Alter Bridge: Walk the Sky @Naplam Records

Les américains de Alter Bridge sont de retour avec leur sixième album studio intitulé « Walk the Sky » enregistré avec le label Napalm Records. L’opus est disponible depuis le 18 Octobre dernier ; doublé avec une date à l’Olympia prévue le 9 Décembre. C’est un peu Noël, avant l’heure…

 

Alter Bridge est groupe de rock alternatif américain, originaire d’Orlando en Floride. Il est composé de trois anciens membres de Creed : Mark Tremonti (guitare), Brian Marshall (basse) et Scott Phillips (batterie) ; auxquels s’ajoute Myles Kennedy (guitare et chant). Après deux albums à succès, Brian quitte Creed en 2000 ; Mark s’était mis à l’écriture dans le but de monter un projet avec Brian et Scott. Fans de l’ancien groupe de Myles, Mayfield Four, ils lui proposent de les accompagner, en tant que chanteur. Le groupe se baptise alors Alter Bridge, en référence au pont sur Alter Road, qui se situe près de chez Tremonti. Le premier album d’Alter Bridge, « One Day Remains » sorti en 2004 se vend à plus de 750 000 exemplaires et devient certifié disque d’or, malgré son accueil mitigé…

Le bassiste Brian Marshall avait tweeté le 1er Juin 2019 que le groupe avait fini d’enregistrer et de mixer le nouvel album. Il s’est également confié en ajoutant que : « la pochette de l’album est malade ! J’ai hâte que vous entendiez ça ». En effet, l’artwork de l’album, imaginé par Daniel Tremonti (le frère de Mark), représente une femme s’évadant, surélevée comme illuminée, puis qui éclate en une centaine d’oiseaux (des oiseaux qui font étrangement pensé à ceux du deuxième album « Blackbird ») ; « c’est comme une sorte de sentiment d’euphorie qui découle d’une meilleure compréhension de la vie », comme l’exprime Myles Kennedy.

Comme à l’image de la pochette, l’opus marque un temps fort créatif pour le groupe. « Walk the Sky » est une rétrospective complète de la carrière du groupe, qui s’inspire d’éléments de chaque album pour créer quelque chose de nouveau. Ce nouvel opus est tout se qui caractérise la musique d’Alter Bridge : les riffs, les mélodies et les paroles; additionnés à de nouvelles choses, comme de nouvelles sonorités ou de nouvelles ambiances, qui poussent au voyage. De façon générale, il a une approche optimiste, même si les sujets évoqués restent graves et sérieux ; on retrouve alors essentiellement, la thématique de la libération et de l’éveil de soi… Il est présenté comme étant l’opposé de l’album « AB III » (2010), qui lui, est très sombre. De ce fait, il est évident que le groupe et notamment Myles, ont trouvé les réponses à leurs questions et sont de nouveau en paix…

Ces nouvelles philosophies et manières de voir la vie, ont permis aux deux têtes pensantes de se mettre en bonnes conditions pour la composition de cet nouvel album. Contrairement à « Black Bird », « Walk the Sky » a été imaginé de façon nouvelle : pour des questions de temps et d’optimisation d’agenda Myles et Mark ont composé les démos seuls, chacun de leur côté ; avant de pouvoir se retrouver et de les travailler ensemble… Les deux ayant comme ligne directrice, l’envie d’intégrer des textures de synthés des années 80, directement inspirés des vieux films de John Carpenter. Les deux partenaires étaient tellement sur la même longueur d’onde que leur producteur, Michael ‘Elvis’ Baskette, n’arrivait pas à définir lequel des deux, été l’auteur du titre. À propos de cela, Myles a déclaré que c’était « naturel au final. On joue ensemble depuis maintenant plus de dix ans, donc on se connaît musicalement. J’étais davantage dans le classic rock, le blues, et le jazz, alors que lui était plus metal et rock moderne. Voilà aussi pourquoi l’album est cohésif ».

« Pay No Mind » est une chanson inspirée du morceau « Tech Noir » de Gunship, un groupe découvert par Mark ; tout comme les chansons « Wouldn’t You Rather » et « Clear Horizon » qui portent toutes les deux, sur le thème de la recherche du bonheur. La première est comme un cri d’alerte sur les dangers de l’indifférence et de l’irresponsabilité des sociétés modernes grâce à un refrain groovy. Les trente premières secondes de la seconde, me font penser à l’ambiance qu’on retrouve dans l’album « Scream » d’Ozzy Osbourne. Par ailleurs, « Native Son » est une chanson qui est un mélange d’émotions : super énergique et un peu brut de décoffrage, avec un riff d’introduction à la Dream Theater. Tout comme « In The Deep » qui est un morceau dynamique et positif avec une intro power metal, et des riffs heavy très rétro. La chanson « Walking on the Sky » est la chanson qui découle du titre de l’album. D’après le groupe, cette chanson représente très bien toutes les émotions qu’il y a dans l’ensemble de l’album ; alors cela paraissait logique que celui-ci porte ce nom. En effet, on parle ici d’un funambule, qui met sa vie en jeu à chaque fois qu’il monte sur son fil. Ce sentiment, cette adrénaline permet de se rendre compte qu’on est vivant ; un peu comme dans le film « Free Solo » (2018), qui raconte la vie d’un grimpeur sans harnais ; qui se dépasse et pousse les choses à l’extrême…

« Godspeed » est une chanson calme tout comme « Tear us Apart », mais qui traite d’un sujet plus sérieux : en effet, cette chanson rend hommage à un ami de Mark, Seth Luker, décédé fin 2018 des suites d’un cancer. Elle commence par une jolie introduction au piano, puis par une mélodie émouvante et prenante avec des synthés des années 80 : grande nouveauté de cet album. « Indoctrunation » est la chanson la plus sombre de tout l’album. En effet, les paroles évoquent la métaphore d’un gourou qui attire et lave le cerveau des gens ; mais pas dans l’aspect musical. Mais, mes deux chansons préférées de l’album: reste « Forever Falling » et « Dying Light ». « Forever Falling » parle de la toxicomanie : l’histoire d’une personne qui meurt à petit feu car elle n’arrive pas à renoncer à la consommation de drogues. La chanson commence par une introduction douce en arpèges, avec un refrain qui marque une sorte de rupture « lumière » qui contre-balance avec les couplets qui apparaissent plus sombres : le genre de chanson qui arrive à me tirer les larmes… C’est aussi une des chansons, où l’on retrouve Mark au chant principal, comme c’était le cas pour « Water Rising » de l’album « Fortress » (2013) ; rejoins par Myles pour les refrains. L’album se clôt sur « Dying Light » qui est le single le plus complexe, mais qui donne une ambiance reposante et paisible. Elle a tout ce qu’il faut pour une bonne chanson : une introduction cristalline, une voix émouvante, des guitares acoustiques à l’unisson. Elle aspire à un sentiment de plénitude, de bien-être et d’accomplissement. Elle fait écho au morceau introductif de l’album « One Life », qui elle, est assez aérienne/planante. Cette dernière chanson, est en quelque sorte, celle qui ferme la boucle…

Pour conclure, « Walk the Sky » un très bon album qui relève le niveau de « Fortress » ; en reprenant ce que Alter Bridge s’est faire de mieux : des nuances, de la puissance, des mélodies entêtantes ; avec certaines innovations qui marquent un palier dans leur carrière.

Bien que Myles soit en tournée avec Slash (Slash featuring Myles Kennedy and the Conspirators) et Mark en tournée avec son groupe solo ; Alter Bridge sera en concert à l’Olympia (Paris), le 9 Décembre 2019, avec en premières parties : The Raven Age et Shinedown.

 

TRACKLIST :

  1. One Life
  2. Wouldn’t You Rather
  3. In The Deep
  4.  Godspeed
  5. Native Son
  6. Take the Crown
  7. Indoctrunation
  8. The Bitter End
  9. Pay No Mind
  10. Forever Falling
  11. Clear Horizon
  12. Walking on the Sky
  13. Tear us Apart
  14. Dying Light

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