Interview: Laurent de Bonbon Noir

Au début du mois, Laurent le chanteur de Bonbon Noir est venu nous parler de leur premier LP « And So Be It Anita« , sorti le 25 Juin dernier… Un projet complet, qui se veut illustré, littéraire et musical; qui conte alors le récit funeste des aventures d’Anita Black, cette femme hors norme, qui va se battre pour vivre la vie comme elle l’entend…

RTD : Est-ce que tu peux commencer par te présenter ?

Laurent : Alors, je suis Erwan Kern, Lord Erwan Kern  c’est comme ça que je m’appelle pour le projet du Bonbon Noir. Et moi, j’ai en fait créé le concept Bonbon Noir, il y a 4 ans et demi. L’idée c’était de faire un univers qui soit musical, mais aussi éditorial donc avec… j’ai écris un roman ; j’ai démarré un roman, il y a 4 ans et demi et on a fait avec le groupe Bonbon Noir, la bande originale on va dire, du roman. On va dire ça, pour être très simple.

RTD : Et est-ce que tu peux nous donner un peu plus de précision, parce que tu as plusieurs noms d’emprunt ?

Laurent : Ouais (rires) ! Alors, en fait ce qui se passe c’est, que pour le groupe Bonbon Noir, c’est que… déjà Bonbon Noir, d’où vient le groupe : en fait, on a fait parti pendant 20 ans des Flying Pooh ; on avait commencé quand on avait 15 ans, et avec notre groupe, on a fait pas mal de « conneries ». Et quand on a terminé la dernière tournée en 2015, il y a 2 membres du groupe qui sont partis ; et en fait avec les 3 autres membres du groupe, je leur ai proposé d’écrire une petite histoire, vraiment un petit truc et on va en faire une bande originale, comme ça on sera libre de mettre ce qu’on veut dans la bande originale. C’est déjà ce qu’on faisait avec les Flying Pooh, on était assez libres, mais là Encore plus libres de faire de la musique de films, daller dans des univers et explorer de nouvelles sonorités. Donc, j’ai commencé à écrire et on a commencé à composer, et il s’est avéré que moi ça a duré 4 ans ; et la petite nouvelle est devenue un romain, et les 2-3 morceaux qu’on venait de faire sont devenus 2 LP, dont le premier va bientôt sortir (le 25 Juin). Et le livre qui sort dans la foulée.

RTD : D’accord ! Bon, tu as un peu anticipé ma prochaine question (rires). Donc, Bonbon Noir est formé sur les cendres de Flying Pooh avec certains de ces anciens membres : mais pourquoi avoir la décision d’arrêter, de mettre fin au groupe ?

L : En fait, Flying Pooh, on a jamais dis qu’on arrêtait. C’est juste que, les 2 membres avec lesquels on jouait depuis le début, avaient décidé de partir ; et au début, on s’est dit, on va garder ça avec le nom de Flying Pooh, parce que voilà… on a pas mal de fans qui nous suivent encore et tout ça. Et puis, On s’est dit qu’on allait produire avec Flying Pooh, c’est ce qu’on a fait (on dit que c’est une production Pamela Pooh, c’est notre label) ; mais on va arrêter d’appeler ça Flying Pooh, parce que ça a quand même, rien avoir. Pour ceux qui ont connu Flying Pooh, et ceux qui vont découvrir Bonbon Noir : ils vont retrouver quelques sonorités, mais dans l’absolu, mais n’a absolument rien avoir. Et encore Flying Pooh, on fessait de tout, de tous les styles : on va dire que certains vont pouvoir s’y raccrocher, mais Dans l’absolu, on est parti sur un tout nouvel univers. Et donc, on s’est dit qu’on n’allait pas appeler ça, Flying Pooh. On refera peut-être un truc avec Flying Pooh, mais pas tout de suite. Pas du tout.

RTD : Quel est le concept du nom de « Bonbon Noir » ? Autrement dit, d’où vient le nom du groupe ?

L : Alors « Bonbon Noir » en fait, dans le livre c’est Anita Black qui porte un petit bijou en onyx autour du cou, qui lui est offert par son père et sa mère. En fait, c’est un bijou de la famille qui venait de sa grand-mère, et ça va être le bijou qui va l’accompagner. Le seul objet qui va lui rester de sa famille, parce que la pauvre, elle va vite se retrouver orpheline. Donc, c’est tout ce qui va lui rester de sa famille : c’est donc ce bijou autour du cou, le bonbon noir, elle appelle ça comme ça. C’est ça qui va l’accompagner, c’est comme ça qu’elle va le nommer, elle va même nommer dans le livre une sorte de club qu’elle va créer. Et donc c’est de là, d’où vient le nom du groupe.

RTD : Et donc, votre LP « And So Be It Anita » est un conte de fée funeste qui détaille les aventures d’Anita ; celle-ci est présentée comme une femme hors norme : mais qui est véritablement Anita Black ?

L : Alors, Anita Black née en 1920, à New York. D’une mère française et un père irlandais. Ce sont des gens très très bien, donc elle a une enfance fantastique. Son père est fan de grands vins, fan de littérature ; sa mère aussi. On va dire que, c’est… même si je n’aime pas ce terme, parce qu’il peut être néfaste, c’est des « bourgeois bohèmes » pour ne pas dire bobo. À New York, à cette époque là, elle baigne donc dans un univers hyper créatif, très libre, très moderne. Mais en 1929, la librairie/l’atelier de sa mère, sont incendiés ; et le père y reste. Elle se retrouve en 1932, à 12 ans, dans la rue, orpheline. Du coup, la pauvre, elle va devoir au début se battre pour survivre en tant que jeune femme à la rue ; et ensuite, une fois qu’elle aura réussi à se battre à survivre, c’est un passage très délicat… elle va ensuite se battre pour rester une femme honnête et droite, pour avoir le droit à la parole tout le temps, pour avoir le droit de faire ce qu’elle veut. Certaines femmes qui ont lu le bouquin, m’ont dit que c’était un conte un peu féministe, et moi je considère qu’il est humaniste. Elle veut juste dire ce qu’elle veut, faire ce qu’elle veut et elle ne veut pas qu’on l’emmerde (rires) ; et elle va se battre pour cette liberté là. C’est ce que l’expliquais il n’y a pas longtemps, le féministe, ce qui est terrible : c’est qu’on en parle encore, alors qu’on devrait parler d’humanisme et qu’il n’y ait plus de genre, mais malheureusement… on est loin loin de tout ça. Je ne sais pas si l’humain sera capable de ça, mais je trouve que c’est un conte humaniste parce qu’elle va se battre juste pour avoir les mêmes droits que tout le monde : liberté de créer, liberté d’agir, liberté de vivre sa vie comme elle l’entend, quoi ! Donc Anita Black, ça va être ça. Et effectivement, elle va rencontrer des gens, comme dans toute vie, des gens qui vont lui mettre des bâtons dans les roues, des gens qui vont être terrible avec elle ; et au contraire, des gens qui vont être ses frères et ses sœurs d’armes, et elle va être leader de cette entreprise de libération et de cette entreprise de recréation, de renaître un peu et devenir la femme qu’elle aurait voulu être depuis le début. Évidemment, elle toujours très influencée par ses parents, aussi.

RTD : Et physiquement, c’est plutôt une femme de couleur blanche ou de couleur noire ?

L : Ah non, ce n’est pas une… c’est marrant, parce que c’est vrai qu’aujourd’hui. Non non, c’est une petite blanche. Caucasienne, comme on dit dans la publicité, pour pas dire blanche ; parce que maintenant, il faut faire très attention à ce qu’on dit. Non, c’est une petite française/irlandaise, donc c’est une petite brunette. Quand j’ai démarré le bouquin, le « me too » n’existait pas ; enfin j’ai envie de dire que le « me too » a toujours existé, mais le gros mouvement qu’il y a eu malheureusement, cela n’existait pas encore. Non, ce n’est pas une petite black, même si aujourd’hui, pour une… déjà pour Anita Black, elle va morfler toute sa vie, si en plus elle avait été black, aux États-Unis à cette époque là, je pense que je n’aurais pas pu faire le bouquin.

 RTD : D’ailleurs le nom de LP signifie littéralement « Qu’il en soit ainsi Anita » : qu’est-ce que cela signifie vraiment ?

L : Non, mais j’aime bien le « ainsi doit-il Anita », en fait. Parce que tout lui tombe sur la gueule, et le « ainsi soit-il » (rires), tu n’as pas le choix. Et de toute façon, on ne choisi pas toujours ce qui nous arrive… par contre, ce qui est super c’est ce côté un peu « voilà, c’est comme ça que ça se passe pour toi », mais elle, elle peut rapidement sombrer ; et elle peut sombrer plusieurs fois dans le bouquin, mais elle a cette volonté, cette soif de liberté et de vivre qui font que… C’est un peut ironique ce « ainsi doit-il », parce que justement, elle va…

RTD : Elle va se battre !

L : Ouais, voilà. Elle va se battre tout le temps, tout le temps, tout le temps ! Le premier tome du romain se finir en 1965, je suis en train d’écrire le deuxième ; et de toute façon, elle aura à se battre tout le temps. Et de toute façon, je crois que depuis la nuit des temps, les femmes ont eu à se battre. J’ose espérer qu’un jour, on arrivera à… mais putain, ce n’est pas pour tout de suite, malheureusement ! Et puis, je pense de toute façon, que de toutes les manières, il y aura toujours des cons ; la bagarre sera permanente, avec plus ou moins d’intensité, mais il faudra toujours se battre et ne pas s’indigner.

 RTD : Bon, on va reparler un peu plus de musique ; donc, la musique de Bonbon Noir s’est inspirée de ton roman ; et non l’inverse, c’est bien ça ?

L : Alors non, non. Parce que ça serait… La musique de Bonbon Noir, vraiment les grands thèmes c’est Rek qui les a fait, qui est multi-instrumentiste, qui a géré tout le mixage et toute la production du disque. Les thèmes viennent de lui, maintenant, on va dire que je l’ai nourri du thème du livre, mais il ne s’est pas collé au bouquin pour les morceaux. Maintenant, moi par contre, vu que je dirige le bouquin et l’univers, je lui disais « tiens, ça, c’est parfait », je vais écrire des paroles sur ce passage du livre, et sur cette musique évidemment ça collait bien. C’est lui qui a composé les grands thèmes, mais évidemment on est tous très impliqués dans la musique. Et donc la musique voilà, c’est pour ça qu’il y a des thèmes qui font très David Lynch, y a des choses qui sont très Pink Floydien ; on s’est rien imposer, rien interdit. C’est vraiment au fur et à mesure, qu’il y avait un morceau du bouquin comme ça ; lui, il partait dans ses délires et on aimait bien, donc du coup, ça a été un échange pendant 4 ans et demi. Je ne peux pas te dire plus que de choses, mais Rek qui est un mec assez, lui il a une culture musicale  de metal notamment, mais qui est complètement dingue ; il connait un nombre de trucs, et encore actuellement, il est encore à fond dedans. Mais il connait aussi beaucoup de classique, de musiques de films et beaucoup de rap (mais il va chercher les groupes de rap, que personne ne connait). Mais en metal, il m’en parler encore tout à l’heure, il me parlait de groupes que moi, je ne connais pas du tout. Évidemment, il y avait Tool, Meshuggah, qu’il a adoré. Après, il parle de Cabal, je ne sais pas si tu connais ? The Prestige et… Ah, The Prestige, apparemment c’est français. Il m’a parlé de Regarde Les Hommes Tomber, et du coup, voilà il a une culture musicale assez exceptionnelle. Et il a ce côté un peu plus weird que nous. Parce qu’il écoute aussi des groupes, tu écoutes un morceau et tu as les dents qui tombent, comme on dit (rires). Qui ne sont pas forcément du metal, mais des trucs expérimentaux. Donc c’est lui qui a vraiment composé.

L : Ouais, sinon je voulais te dire, qu’on a lancé un grand crowdfunding sur Ulule ; pour sortir le livre, sortir le disque et ça se passe plutôt bien. L’idée derrière, c’est évidement de propager l’univers avec les belles illustrations, avec tout ce qu’on a fait autour. Et moi, ce que j’aimerais bien, c’est faire un podcast pour raconter le livre, un peu autrement, avec une belle voix derrière. Et voir le démarrage de la production d’un pilote, où filmer un passage du film, ça ça serait le grand rêve absolu.

 RTD : Ok, c’était une de mes questions justement, donc je vais l’anticiper et je reviendrai sur le reste après : vous avez réussi à atteindre l’objectif du pressage vinyle, l’impression du livre ; la prochaine étape c’est le podcast ; où le livre va être récité par une femme engagée à la voix cassée. Donc, je voulais que tu me parles un peu plus de cette aventure qui a été de récupérer des fonds pour pouvoir passer ces étapes. Et me dévoiler quelle est cette actrice, qui aura le privilège de réciter le livre ?

L : Alors, l’aventure du Ulule si tu veux : pour le coup c’est moi qui me suis vraiment impliqué là-dedans, parce que c’est assez balèze de démarrer un Ulule, le but c’est de ramener toute sa communauté et de chercher tout le monde. Au début, je ne te cache pas que j’étais… et certains sont partis un peu défaitistes. Moi, je leur ai dis que j’allais remuer ciel et terre : UE ce soir les fans de Flying Pooh, que ce soit tous les gens à qui j’ai parlé du projet depuis des années (parce que ça fait 4 ans, autant te dire que j’en ai pas mal parlé autour de moi). Et en fait, on a lancé le Ulule et il s’est avéré que en à peine 3 semaines, on avait les 100%. Donc ça, c’était cool, ça voulait dire qu’on pouvait faire un très beau livre, et un très beau vinyle. Vraiment parce que, chaque objet Bonbon Noir, pour moi doit être une sorte d’objets de curiosité et d’objets précieux. C’est-à-dire qu’on ne va pas faire un petit vinyle basique, ça, ça ne m’intéressais pas ! Je voulais que les gens, quand ils ouvrent le vinyle, ou quand il voit le vinyle, ils se disent « putain, il se passe un truc ». Esthétiquement, on sent que toutes les attentions sont portées : on a été cherché un imprimeur super bien  on a fait tout le façonnage à la main, mais on n’a pas été chez n’importe quel graveur de vinyle. Pour les illustrations, on a essayé de faire ça, très propre ; et pareil pour le livre, on veut vraiment cette impression de préciosité. Parce que ça, c’est super important. Et du coup, je me suis dit qu’on allait faire un Ulule, sinon on va faire un truc petit. Et donc le Ulule a bien fonctionné. On travaille le truc en parallèle, donc je pense qu’on va avoir vraiment un très bel objet. Et je me suis dis aussi  depuis le début, moi je suis directeur artistique : j’écris beaucoup de concepts de film, et vu que j’ai j’écris l’histoire, je me suis dis que mon grand rêve était de démarrer la production d’un film ou d’une série animée du livre ou d’un passage du livre. Ou d’un podcast à minima. Donc, ce qu’on va faire c’est que  plus on ramène de dons sur Ulule, plus les gens participent sur le site (surtout que les contreparties, sont de très beaux objets), et beh on va essayer d’aller plus loin et de faire une belle prod de podcast ; ou du film, ça va vraiment dépendre des partenaires qu’on arrive à soulever. Y a des partenaires assez importants pour le podcast, qui vont nous aider ; mais vraiment, il faut aller chercher une voix fantastique. Donc pour le moment, tant que ce n’est pas rassembler, je ne peux pas te parler du casting des voix ; mais c’est vrai que j’aimerais trouver, une actrice… dans le domaine du possible, on avait pensé à une Romane Bohringer, qui a une voix un peu cassée ; on avait pensé à Mouglalis, qui a une voix super cassée que j’adore et qui fantastique. Mais tu vois, pour aller chercher ses gens là, il faut que tu arrives avec du solide, que l’album soit déjà sorti, qu’on ait un peu parlé de toi ; et ça, c’est le rêve ultime. Parce que aujourd’hui, il y a tellement de podcasts, y a tellement de contenus, il y a tellement de tout que… si tu veux te démarquer, il faut que la qualité de ton produit soit bonne et je pense sue la voix d’une actrice connue qui récite la vie de notre Anita, je pense que ça serait la moindre des choses pour tout le respect que j’ai pour Anita et en plus ça permettrait d’aller plus loin en étant diffusé plus largement. Moi, je ne fais pas Bonbon Noir, pour que ça rapporte de l’argent ; par contre, je fais Bonbon Noir, pour que ce soit diffusé dans de bonnes oreilles et le plus massivement possible, voilà. C’est quand même important de ne pas faire tout ça, pour rien ! Je ne fais pas tout ça, pour avoir un beau vinyle au-dessus de ma cheminée. Tu vois ce que je veux dire (rires).

RTD : Et donc, vous avez le projet de faire adapter le livre en film ?

L : Alors, moi oui. C’est vraiment y a deux choses : moi, je drive le tout sur Bonbon Noir, mais c’est vrai que le… c’est moi qui m’occupe de toute cette partie illustrations, et livre parce que c’est moi qui en suis l’auteur. Mais évidemment, c’est vrai que c’est moi qui ai été cherché des producteurs. Donc évidement, pour moi, ça serait le grand rêve d’en faire une série. L’éditrice avec laquelle j’ai travaillé sur le bouquin, malheureusement l’édition souffre en ce moment terriblement, mais c’est vrai qu’on va envoyer le bouquin… elle m’a dit, on va envoyer ça sur Canal, sur Netflix, des boîtes de prod qui font de la série, même si cette année ça tombe pas forcément bien, parce que… pour les raisons que tu connais, en terme, parce sue c’était la merde et ce n’est pas fini. Mais bon, on va tenter le tour pour le tout ; moi, j’aimerai ben que ça aille encore plus loin. Sachant qu’il faut que j’écrive la suite ; c’est toujours le même problème, c’est que je fais tout en même temps, et donc je suis aussi en train d’écrire le tome II.

 RTD : Le roman évolue entre Paris et New York, et on retrouve sur l’artwork de votre LP, des bâtiments en arrière-plan : sont-ils une sorte de clin d’œil aux lieux où se déroule l’histoire d’Anita ?

L : Alors en fait, initialement l’histoire d’Anita démarre à New York ; et après, elle va un peu voyager. Et effectivement, on va dire que pour faire un gros résumé, le feu va être un peu le complice de tous les bouleversements de sa vie : de manière positive parfois, et de manière un peu plus incendiaire et pyromane, de l’autre côté. Je ne peux pas t’en dire plus, mais voilà le feu va être assez fréquent dans sa vie. Ça peut-être un peu destructeur, ça peut-être un feu qui réchauffe, ça peut-être un feu pour tuer ; enfin voilà… d’où les buildings et les flammes, que tu as sur la couverture.

RTD : Et ces villes ont-elles été choisies par hasard ou elles ont une signification particulière pour toi ?

L : Beh en fait, moi Paris parce que… la mère d’Anita est parisienne et tout étant justifié dans le livre et réaliste par rapport aux personnages qu’elle croise, par rapport aux lieux qu’elle traverse. Tout a été vraiment… enfin tous ceux qui l’ont lu, m’ont vraiment dit… il y a vraiment eu des recherches pour ne pas que je dise de conneries. Telle année, il s’est passé quelque chose ; quand je le dis dans le bouquin, ça s’est vraiment passé telle année. Tel lieux qu’elle a croisé à l’époque, ça avait vraiment cette allure là ; et pareil, pour les personnages. Et du coup, Paris, ça démarre là parce que le grand-père d’Anita est bijoutier, il travaille à Paris ; et sa grand-mère meurt à la naissance de sa mère, et du coup, Paris c’est là où née la mère d’Anita qui va être bijoutier, elle aussi. Qui va arriver ensuite à New York, et c’est là où elle va arriver avec le bonbon noir, le fameux bijou autour du cou. Donc, tout a une explication. Et ça démarre à Paris, parce qu’à l’époque à Paris, il y a eu la création de belles maisons de bijoux ; et ça continue après à New York, parce que tout simplement, elle rêve de New York à cette époque là. C’est déjà un peu un rêve de passer outre-Atlantique. Et je pense qu’à cette époque là, c’était assez fascinant ; maintenant je pense que c’est toujours aussi fascinant mais c’est quand même un grand supermarché, et je trouve que maintenant ça a un peu perdu son âme. Ça paraît complètement fou et mais c’est intéressant, mais par contre, New York c’est un épisode. Y a Paris qui est plutôt dans le prologue de l’histoire, et y a New York mais je ne t’en dis pas plus, mais ils finissent par se barrer…

RTD : Vous avez réalisé un featuring avec Lady Damiot sur le morceau « Bullrock Island » : comment s’est présentée cette opportunité ? Et y a-t-il d’autres collaborations sur l’album ?

L : Alors, Lady Damiot c’est une amie à nous, qui chante à ses heures perdues ; et on a fait des essais par iPhone, on lui a dit « est-ce que tu tenterai un peu là-dessus ? ». Elle a fait ses essais et ça nous a bien plu… On l’a rencontré parce qu’on a travaillé avec, avec un autre membre du groupe, à la radio Nova à une époque. Et en fait, il s’avère qu’elle a une voix superbe et on a enregistré tout ça, il y a deux ans assez simplement. Elle chante sur cet album et également sur le prochain LP qui sort à la fin de l’année ; sur un autre titre qui est ouf d’ailleurs, tu verras, enfin moi je le trouve ouf (rires). Un autre tire qui dure 12 minutes, encore un truc de dingue. Elle chante dessus et ça sera un des morceaux forts du deuxième LP. Et oui, des collaborations il y en aura d’autres sur le prochain LP, parce qu’on a casté une autre fille qui va venir chanter sur un morceau. Et oui, moi, plus ça va plus je veux que Bonbon Noir soit… voilà, c’est le manoir d’Anita, et donc j’aimerai bien faire d’autres collaborations avec d’autres groupes, et avec des gens avec qui on aimerait bien travailler comme les (The) Psychotic Monks, on adore et on aimerait bien leur proposer des trucs. Y a des gens qui font des trucs un peu psychédéliques, c’est des lyonnais, que j’adore et… Moi, je vois ça un peu comme une sorte de grande salade dont nous sommes les chefs, donc c’est nous qui gérons ; mais même un truc de hip-hop, sur le prochain à la Gorillaz, tu vois ça me semble complètement plausible. Voire même du jazz tzigane, parce qu’il y a des tziganes dans le livre, c’est aussi complètement possible. On ne s’interdit rien du tout, on veut rester livre de tout et c’est comme ça qu’on et le mieux, quand on est libre. Donc oui, il y aura d’autres featurings !

RTD : Ah cool, intéressant ! Franchement, j’avais bien aimé le featuring sur ce morceau là, donc c’est plutôt intéressant pour la suite !

L : Carrément ! Et nous en plus, c’est tout bête mais… C’est une histoire de femmes, racontée par une femme et ce qui est marrant c’est que, j’ai fait lire le livre à des gens qui ne savaient pas qui j’étais et là où je suis assez content, c’est que les gens n’ont pas su dire si c’était un homme ou une femme qui écrivait ; parce que c’est vrai , et je ne sais pas pourquoi je me suis mis dans la peau d’une femme pendant ces 4 ans, mais c’était super important qu’on ne sente pas qu’il y ai un homme derrière. Et jusque ici, je suis ravi, parce que tous ceux qui ne savaient pas qui l’avait écrit pensaient que c’était une femme. Donc, je suis assez contente parce que je pense que ce n’est pas facile, ça !

RTD : Bon, j’essaierai de faire attention quand je le lirai ; bon, maintenant je sais que c’est un homme qui l’a écrit…

L : (rires) Mais voilà, c’est important que dans les featurings, il y ait des femmes, parce que merde ; c’est comme une histoire de femmes. Et puis moi, j’en ai marre, et puis les femmes chantent mieux que nous, en plus (rires).

RTD : Vous allez passer en Nouvelle-Aquitaine ?

L : Alors, figures-toi que le batteur du groupe habite à Bordeaux. Mais ça ne veut pas dire qu’on va y passer, parce que le problème aujourd’hui, c’est que en l’état : on a 6 titres et on en aura 6 autres à la fin de l’année, on pourrait faire un concert… mais vu le concept si on doit faire un concert et vu qu’à chaque fois on veut que ce soit « grandiose, joli et précieux » ; et que les gens se disent « putain, j’ai vécu une expérience assez inoubliable », on ne peut pas faire un concert comme ça, comme ce qu’on faisait à l’époque avec les Flying Pooh : genre on arrive, on lance la sauce, et on se barre… Il faut qu’il y ai de belles lumières, de la vidéo derrière, une vraie ambiance, il faudra sûrement des fois qu’on conte un peu l’histoire. Pour faire ça propre, si on faisait que ça, ça serait possible ; malheureusement, là comme tu as pu le constater, en plus de nos travail on a ce projet et… tout n’est pas encore fini, le podcast va me prendre un temps énorme de réécriture, trouver des fonds pour la production de films, démarrer ou plutôt continuer l’écriture du tome II, et puis m’occuper du Ulule, de la sortie du disque : tout ça, ça prend du temps. Donc, pour le moment le live, on y est pas ! Mais on y pense…

RTD : Et de la façon dont tu l’exposes, est-ce qu’il y aurait une possibilité que le live, soit plutôt sous forme d’un ciné-concert ; d’avoir le film ou des images animées en arrière plan, et vous en tant que musiciens sur scène pour jouer cette histoire ?

L : Voilà c’est ce type de format qu’il faut mettre en place, d’où le fait que tu vois, ce ne sont pas des choses qui s’improvisent. Et puis, je n’ai pas envie de me lancer dans un film et qu’on soit juste devant, il faut vraiment des lumières, des costumes… enfin des costumes peut-être pas, mais il faut vraiment que ça ai de la gueule, quoi ! Parce qu’on ne pourrait pas le faire en formule rock, comme on faisait avant… enfin remarqué, on était en costard avec les Flying Pooh, mais… Il faut que ce soit plus grandiose que ça ! Il faut peut-être qu’il y ait des cordes ; tout ça, c’est énormément de travail et malheureusement, je dis bien malheureusement, je n’ai pas le temps de travailler là-dessus en ce moment. Mais néanmoins, je garde dans un coin de ma tête, parce qu’on aimerait bien refaire de la scène. Parce qu’on en a quand fait pas mal avant, et c’est vrai, que ça va manque un peu… Putain  je t’avoue que monter sur scène, c’était enfin c’est un des plus grand kiff que j’ai eu, de toute ma vie !

RTD : Rien qu’en temps que spectatrice, ça commence sérieusement à me manquer…

L : Ouais ! Après moi, quand je suis spectateur… enfin, une fois que tu es monté sur scène, quand tu as joué ; en tant que spectateur, à part pour des choses grandioses, mais sinon putain tu as envie de remonter sur scène (rires). C’est terrible ! Mais ouais, effectivement, ça commence à manquer ; vivement la suite…

RTD : Et pour finir cette interview, je voulais savoir si tu avais quelques chose à ajouter ; quelque chose dont tu aurais aimé parler, et dont je n’ai pas posé la question ?

L : Il ne faut pas que les gens hésitent à venir découvrir sur bonbonnoir.com, le délire parce que c’est quand même assez différents (enfin j’espère que c’est assez différent), que tous les curieux viennent frapper à la porte du Bonbon Noir parce que je pense qu’il y a vraiment un univers intéressant à découvrir. N’hésitez pas à aller sur le Ulule, parce qu’il y a de beaux objets en contrepartie, et que ça va nous aider à aller encore plus loin et c’est quand même une sacrée belle aventure. Voilà, bienvenue chez nous ! Et même si y a des artistes qui sont intéressés, pour faire un son, une fois qu’ils auront lu le livre ; nous on est chauds, pour faire des remix, des collaborations, des artwork, etc… parce que c’est la passion qui nous guide ! Mais voilà, je pense qu’il y a un bon univers de base, et j’ai rencontré pleins de personnes, pleins d’illustrateurs, pas assez de musiciens, mais dès qu’ils sont embarqués dans le Bonbon Noir… et c’est une belle aventure !

RTD : En tout cas, merci pour cette interview et tes réponses. Bonne continuation dans les projets futurs de Bonbon Noir.

En remerciant, Romain de l’Agence Singularités pour l’opportunité de cette interview; Bonbon Noir et précisément Laurent pour ses réponses très détaillées…

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