Interview: Reuno de Lofofora

En cette période difficile, RiskTheDeath a eu la chance d’interviewer le charismatique Reuno, chanteur de Lofofora; on fait un petit retour sur la carrière et la discographie du groupe, mais on parle également de la sortie de leur dernier album intitulé « Vanités », sorti le 8 Novembre dernier via At(h)ome.

 

Depuis l’année dernière, vous comptez désormais 30 ans de carrière ainsi que 10 albums studio ; je sais que vous n’êtes pas du genre à fêter les anniversaires, mais quel est ton ressenti et le bilan de toutes ces années ?

Je me dis simplement que bordel c’est passé vite! On a pas trop eu le temps de s’ennuyer et c’est pour ça qu’on a encore envie de continuer, parce qu’on a jamais pris ce truc, faire un groupe, vraiment trop au sérieux, pas comme un vrai taf même si au final ça en demande pas mal. Pour le bilan, on verra quand on le déposera.

Vous faites parti « des rares » groupes français qui chantent dans leur langue natale: ce choix n’a-t-il pas mis un frein pour vous exporter sur la scène internationale ?

Oui peut-être, sûrement mais rien ne garantit qu’on aurait eu plus de succès à l’étranger. Il y a plein de groupes non anglophones qui chantent en anglais sans pour autant s’exporter. Le choix de la langue ne s’est même pas posé, il s’est imposé avec l’envie d’être le plus direct possible.

©Mathias Cruz

« Simple Appareil » est votre album en acoustique ; est-ce qu’on peut dire qu’il y a un certain jeu de mot dans le nom de cet album :  le fait de se mettre à nu et donc sans distorsion ?

Oui, pour le double sens du titre « Simple Appareil », notre seul album acoustique, c’est exactement ça.

Comme on le disait, vous avez fait une petite parenthèse en acoustique, avec votre précédent album ; « Vanités » est donc, en quelque sorte un retour aux sources : la guitare électrique et la saturation vous avaient-elles manqué ?

Après 1 an de composition et d’enregistrement et 9 mois de tournée que l’on a consacré à « Simple Appareil », on bouillait et d’ailleurs parfois on débordait. Lors des dernières dates même si l’on enclenchait pas la disto, l’énergie reprenait sa place. La notre est avant tout sur scène à envoyer du gros.

Sur l’artwork de votre nouvel album « Vanités », on retrouve notamment en arrière plan, les motifs de votre 3ème album « Dur Comme Fer » : y a-t-il d’autres détails cachés qui font référence aux anciens albums ? Mais surtout, peux-tu nous donner la signification de cette mise en scène ?

C’est Phil, le bassiste du groupe qui s’est chargé de la composition de la photo qui figure sur la pochette.  Il a voulu y faire figurer quelques souvenirs qui témoignent du parcours déjà effectué. Cela coïncide avec la « vanité », dans sons sens artistique. Dans la version CD et LP, on peut voir la table, où est posé le crâne, du dessus et y découvrir pas mal d’autres éléments visuels et d’objets personnels qu’on lui a ramené.

Vous avez sorti le clip de « Le Venin », le 20 Décembre dernier ; celui-ci parle de la méchanceté que les gens crachent constamment et notamment sur internet : ce clip dénonce-t-il une sorte de cyber-harcèlement ? Et toi, quel est ton rapport avec les réseaux sociaux ?

C’est surtout cette aisance à avoir un avis sur tout, à le donner tout en se foutant de celui des autres et à laminer virtuellement celui qui en a un different. Cette facilité pour le pire dont font preuve nombre de nos congénères qui me perturbe d’autant plus qu’elle me fascine.  J’essaie de comprendre et je n’y vois qu’une misère humaine qui s’invente une morale et se rassure avec tout ce que la haine à de plus bas, de plus ordinaire. Je n’ai pas de compte perso sur aucun réseau. Sinon, j’interviens rarement sur le Facebook du groupe et je publie sur notre Instagram.

À l’image de votre titre « Le Futur » : quel est le futur de Lofofora ? Avez-vous déjà pensé à refaire un titre duo avec un artiste ou un groupe: je pense notamment à No One Is Innocent, Sidilarsen ou encore Mass Hysteria ?

Notre futur, fort perturbé par un présent qui risque de s’éterniser, ça va être de rattraper toutes les dates annulées, à partir de la rentrée. Après on verra. On a déjà beaucoup donné dans les guests sur nos premiers albums, rien à l’horizon pour l’instant. Ce genre de truc se fait au feeling, quand la compo le demande ou quand une rencontre rend la chose évidente. Avec Schlaasss, on aimerait bien.

Tu fais parti du supergroupe Le Bal des Enragés qui est composé de membres de Tagada Jones, No One Is Innocent, Parabellum, Punish Yourself, Black Bomb A, et de Aqme, où vous faites des reprises de punk : quelle est ta reprise préférée ? Et pourquoi ?

Je ne participe plus au Bal [des Enragés] depuis la dernière tournée, tout comme Daniel. Seuls Vincent et Phil étaient sur cette tournée. Ce que j’ai aimé c’est de jouer des morceaux peu connus, de groupes pourtant mythiques qui fonctionnaient à fond. Quand on jouait « I against I » de Bad Brains cela provoquait un gros circle-pit instantané alors que 15 personnes devaient connaitre le morceau.

Tu es également l’un des chanteurs des Tambours du Bronx (show metal), aux côtés de Renato Di Folco (Trepalium/Flayed) et Stef Buriez (Loudblast/Sinsaenum) : ton ressenti sur scène est-il différent que celui que tu as l’habitude d’avoir lorsque tu es avec Lofofora ; d’autant plus que, dans cette prestation, ce sont les bidons qui sont mis en valeur ?

Oui c’est très different et c’est notamment pour ça que j’ai rejoins les Tambours [du Bronx]. Avec eux tu as l’impression d’être attaché à la calandre d’un 35 tonnes lancé à pleine vitesse. Il n’est pas question d’essayer de se mettre en avant avec une telle machine au cul. Au début je ne comptais même pas parler entre les morceaux, ce sont les gars qui nous ont poussé à ambiancer le public. Les tambours c’est une entité qui a souvent fonctionné sans voix. Il faut savoir se fondre dans les bidons, intégrer la machine, c’est ça qui est kiffant dans cette histoire, en plus de la rencontre avec de vrais gars.

 

En remerciant, le label At(h)ome pour l’opportunité de cette interview; et Reuno pour son temps et les réponses apportées aux questions du webzine…

Une réflexion au sujet de « Interview: Reuno de Lofofora »

  1. Merci pour l instant lecture, quand un article est intéressant on ne voit pas le temps passé……bon confinement les gars …J ai un très bon souvenir du concert à Quimper au novomax 🤘🤘🤘🤘

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