Interview: Gaël de Bullrun

Il y a quelques semaine, le guitariste Gaël de Bullrun, est venu nous parler de leur nouvel EP intitulé « Wilderness« , sorti le 26 Mai dernier. Un album qui sent le sable et la poussière, parfait pour les fans de Motörhead et Metallica

 

RiskTheDeath: Pour commencer, d’où vient le nom du groupe? A-t-il un rapport avec Bullrun, la première bataille de la guerre de Sécession?

Gaël: Effectivement, du moins dans un sens. Pour comprendre ce choix, il faut remonter à la genèse du groupe. À l’époque, nous étions dans l’optique de monter un petit groupe de rock’n’roll sudiste, à la Lynyrd Skynyrd ou ZZ Top. On se disait qu’il nous fallait un nom qui rappel ce côté sudiste des États-Unis, et Rémy s’est souvenu de cette bataille. Du coup, nous l’avons choisi parce qu’on aimait bien comment cela sonnait, et l’idée d’allier cet aspect martial à notre musique.

RTD: Le groupe prend le format d’un trio avec Rémy au chant et à la base, Mark à la batterie et toi à la guitare: une formation à la Motörhead, penses-tu que c’est le meilleur format pour un groupe de musique?

Gaël: En tout cas pour nous c’est l’idéal. Les prises de décisions sont souvent plus rapides, et la cohérence musicale est plus facile à trouver. Et puis, c’est plus facile d’avoir des cachets décents pour tes concerts quand t’as des membres en moins (rires).

RTD: Dans votre musique on ressent indéniablement du Metallica, du Iron Maiden, ou encore du Scorpions: vos influences sont-elles essentiellement américaines et anglo-saxonnes des années 80?

Gaël: Oui totalement. On a grandi avec ces groupes, et c’est eux qui nous ont poussé à faire de la musique. Donc même si aujourd’hui nos goûts et nos influences ont continué de s’élargir, on en revient toujours aux basiques. Comme le disait si bien Lemmy: « t’oublies jamais les premiers morceaux qui te marquent ».

RTD: Votre précédent EP « Dark Amber » avait des thèmes assez festifs et notamment la chanson éponyme qui parlait du Jagermeister, la boisson préférée de votre chanteur (et la mienne également) ; ou encore « Faster Than Light » qui décrit un road trip à la Tarantino: mais pour ce nouvel EP, quelle est la thématique principale de vos paroles? As-tu des références littéraires ou cinématographiques, qui t’aident à trouver le thème d’une future chanson?

Gaël: Comment vous faites pour boire cette horreur (rires)? Je pense que dans cet EP, la thématique générale qui peut se dégager, c’est le fatalisme et cette lutte incessante pour s’en sortir. Et pour cela Rémy s’inspire dans un premier temps de sa propre vie, de son rapport aux autres, mais évidement grandement du cinéma. Aillant comme pour la musique un bon nombre de références en commun, on s’y retrouve assez facilement. Nous pourrions d’ailleurs citer David Lynch, Lars Von Trier, David Robert Mitchell, Quantin Tarantino, Nicolas Winding Refn ou encore Martin Scorsese.

RTD: Après cet EP, vous aviez le souhait de proposer quelque chose de beaucoup plus metal: est-ce que tu penses avoir relevé le « défi » que vous vous aviez fixé? Du coup, est-ce qu’on peut dire que « Dark Amber » et un pilier entre vos débuts plus rock/hardrock et votre futur plus metal?

Gaël: Ce n’était pas vraiment un souhait, nous n’avions pas prévu ce que nous allions faire. « Dark Amber » était un premier jet on va dire, quelque chose qui représentait parfaitement notre état d’esprit de l’époque. Nous en sommes toujours très fier d’ailleurs. Ce côté metal sur « Wilderness » s’est imposé de lui même de la même manière. Tu pouvais déjà déceler quelques passages metal dans « Dark Amber » qui présageaient de ce qui allait venir ensuite. Donc oui dans un sens je pense qu’on a réussit sur ce point. Je pense que c’est l’évolution logique des choses.

RTD: Dans une précédente interview, vous avez déclaré avoir changé les maquettes de « Wilderness » à mi-parcours pour les retravailler autrement (en apportant notamment énormément de technicité): avez-vous gardé des passages de ces pré-maquettes ou avez-vous repris la composition à zéro?

Gaël: Houla! « énormément de technicité », comme tu y vas, nous sommes encore très loin de Kadinja (rires). Mais oui bien entendu que nous avons gardé des passages de ces pré-maquettes. Nous avons juste retravaillé certains passages pour les rendre plus « intéressants » à notre goût. D’où cet apport de technicité à travers certains placements rythmiques notamment, pour rendre le tout plus groovy et plus mature.

RTD: Jelly Cardarelli (batteur de Adagio et de Disconnected) et Symheris (ex-guitariste de T.A.N.K.) vous ont coachés sur votre précédent EP: quels ont été leurs conseils? Vous ont-ils à nouveau aidé pour « Wilderness »?

Gaël: Oui complètement. On peut même presque dire qu’ils font plus ou moins parti du groupe tellement leur avis nous importe d’ailleurs. Ça serait assez difficile de citer des conseils en particulier parce que ce sont généralement des petits détails qui apportent beaucoup, comme une harmonie pour enrichir une partie chant, la façon d’élaborer certains breaks, l’utilisation de tel ampli ou de telle guitare sur telle ou telle partie etc. Ce sont des gars qui ont une grande sensibilité musicale et généralement c’est après un certains nombres d’écoutes et de discussions qu’on en vient à envisager les choses un peu différemment sur certains points.

RTD: Vous avez également sorti un making-of « Behind the music » à la suite de la sortie de cet EP: c’est important pour vous que les fans comprennent comment vous composer votre musique, ou encore comment vous êtes en studio?

Gaël: On a très vite tendance à oublier qu’un CD, ne se fait pas comme cela; et que derrière il y a tout un aspect humain qu’il faut prendre en compte, je pense pour comprendre un peu mieux la musique que l’on te propose. Et donc oui nous trouvons important le fait de s’adresser directement aux gens qui nous suivent, à la fois pour créer une proximité, et parce que c’est aussi pour eux qu’on fait de la musique, pas uniquement pour nous même (rires).

RTD: Merci pour tes réponses et bonne continuation dans les projets futurs de Bullrun…

 

En remerciant Roger de Replica Promotion pour l’opportunité de cette interview; et Bullrun et notamment Gaël pour ses réponses…

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