Grâce à la sortie récente de « Kostolom », le nouvel album de Slaughter to Prevail nous avons eu le privilège de pouvoir discuter avec Jack Simmons, le guitariste et co-compositeur du groupe à propos de la nouvelle direction qu’apporte cet album au groupe.
RiskThedeath : Est-ce que vous pouvez vous présenter et présenter le groupe pour ceux qui ne vous connaissent pas.
Jack Simmons : On est un groupe de metal extrême. On aime la musique bien violente et énervée donc c’est ce qu’on écrit. Et de notre point de vue, on fait quelque chose d’un peu différent de ce qu’il se fait actuellement. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de groupes comme nous, qui font ce que nous faisons. On veut juste pousser ça plus loin, continuer les expérimentations et faire quelque chose de nouveau. Si vous n’avez jamais entendu parler de nous, allez écouter. Et surtout si vous aimez le metal assez lourd je pense que vous arriverez à trouver des choses qui vous plaisent dans ce que l’on fait.
RTD : Si l’on regarde vos vues Youtube et Spotify, vous avez une grosse fanbase. Comment avez-vous fait pour prendre de l’ampleur si rapidement ?
J.S. : Je pense que cela s’est fait assez naturellement pour nous. Nous avons essayé de nous concentrer sur différentes choses que les groupes ne font pas forcément. Pour nous, la musique est le plus important et ensuite la marque et comment nous sommes. Nous voulons raconter une histoire avec notre façon d’être, ce à quoi nous ressemblons et aussi tout le reste. Nous n’avons pas peur de faire tout ce qu’on peut pour distribuer notre musique. On veut juste que les gens puissent écouter notre musique et si c’est sur TikTok, sur Spotify, ou parce qu’ils ont acheté un CD, cela nous importe peu. Nous voulons juste qu’ils puissent l’écouter donc nous faisons tout ce que nous pouvons pour nous assurer que notre musique peut être distribuée à un maximum de personnes.
RTD : Peu de groupes de metal russes émergent au niveau international, savez-vous pourquoi?
J.S. : De mon côté, je viens d’Angleterre avec bien sûr tous les autres qui sont originaires de Russie. En regardant la scène locale en Russie et les groupes présents, je pense que c’est un peu frais et nouveau. Ça me rappelle un peu la scène australienne d’il y a une quinzaine d’années avec un peu moins de personnes qui y prêtent attention. Mais je pense que ce qui est intéressant avec la scène russe c’est qu’elle apporte une approche assez fraîche et nouvelle sur beaucoup de choses dans le deathcore et le metal.
RTD : Après « Misery Sermon », Evgeny Novikov a rejoint le groupe en tant que batteur. Qu’est ce que ça a changé pour le groupe ? Est-ce que sa façon de jouer a influencé la façon dont le groupe sonne ?
J.S. : Je pense que sa façon de jouer a assurément beaucoup apporté à nos chansons. Alex et moi avons écrit tout l’album, mais le fait de faire venir Janja a rendu notre son beaucoup plus intense et entraînant qu’avant. Avec les batteurs que nous avons eu auparavant, ils étaient plus concentrés sur la technique, ce que ne veut pas dire que Janja ne l’est pas. En tous cas, Janja est vraiment capable de prendre les riffs et la voix et d’y ajouter beaucoup de punch !
RTD : “Agony” a été sorti il y a 2 ans, “Demolisher” il y a 1 an et “Baba Yaga” il y a un mois. Pourquoi avez vous décidé de sortir ces chansons si longtemps avant la sortie de l’album?
J.S. : Nous écrivons juste régulièrement, nous n’écrivons pas vraiment avec un album en tête. Quand “Misery Sermon” est sorti, j’avais déjà écrit “Demolisher”. Nous avions quelques problèmes internes avec le management et le label donc il y avait quelques délais. Mais nous voulions vraiment sortir de nouvelles chansons et ça prenait très longtemps. Nous essayons seulement d’écrire autant de chansons que possible et ensuite nous réfléchissons à quelles chansons devraient être incluses aux albums. Nous avons déjà probablement deux ou trois chansons pour le prochain album. Il y a quelques chansons que nous n’avons pas incluses à “Kostolom” parce que nous pensions qu’elles ne correspondaient pas. Il nous reste les chansons donc nous pouvons soit les utiliser pour un prochain album soit les sortir pour elles-mêmes. Nous ne voulons pas d’un album à 20 chansons avec 5 chansons moyennes, nous voulons que chaque chanson soit la meilleure possible.
RTD : En parlant de chansons sorties, “Baba Yaga” semble vraiment différent de ce à quoi “Misery Sermon” nous a habitués. On peut y entendre des voix claires et aussi beaucoup d’influences musicales assez différentes du Deathcore classique. Avez vous été inspirés par quelque chose en particulier ?
J.S. : Nous voulions vraiment faire quelque chose de différent. Quand nous avons écrit “Misery Sermon”, nous écoutions énormément de Deathcore et nous avons mis ça dans un album. Avec “Kostolom”, nous avons choisi un chemin un peu différent, nous voulions qu’il soit aussi catchy. Certains de nos albums favoris, qu’ils soient du metal ou non, ont toujours quelque chose qui vous entraîne et nous voulions ajouter ça à la façon dont “Kostolom” sonne. Que ce soit des voix claires, ou si le riff est très catchy, ou encore si les chansons sont rapides ou lentes, ce ne sont que de petites choses simples mais nous essayons de les ajouter de façon à ce qu’elles aient un gros impact sur notre musique. Ce qu’on aime avec “Baba Yaga” c’est que si on retire les voix claires ou certaines autres parties, ça sonnera comme une chanson classique de Slaughter to Prevail. On essaie d’ajouter des nouvelles variations pour faire quelque chose d’unique et plus intéressant pour la personne qui écoute.
RTD : Si on se fie à des déclarations précédentes, “Misery Sermon” était inspiré par la haine et la misère que l’on peut rencontrer dans la vie. Quel est le thème principal de “Kostolom”?
J.S. : Nous n’avons pas vraiment de thème défini pour l’album, mais on pourrait le définir comme suit. Tout le monde traverse des épisodes psychologiques ou même physiques difficiles. Et l’idée est de casser ses propres os pour devenir meilleur, plus fort, passer au-dessus de tout ça et réussir ce que vous voulez. A propos d’« Agony », cette chanson traite de se mettre dans l’agonie, pour grandir en tant que personne. Si vous essayez de démarrer un nouveau business, commencer une nouvelle carrière, ou juste travailler plus dur à la salle de sport ou peu importe ce que vous voulez faire. Vous allez rencontrer beaucoup de difficultés, et cet album essaie de vous aider à trouver l’inspiration pour parvenir à ce que vous voulez et rester vous mêmes !
RTD : Quel est ton sentiment global à propos de cet album? Qu’est ce que les gens peuvent en attendre et comment tu le décrirais à une personne qui vous découvrirait ?
J.S. : Je dirai que cet album est énervé, agressif. Je ne pense pas qu’on fasse encore partie d’un genre précis. Je ne pense pas qu’on soit un groupe de Deathcore, mais comme j’aime le dire nous sommes simplement un groupe de metal notamment pour les personnes non familières avec les sous genres. Les chansons sont énervées mais aussi fun. On trouve différentes ambiances et dynamiques à travers tout l’album.
RTD : Des ours, de la vodka, de la roulette russe, des comptes slaves, des t-shirts made in Russia… est-ce que “Kostolom” est une ode à la culture russe ? Êtes vous fiers de la culture de votre pays ?
J.S. : Oui, absolument et aussi à propos de la culture de l’Europe de l’est plus généralement. Beaucoup de folklore et beaucoup de légendes et de rites culturels sont présents dans cette partie du monde. Tout ça mérite notre respect. C’est une chose très importante pour le groupe.
RTD : La pandémie vous a-t-elle impacté pour l’enregistrement de l’album ?
J.S. : Oui ça l’a été. Ça a ajouté un peu de délai mais ça ne nous a pas massivement impacté. Nous avions des problèmes avec l’enregistrement guitare mais je pense que ça n’a pas eu autant d’impact que ça aurait pu avoir. Nous avons fait de notre mieux pour gérer ça. Le processus d’enregistrement et notamment les ouvertures et fermetures des studios ont été un peu plus complexes. Mais on est un peu restés en dehors pour être honnête.
RTD : Quelle est ta chanson préférée et pourquoi ?
J.S. : Je dirai que c’est “Bonebreaker”, la première chanson. J’adore juste cette chanson. J’aime vraiment les riffs et la fin. Je pense qu’il y a beaucoup de grands moments sur cet album, des gros breakdowns comme sur “Demolisher” par exemple. Mais cette chanson, je pourrai l’écouter non stop.
RTD : Alex fait beaucoup de covers, quel serait le meilleur featuring pour Slaughter to Prevail ? Et est-ce que ce serait quelque chose qui vous intéresserait ?
J.S. : On aimerait vraiment travailler avec d’autres artistes. Je n’ai pas d’artiste en particulier qui me vient à l’esprit comme ça mais je sais qu’Alex adorerait travailler avec Corey Taylor, par exemple. Je pense que ce serait aussi intéressant de mixer ce que l’on fait avec des rappeurs ou des personnes qui font du hip hop et recevoir leurs ressentis. Ce serait vraiment cool. Qu’on puisse faire ça ou non est une autre chose mais ce serait cool. Ça n’a pour l’instant jamais fonctionné pour nous donc c’est quelque chose que nous n’avons pas fait mais ça nous plairait bien !
RTD : Vous avez déjà tourné avec pas mal de gros groupes de Deathcore dans les dernières années, que pouvons-nous attendre des tournées à venir ?
J.S. : Oui clairement ! Nous avons pas mal d’offres pour le moment avec pas mal de gros groupes de Deathcore. On aime vraiment le Deathcore et Alex et moi avons grandi en écoutant. Mais ce que nous aimerions maintenant, ce serait de faire parvenir le Deathcore à d’autres personnes. On ne veut pas le laisser derrière nous comme font certains groupes mais nous voulons l’amener à d’autres personnes. Si nous pouvons participer à une grosse tournée et être le seul groupe de Deathcore c’est ce que nous aimerions. On aimerait parler avec Hatebreed, avec Rammstein et tourner avec eux par exemple. Et nous voulons montrer à leurs publics ce qu’est le Deathcore et le metal extrême.
RTD : À propos de l’utilisation de la chaîne YouTube d’Alex pour la promotion des chanson…
J.S. : Ça fait juste sens pour être honnête. La chaîne d’Alex tourne très bien et il a beaucoup de fans grâce à ses covers. Je pense que sortir nos chansons sur sa chaîne est bon pour nous mais aussi pour lui. Ça fait sens pour tout le monde et tout le monde est gagnant.
RTD : Un dernier mot pour vos fans français ?
J.S. : Nous voulons venir jouer en France. Merci à vous, d’écouter notre musique, de la streamer et de faire tout ce que vous aimez avec. Commandez du merch, on en a des tonnes et on livre en France ! Espérons qu’on puisse venir boire un coup avec vous, faire la fête, et jouer de la musique pour vous ! Espérons l’année prochaine ! Merci !
Un grand merci à Élodie de HIM media pour nous avoir permis d’avoir cette interview avec Jack Simmons. Mais aussi à Jack Simmons qui nous a donné de son temps, et avec qui j’ai passé un bon moment à discuter de Slaughter to Prevail et de « Kostolom » ! En espérant pouvoir les rencontrer dans les prochains mois lors d’une tournée européenne.