Interview: Bertrand de Stéréotypical Working Class

6 ans après leur dernier album solo et alors qu’ils sortaient entre-temps un « Warm Session EP » en 2016, les rockers alternatifs français Stéréotypical Working Class sont de retour cette année pour célébrer leur 20 ans avec un nouvel EP nommé « Célestopol » qui est déjà sorti dans le monde entier. Le bassiste Bertrand, répond à nos questions…

RiskTheDeath: Est-ce que tu peux te présenter et présenter le groupe. D’où vient le nom du groupe ?

Bertrand: Je suis Bertrand bassiste, Martin est au chant, Kratouf à la guitare, Mehdi à la guitare et Ben à la batterie. L’origine du nom vient d’un concours de nombre de lettres à caser alors qu’à l’époque, tous les groupes qui se montaient, cherchaient un nom à la mode en une syllabe genre Korn, Finch, Knot, ect… À ce petit jeu, nous avions gagné face à Uncommonmenfrommars

RTD: Dans le line-up originel, on retrouve Martin (chant) et toi (basse) qui êtes frères, mais également David et Kratouf (guitares) qui sont cousins : est-ce qu’on peut dire que Stereotypical Working Class est avant tout une histoire de famille ?

B: Je crois qu’en le précisant, tu as déjà ta réponse… À tel point que Mehdi, qui est arrivé il y a maintenant 2 ans, est mon beau-frère…

RTD: Stereotypical Working Class est associé et suggéré aux fans de Deftones, Incubus ou encore Foo Fighters: es-tu fier de cette comparaison ? Ces groupes sont-ils des influences pour toi, ou le groupe ?

B: C’est clair qu’être associé à des groupes comme ceux-là est flatteur! On a grandi en écoutant leurs albums, certains sont encore dans ma playlist, d’autres ont disparu… Quand tu composes, tu ne penses pas forcément à écrire pour que ça ressemble à tel ou tel groupe, mais tu es forcément influencé par des sons, des mélodies et des riffs que tu connais d’eux…

RTD: Vous avez été présélectionnés aux découvertes du Printemps de Bourges 2003, sélectionnés au Parcours Fnac Nouvelles Scènes Françaises mais également Lauréats du FAIR 2002/2003 : cette aventure, a-t-elle été enrichissante pour le reste de votre carrière ? Quel est votre meilleur souvenir ?

B: Je dois t’avouer qu’on ne pense pas en mode « carrière », SWC fait partie de notre vie mais n’est pas notre principale et unique activité… Nous avons tous des jobs à plus ou moins grosses responsabilités et surtout une chiée que gosses à nourrir! Ceci dit, toutes ces expériences nous ont appris à mieux gérer certaines choses, que ce soit dans l’écriture, dans l’appréhension de la scène ou même sur nos rapports entre nous. En terme de souvenir, si tu évoques le FAIR et ces trucs-là, on a fait de superbes rencontres, notamment avec Claudia Philips, prof de chant et ancienne gloire des années 80… Pour ce qui est des meilleurs souvenirs en général, nous avons tourné pendant 3 semaines aux États-Unis, je t’avoue que ça nous a tous marqué à vie…

RTD: En 2018, vous redevenez un quintet avec l’arrivée de Mehdi à la guitare : qu’est-ce qui vous a poussé à revenir au format de vos débuts. Autrement dit, qu’est-ce qui vous a motivé à rajouter une deuxième guitare ?

B: En 2018, ça faisait 19 ans que nous existions et quelques années que nous n’étions plus que 4 après les départs de David et celui de Guillaume, son remplaçant à la guitare. Avec les années, comme dans un vieux couple, les choses deviennent moins existantes et nous ressemblions presque à un mauvais groupe de reprises de nous-même ! Nous avions 2 choix : arrêter ou trouver de quoi relancer la machine. C’était presque impensable de spliter, alors l’arrivée de Mehdi s’est imposée. Sa personnalité et son jeu nous ont fait du bien et on ramener de la nouveauté dans notre approche des morceaux. « Célestopol » en est aussi la preuve je pense…

RTD: Le nom de l’EP s’inspire-t-il du recueil de nouvelles « Célestopol » d’Emmanuel Chastellière ? Pourquoi avoir fait le choix de cet auteur plutôt qu’un autre ? Autrement dit, ce recueil t’a-t-il inspiré dans la composition de cet EP ?

B: Oui en effet, le morceau « Célestopol » est librement inspiré d’une des nouvelles de ce recueil. La musique et le texte sont venu après la lecture de celui-ci. Je n’ai pas réellement choisi ce bouquin en particulier, l’inspiration te viens parfois de différents univers. « Hartigan’s Last Bullet » sur « Day After Day » est inspiré du film Sin City, « A Song For Kepler » évoque le voyage de la sonde spatiale… Bref, rien ne dit que demain nous n’écrirons pas un morceau sur « Le monde Incroyable de Gumball » (dessin animé tellement débile qu’il en devient génial).

RTD: L’artwork est assez intriguant ; on imagine un paysage de montage qui se termine en précipice : que représente-il plus exactement ?

B: L’artwork, réalisé par Florent Dubleterney, est, comme pour chaque album, forcément interprété différemment par chacun. Il l’a mis en forme en rouillant le disque, tu peux y voir ce que tu souhaites, moi je la trouve terriblement d’actualité avec ce peuple en exode qui semble se casser la gueule…

RTD: En 2006, les paroles de votre album « Sans Repères » jonglaient entre le français et l’anglais : pourquoi ne pas avoir réitérer l’expérience pour cet EP ?

B: En fait, comme dit plus haut, on ne choisit pas à l’avance ce que l’on va écrire. Martin, Ditty (notre tour manager) et moi, travaillons sur les paroles, il y a maintenant plusieurs années que l’anglais se présente par défaut. Les morceaux en 2006 collaient de manière plus évidente au français je suppose. On ne s’interdit pas d’écrire de nouveau en français, mais on ne se force pas non plus.

RTD: Cela fait maintenant 20 ans que le groupe sillonne les routes de France comme internationales : avez-vous prévu de marquer le coup ? Une remasterisation ? Un coffret collector ? Du merchandising ?

B: On a pu fêter dignement cet anniversaire en novembre 2019 au Warmaudio (et oui, 21 ans cette année), sur nos terres lyonnaises. Pour l’occasion, nous avions édité un T-shirt qui n’était trouvable que sur le concert. Il devrait être mis en vente sur notre Bandcamp bientôt (stereotypicalworkingclass1.bandcamp.com). Pour ce qui est d’un objet, nous venons de recevoir la version vinyle de notre EP, pour les collectionneurs ou les méga-fans, c’est à se procurer absolument. C’est la première fois que nous en faisons un!

RTD: Le groupe a à son actif plusieurs contributions et notamment avec AqME, Mass Hysteria, Lofofora ou encore Pleymo: avez-vous d’autres collaborations dans les tuyaux ?

Alors, nous avons partagé la scène avec AqMe, Mass et Lofo et beaucoup d’autres. Martin apparaît en featuring sur un album de Pleymo (le morceau « Star FMR« ) et Bob, chanteur de Watcha à l’époque, est venu chanter sur l’un de nos morceaux. Rien de prévu de nouveau pour l’instant, mais on ne sait pas ce que peux nous réserver l’avenir… Pourquoi pas un feat avec Bernard Minet, il fait du metal maintenant…

RTD: Vous avez réalisé un album acoustique « Station Of Nowhere »: un autre album ou une tournée entièrement acoustique est envisageable ?

B: Lors du premier confinement, nous avons fait une version acoustique de « Ordinary« , chacun chez soit pour lutter un peu contre la frustration. Mais, comme pour l’écriture en français, pas de réel souhait actuellement de réécrire ou de tourner en acoustique.

RTD: Merci pour ces réponses et bonne continuation dans les projets futurs de SWC…

B: Merci à toi !

 

En remerciant Elodie de HIM Media pour l’opportunité de cette interview; SWC et plus particulièrement Bertrand pour ses réponses…

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