit forcé ou pour avoir un quota de moments calmes. Certaines pistes seront très lourdes et montreront le groupe à son plus lourd et plus violent état. D’autres dévoileront un aspect plus fragile et plein de délicatesse. Et certaines d’entre elles auront un mix des deux. Et c’est finalement là, que tout le talent du groupe saute au yeux. Tout parait facile, et surtout facile à l’audience de pouvoir apprécier ce petit bijou de metal. Et je ne compte pas vous laissez découvrir cet album sans vous mentionner la prestation absolument incroyable du chanteur Mark Garrett : vous vous demanderez si Kardashev dispose de plusieurs vocalistes ? Et bien non ! Tout le chant et les growls (et autres nom qui caractérisent le chant hurlé) sont bien réalisés par Mark (sauf sur les lamentations du personnage principal de l’album). Vous verrez qu’il a du talent et une voix en or.

Il est temps d’en finir, Kardashev délivre un album magnifique, hypnotique et poignant. Que ce soit dans la profondeur des textes ou la profondeur musicale. Cet album est l’accomplissement de tout ce qu’ils ont entrepris depuis le début de leur carrière. Je vais bien prendre le temps de bien digérer tout ce qu’il y a à ce mettre sous la dent, et me languis déjà de pouvoir remettre le couvert avec d’autres projets dans les années à venir… Bravo et merci Kardashev !