Fear Factory
« Aggression Continuum »
Format : Album
Genre : Metal industriel
Pays : Etats-Unis
Label : Nuclear Blast Records
Sortie : 18.06.21
Note : 3,5/5
Toutes mes fans commencent à bien me connaître via mes dernières chroniques: j’aime les structures complexes et tout ce qui est mélodique. Mais, il faut savoir se poser de temps en temps, se déconnecter totalement, et juste prendre une bonne baffe dans la tronche à base de double pédale et de riffs tranchants. Qui de mieux pour ça que Fear Factory? J’ai découvert le groupe assez tardivement avec l’album « Mechanize » sorti en 2010, qui reste pour moi leur meilleur album (oui oui je le mets devant « Demanufacture« , insultez-moi en commentaire j’assume!). Cependant, le groupe possède un gros point faible qui a, je pense, grandement nui à sa notoriété, particulièrement en live. C’est le chant de Burton C. Bell, qui est souvent « limite », voir très très « limite » sur les chants clairs. Ce défaut est partiellement corrigé sur CD grâce aux effets indus sur le chant clair qui servent également pour l’ambiance des titres. Bref, c’est un groupe que j’apprécie beaucoup en studio, mais nettement moins sur scène. Si vous suivez un peu l’actualité du groupe, vous devez être au courant des multiples péripéties de ces dernières années. Je vous fais un résumé rapide : problèmes d’argent des membres, batailles judiciaires pour récupérer le nom et les droits de Fear Factory, qui ont finalement été récupérés par le dernier membre d’origine du groupe : Dino Cazares. À tout ceci, on ajoute le départ avec pertes et fracas de Burton C. Bell en septembre 2020, qui nous offre un florilège de petites phrases entre lui et Dino Cazares par médias interposés depuis…
Revenons à « Aggression Continuum« , l’album est prêt depuis 2017 et a été enregistré avec Burton C. Bell au chant. Il sort seulement en ce mois de juin, soit 6 ans après le dernier album « Genexus« , à cause des évènements mentionnés ci-dessus. Au niveau de la pochette, on revient à une pochette plus « traditionnelle » après celle de l’album « Genexus« , avec les deux « F » joliment stylisés de façon un peu futuriste (qui pourraient rappeler les machines du superbe jeux vidéo « Horizon : Zero Dawn« ). L’album a été mixé par Andy Sneap (Megadeth, Killswitch Engage, Trivium) et produit par Damien Rainaud (DragonForce). Cette association nous offre un son qui colle parfaitement à Fear Factory, c’est-à-dire très axé sur les basses et les nappes de synthés faites par Igor Khoroshev (ex-Yes) qui assurent l’ambiance indus. « Aggression Continuum » est composé de 10 chansons de bonnes factures, nous rappelant que le nom « industriel » ne peut pas être plus à propos que pour définir Fear Factory et sa musique. Comme chaque album, Dino Cazares et sa bande nous montre un monde implacable et le désespoir qui y règne. Musicalement, le groupe nous offre ce que l’on attend : un tempo élevé, des riffs saccadés parfaitement suivis par la basse de Tony Campos et la batterie de Mike Heller (même s’il n’atteint pas la perfection de Gene Hoglan sur « Mechanize« ). Burton C. Bell nous montre qu’il assure toujours sur les parties agressives, notamment « Fuel Injected Suicide Machine« , avec ses « I hate everything » qui me rappellent les mythiques « I don’t want to live that way » de la chanson « Replica« . A contrario, le chant clair alterne le bon (« Aggression Continuum », « Monolith« , « End of the Line« ), et le moins bon avec des parties que ne renierait pas Ozzy Osbourne. Citons à titre d’exemples : « Disruptor« , « Purify » ou les horribles vocalises sur « Cognitive Dissonance« . L’impression qui ressort de cette irrégularité dans la qualité du chant est celle d’un chanteur en totale « roue libre » et qui était déjà probablement parti du groupe dans sa tête lors de l’enregistrement. Cela n’éclipse cependant pas les nombreuses bonnes chansons de cet album. J’ai déjà mentionné « Fuel Injected Suicide Machine« , j’y ajoute le titre éponyme « Aggression Continuum » et les 2 derniers morceaux qui nous entraînent sur des chemins moins « rentre-dedans » mais plus axés sur le désespoir, comme la conclusion d’un exposé ou les autres titres nous en auraient présentés les causes. « Monolith » se rapproche d’un titre comme « Resurrection« , un tempo plus lent, avec des lignes de chant très réussies et la rare présence d’un solo de guitare. Le titre final, qui est également le plus long du CD, « End of Line » offre une très belle conclusion, où l’on sent ce désespoir monter au fur et à mesure jusqu’à l’outro finale qui nous abandonne à notre triste sort.
« Aggression Continuum » est un bon album, qui possède néanmoins quelques défauts, surtout au niveau du chant. Ils seront peut-être corrigé avec l’arrivée d’un(e) nouveau(elle) chanteur(se) qui permettra enfin de rendre hommage à l’immense qualité des compositions du groupe. Ce n’est peut-être pas le meilleur album de Fear Factory, mais il possède des bonnes chansons comme « Fuel Injected Suicide Machine » ou « Aggression Continuum » et surtout les 2 dernières que sont « Monolith » et « End of Line » qui concluent magistralement ce « Aggression Continuum« . Alors asseyez-vous, relaxez-vous et prenez une bonne baffe!
Tracklist :
1. Recode
2. Disruptor
3. Aggression Continuum
4. Purity
5. Fuel Injected Suicide Machine
6. Collapse
7. Manufactured Hope
8. Cognitive Dissonance
9. Monolith
10. End Of Line