Quelques jours avant la sortie de leur sixième album « Masked Enemy« , xDimitrix de Primal Age a répondu à nos questions concernant l’actualité du groupe, les détails du nouvel album mais également le futur du groupe dans cette période incertaine…
RiskTheDeath : Bonjour Primal Age ! Est-ce que vous pouvez présenter le groupe brièvement pour les gens qui ne vous connaissent pas.
xDimitrix : Salut, on fait PxA depuis 93. On a joué dans 17 pays sur 3 continents en ayant la chance de croiser tous les groupes importants en hardcore et metal. Aujourd’hui c’est Didier au chant, Ben et Flo aux grattes, Miguel à la batterie et moi (Dimitri) à la basse.
RTD : Vos précédents albums étaient signés sous le label Deadlight Records, malheureusement celui-ci a cessé ses activités et vous avez dû changer de label. Aujourd’hui, vous avez signé chez WTF Records : est-ce plus facile de trouver un label après plus de 25 ans de carrière, ou est-ce toujours aussi « difficile » qu’à vos début ? Comment s’est faite la rencontre avec votre nouveau label ?
D: Tout d’abord un énorme merci à Alex Deadlight pour ces 10 années à nos côtés. Faire un label aujourd’hui, en France et dans ce style est la preuve d’une grosse passion. Pour répondre à ta question, je ne sais pas si c’est plus facile ; Je peux juste te dire qu’on a fait une sélection de 45 labels et que 12 ont répondu favorablement. WTF de Hollande a fait plus que dire oui, il a signifié vouloir à tout prix signer cet album car il nous suit depuis le début et se sent très en phase avec ce qu’on fait. C’était pour nous la garantie d’une bonne écoute de nos souhaits dans le cadre de cette collaboration.
RTD : « Masked Enemy » est donc votre 6ème disque, celui-ci a été amorcé il y déjà plusieurs années : qu’est-ce qui s’est passé pendant ces 3-4 ans ?
D: Le chantier a débuté il y a 4 ans puis et resté en stand by en raison des soucis de batteurs et des périodes de concerts à assurer. Ca a été le plus compliqué à mener à son terme, on peut parler d’accouchement difficile avec de bonnes phases de découragement. La satisfaction aujourd’hui n’en est que plus grande quand on entend les retours.
RTD : On est plusieurs a avoir travaillé sur cette interview et certains ont eu l’impression de ressentir des similitudes ou une atmosphère comparable à celle de Lamb of God : ce groupe est-il une de vos influences ? Si non, quelles sont vos influences ?
D: Alors pas du tout me concernant et un tout petit peu pour Flo. On a fait la musique à 2 et Lamb of God ne fait pas partie des influences. Mais on nous a déjà dit la même chose pour des groupes qu’on n’a pas écoutés comme All Out War ou Stamping Ground. Les influences vont de Slayer à Madball en passant par Dew Scented ou encore Morning Again…
RTD : L’artwork semble être une sorte de pêle-mêle des différents titres et des textes de cet album : est-ce que tu/vous peux nous en dire plus ?
D: On a une fois de plus fait confiance à Greg de Visual Injuries qui bosse également pour le Hellfest. Il connaît parfaitement notre univers. Il a lu mes textes et s’est dit inspiré. Il n’y a rien eu à lui dire. Il nous a fait un boulot excellent, on a tous validé à l’unanimité. On adore ce qu’il nous a proposé.
RTD : Ce nouvel album a connu de très nombreux changements du côté de la batterie : à quoi est dû ces passages express de ces différents batteurs ?
D: Il y en a eu 5. C’est un poste essentiel pour notre musique et qui a presque toujours posé problème en phase de composition. Hormis sur ce dernier (avec Rudy de Explicit Silence) et le tout premier, il a toujours fallu amener les éléments aux batteurs. Sans Rudy on ne s’en sortait pas avec les autres batteurs qui ne comprenaient pas ce que Flo et moi avions en tête pour faire claquer ces morceaux. Avec Rudy ça a été magique, il a tout compris sans explications. Il a bossé hyper vite et sans être guidé. Il a fait un taf excellent. Aujourd’hui on joue avec Miguel qui lui aussi n’a pas besoin qu’on lui explique comment jouer de son instrument. Ça fait du bien !
RTD : Vous êtes connus pour votre énergie, votre puissance et votre passion, mais également pour votre engagement pour la cause animale, le végétarisme, l’écologie mais aussi la dénonciation de la surconsommation : ces thèmes récurrents sont-ils de nouveau présents ? Autrement dit, quels sont les thèmes abordés dans ce nouvel opus ?
D: Quand j’écris pour un album je consacre 2 ou 3 textes à ces sujets en essayant de les aborder sous un angle inédit par rapport aux précédentes prods. J’en discute avec Didier pour ne pas perdre de vue que c’est lui qui va devoir les incarner. Mais on se connaît super bien depuis 28 ans qu’on joue ensemble. Autrement il a des thèmes sociaux, des observations du monde qui nous entoure ou des thèmes plus personnels. Ça reste ouvert pour essayer d’amener de la diversité, de la matière à réflexion…
RTD : L’opus débute par une intro sur laquelle on retrouve un discours prononcé par la militante Severn Suzuji à Rio en 1992 : pourquoi avoir choisi cette introduction ? Est-ce aussi pour sonner une nouvelle fois l’alarme concernant l’écologie ?
D: Alors cette idée ne vient pas de nous mais d’un proche du groupe : Sylvain qui a joué en tant que batteur dans Seekers of the Truth et guitariste dans Absone (un side project qu’on a mené entre 2000 et 2005) ; il a fait des remplacements gratte au Japon et Brésil notamment. En tant que seul musicien restant depuis les débuts du groupe (Didier étant l’autre membre fondateur au chant), j’ai voulu amener les premiers morceaux afin de guider les gratteux pour la suite. Par chance, Flo a su faire des morceaux qui collent à la perfection en étant complémentaires. Donc nous étions en rade à cause de la batterie et Sylvain m’a demandé de lui envoyé le premier morceau que j’avais fini. Il a placé les idées batterie qu’il fallait (ce qui nous a rassurés sur le fait que les morceaux étaient bien là et que seule la batterie n’arrivait pas à décoller. Et il a rajouté ce sample qu’on a trouvé cool et décidé de garder. En plus j’avais un texte qui cadrait bien avec le thème.
RTD : Pourquoi avoir glissé une petite partie en guitare acoustique ? Ce n’est pas commun pour un groupe de HxC.
D: Alors on fait ce qu’on sent sans se demander si on suit une sorte de cahier des charges d’un style en particulier. En outre, on a l’habitude de ces interludes, il y en a sur tous les albums. On s’est même posé la question de ne pas en mettre car on le faisait à chaque fois. Ça amène de petites respirations avant de repartir dans l’agression sonore. Pareil pour l’équilibre des morceaux sur l’ensemble d’un album, si tu joues tout le temps à fond, ça finit par perdre en efficacité. Enfin c’est notre façon de voir les choses.
RTD : Primal Age s’est déjà produit au Mexique en 2011, au Japon en 2013 et au Brésil en 2015 : quel est le prochain pays étranger programmé ou la destination rêvée pour une tournée en 2022 (où quand le contexte sanitaire le permettra à nouveau) ? Aux côtés de quel(s) groupe(s) ?
D: Avant cette période particulière, nous avions des propositions pour Cuba, l’Indonésie et la Russie. Tout est en stand by. On espère beaucoup pouvoir reprendre la route (et les airs) le plus vite possible car on a emmagasiné un max d’énergie et de frustration de rester bloqués sans jouer ensemble. Après on est amateurs, donc pas simple de concilier les emplois du temps entre les périodes de vacances, les vies de famille pour certains, le financement… ça reste de gros projets à mener en général sur plusieurs années.
RTD : Et pour finir, êtes vous fiers de la (nouvelle) scène hardcore française ?
D: Joker (rires). On ne se sent plus très proches de cette scène qui change trop souvent. Heureusement qu’on ne tient pas compte de ces évolutions, on n’aurait jamais pu durer aussi longtemps. Et sinon, tout ce que j’écoute en hardcore n’est pas tellement récent. En 99 on a joué au Superbowl of Hardcore, où ça allait de No Redeeming Social Value à Napalm Death, c’était génial. On s’est fait recaler sur la dernière édition car on n’était pas un groupe de hardcore. Sans commentaire, nous on trace notre route. On n’a jamais eu ce genre de débat à la con en jouant avec Hatebreed ou Madball.
En remerciant, Roger de Replica Promotion pour l’opportunité de cette internet. Mais également Primal Age et particulièrement xDimitrix pour son temps et ses réponses…