Erdve
« Savigaila »
Format : Album
Genre : Hardcore/Sludge expérimental
Pays : Lituanie
Label : Season of Mist
Sortie : 23.07.21
Note : 4,5/5
Erdve est un jeune groupe de… metal?! Non c’est pas ça! Attendez un peu, il faut que je recommence. Ce que j’aime par-dessus tout dans le metal c’est la possibilité de pouvoir se démarquer d’un style et évoluer dans sa propre ligue. Les groupe comme Sólstafir, Thy Catafalque (récemment chroniqué) et maintenant Erdve, c’est qu’ils ont la faculté de vous emmener dans leur propre univers. Et cet album en est une nouvelle preuve! Donc maintenant recommençons: Erdve est un jeune groupe de hardcore, metallic et sludge metal. Oui ça peut paraître du grand n’importe quoi, mais c’est en les écoutant que vous allez comprendre! Leur premier album « Vaitojimas » (sorti en 2018) m’avais vraiment laisser un très bon souvenir; ce premier essai était vraiment de très bonne qualité! 3 ans plus tard les lituaniens ( oui ça aussi c’est rare) sont de retour avec leur deuxième livraison. L’essai sera-t-il transformé?
Réponse: à la fin du covid (mouhahaha)! Allez soyons un peu sérieux. Pas le temps de niaiser, l’album ne nous demande pas notre avis et envoie le mur du son dès la première seconde de « Lavondemes ». Le son est tout simplement massif, imposant et d’une lourdeur extrême. Et vous commencez à me connaître, j’adore la poésie et les moments de grande tranquillité (mouhahaha 2.0). Les lituaniens ont mis les petits plats dans les grands. Et à la fin de cette première salve de pure violence, tout ce que nous voulons… C’est d’en avoir encore! Et c’est avec « Smala » qu’on se demande si on a affaire au même groupe, car l’introduction de cette chanson et à l’extrême opposé de « Lavondemes ». C’est très calme et très mélodique. Mais n’ayez pas peur cela ne dure que 10 secondes et la machine repart encore de plus belle. Mais cette fois-ci, c’est plus lourd et mélodique. Mais attention mélodique version Erdve, il faut vraiment écouter pour s’en rendre bien compte! Je vous ai fait un petit compte rendu de l’aspect musical du groupe et surtout des musiciens. Mais un des gros point fort (peut être le plus important), c’est la prestation vocale du chanteur. Il a un côté Jamey Jasta (attention juste un côté, son timbre me rappelle celui du frontman d’Hatebreed), sûrement une influence qui ressort de leur côté hardcore. Mais si je vais plus loin dans sa prestation vocale, je peux vous dire que c’est l’un des rares frontman qui arrive à me prendre au cœur et aux tripes lors de ses « hurlements » (et non c’est pas THE VOICE mouhahaha 3.0). Sa performance est tout simplement prenante, inspirée et inspirante. Je ne parle pas le lithuanien, mais une parenthèse pour parler du titre de l’album « Savigaila » qui veut dire « self pity » et qui veut dire « auto-apitoiement » et qui veut dire… (mouhahaha 4.0). Donc vous l’avez compris, c’est pas des chansons qui feront partie des comptines pour enfant! Et l’artwork nous montre un aperçu du contenu lyrique et émotionnel de ce nouvel album. Pas besoin des faire un dessin… ça sera très sombre!
Parce que voyez vous, cet album est bien plus surprenant que l’était son aîné! Le groupe nous plonge un peu plus profondément dans leur univers, et nous dévoile quelques nouvelles facettes musicales vraiment très intéressantes. La preuve avec la troisième chanson « Votis » : l’instrumentale la plus longue de l’album. Cette chanson est pour ainsi dire déroutante, entêtante et je dirais même énigmatique et torturée. Comme si on rester coincé quelque part sans pouvoir y échapper. C’est surprenant de leur part d’entendre ce côté plus « calme ». Mais ces 5 minutes de répit sera de courte durée puisque la déferlante que montre « Betonas » arrive : 3 minutes de son bien gras et rentre dedans, c’est classique dans son traitement, mais ultra efficace. Votre nuque n’était pas prête, la mienne s’en remet à peine. Deuxième interlude avec « Pleura » et accessoirement la chanson la plus courte de l’album. Mais on reste dans le déroutant et le perturbant. Et ils renchérissent avec un autre gros parpaing qu’est « Bendryste ». L’album suis son court, tout est très bien. Ultra maîtrisé! Jusqu’à ce que « Pragulos » commence et là, on tient vraiment la grosse surprise de cet album. C’est beau, c’est calme, c’est sans aucune violence (vocale ou musicale). À des années lumières du premier morceau « Lavondemes ». Le titre éponyme « Savigaila » est la synthèse de tout ce que le groupe nous a montré jusqu’à maintenant, que ce soit en terme de brutalité, technicité ou d’émotion: c’est pas étonnant que ce soit aussi la chanson la plus longue de l’album. Vous voulez encore des surprises? Il y en a encore en stock. Et cette surprise ce nomme « Skilimas » : pas de guitare, pas de saturation, pas de growl ou de clean; juste un piano pour un dernier moment de plénitude avec la dernière claque, la dernière déferlante… « Takoskyra » est une très bonne conclusion, le morceau se divise en deux parties: en fait cette chanson reflète les deux côtés que possède cet album. Un peu « pile et face ». Pile pour le côté ultra bourrin et rentre dedans des chansons; et face avec le côté plus calme, émotionnel et torturé.
Bon alors qu’est-ce que ça nous dit beau tout ça? Cet album passe d’un extrême à l’autre avec une facilité déroutante: et c’est ici la grande force de cet album. On ne s’ennuie pas une seconde et les lituaniens nous offrent une belle démonstration de composition musicale.
Tracklist :
1. Lavondėmės
2. Smala
3. Votis
4. Betonas
5. Pleura
6. Bendrystė
7. Sugretinimas
8. Pragulos
9. Savigaila
10. Skilimas
11. Takoskyra