Les allemands de Lord of the Lost reviennent avec leur septième album « Judas » qui succède à « Swan Songs III » sorti en 2020. Divisé en deux parties nommées respectivement « Damnation » (CD1) et « Salvation » (CD2), ce nouvel opus compte alors vingt-quatre chansons qui nous replongent et qui relancent le débat millénaire entre le bien et le mal ; avec notamment un thème central axé sur Judas Iscariot. Le batteur Niklas Kahl nous en dit plus…
RiskTheDeath : Avec les périodes de confinement, comment « Judas » a été composé: séparément ou collectivement ? Class avait confié pendant la promotion de « Swan Songs III » que les membres du groupe avaient travaillés séparément sur des idées qui seraient utilisées pour l’album suivant.
NIK : Bien sûr, chacun est toujours libre de travailler sur des idées, mais pour « Judas », nous avons fait un camp d’écriture, comme nous l’avions déjà fait pour « Thornstar ». Nous nous sommes donc enfermés avec une partie de notre équipe et quelques musiciens amis dans les Studios Chameleon à Hambourg pendant une semaine, où nous avons travaillé en équipes différentes chaque jour. C’est là que nous avons écrit la majeure partie de l’album. Après le camp d’écriture, nous sommes passés directement à la mise au point des détails et avons commencé les enregistrements. C’était donc quelque chose d’assez collectif.
RTD : « Judas » est-il uniquement inspiré du Nouveau Testament ou est-ce qu’il y a également des parties romancées ? Qu’est-ce que tu dirais pour convaincre quelqu’un qui est réticent à l’idée de plonger dans un album qui relatent des faits bibliques ou religieux ?
NIK : « Judas » n’est pas un album religieux ou biblique. C’est un album sur le personnage de Judas lui-même. Il s’agit des récits que nous connaissons de lui, plus nos propres réflexions sur la façon dont il aurait pu être. C’est très intéressant, même pour les personnes qui ne sont pas très chrétiennes.
RTD : Dès « Priest » vous introduisez un leitmotif qui revient plusieurs fois dans l’album : comment vous est venu cette idée ? C’était quelque chose qui vous trottait dans la tête ?
NIK : Quel que soit le thème d’un film hollywoodien que vous entendez, si c’est Le Seigneur des Anneaux, Harry Potter, Star Wars, vous avez toujours ce genre de choses dans les bandes sonores. Nous avons pensé que pour un album conceptuel de 24 chansons, il serait absolument parfait d’avoir un leitmotiv.
RTD : Dans ce titre également, on retrouve des paroles qui semblent venir de « Jesus He Knows Me » de Genesis : ce groupe est-il une influence pour vous ? Ou est-ce un hommage à ce groupe ?
NIK : C’est juste une question de place, mais c’est aussi un bel hommage à l’un des plus grands groupes de tous les temps, je pense.
RTD : On pourrait presque dire que les nombreux visages de Judas sont traduits par les différentes émotions et ambiances présentes dans l’opus: est-ce le but recherché ?
NIK : Nous voulions essayer de voir le personnage de Judas sous autant de perspectives différentes que possible. Bien sûr, nous avons pris tous les faits écrits que nous connaissons sur Judas, mais nous avons aussi réfléchi à ce qu’il aurait pu être d’autre. Et bien sûr, tout cela est perceptible dans le son, pas seulement dans les paroles.
RTD : La majorité des albums de Lord of the Lost sont assez longs, et notamment « Empyrean » qui comportait 19 titres, puis 20 morceaux pour « Thornstar »: l’idée de concevoir un double album est-elle une volonté dès le départ ?
NIK : Il était absolument clair dès le début que Judas serait un double album. Cela semblait juste.
RTD : Lord of the Lost a toujours évolué et notamment visuellement, cette fois-ci on vous retrouve avec un maquillage d’un « J » qui ressemblerait presque à une croix inversée : est-ce un signe provocateur ou un signe purement esthétique ?
NIK : L’une des plus grandes choses dans Lord of the Lost pour moi, c’est que dans tout ce que nous faisons, il y a encore tellement d’espace pour les interprétations. Certains disent que c’est une croix inversée, d’autres disent que c’est un » J « … J’ai déjà entendu quelqu’un qui a vu une épée dans ce signe. Alors, n’hésitez pas à faire quelques acrobaties de la pensée (sourire).
RTD : Dans quelques jours, sortira le nouvel album de Powerwolf ainsi que leur disque bonus, où Chris reprend le titre « Kiss the Cobra King » : est-ce que tu es d’accord avec l’affirmation suivante « le mélange des styles de deux groupes, est toujours un moyen idéal pour aboutir à des créations originales » ?
NIK : Bien sûr. Chaque fois que vous mélangez des choses ensemble, de nouvelles choses sont créées.
RTD : Aujourd’hui, pas mal de groupes sortent leurs albums en vinyle et en cassette : qu’est-ce qui vous a poussé à sortir « Judas » dans ces formats ?
NIK : Le vinyle fait un retour en force ces derniers temps. Certaines personnes aiment simplement le son grattant de la vieille école, pour d’autres c’est le fait que le vinyle est beaucoup plus durable que les CD. La première fois que nous avons sorti un album sur cassette était « Thornstar ». À l’époque, c’était juste un rêve pour nous d’avoir notre propre musique sur une cassette, le support que nous connaissons tous depuis notre enfance.
En remerciant, Magali de SOUNDS LIKE HELL Productions pour l’opportunité de cette interview; merci également à Lord of the Lost et particulièrement Niklas Kahl pour ses réponses et son temps…