Interview: Entretien avec David Simonich et Bobby Crow de Signs of the Swarm (fr)

Grâce à la sortie prochaine d’ « Absolvere », le nouvel album de Signs of the Swarm nous avons eu le privilège de pouvoir discuter avec David Simonich et Bobby Crow, respectivement chanteur et batteur du groupe à propos de leur nouvel opus.

RiskTheDeath : Pouvez-vous vous présenter ainsi que le groupe pour ceux qui ne vous connaissent pas?

David Simonich : Bonjour, je suis David Simonich. Je suis le chanteur de Signs Of The Swarm.
Bobby Crow : Et moi je suis Bobby Crow. Je joue de la batterie pour Signs Of The Swarm. Ensemble, nous faisons la majeure partie de l’écriture pour le groupe. Dave et moi avons d’ailleurs majoritairement écrit le prochain album. On passe beaucoup de temps ensemble et c’est toujours un plaisir.

RTD : Beaucoup de groupes de Deathcore viennent des Etats-Unis, qu’est ce qui en fait un bon pays pour le Deathcore ? Et comment faites-vous pour continuer de vous différencier des autres groupes?

D.S. : Je pense que beaucoup de groupes de Deathcore viennent des Etats-Unis parce que c’est un pays très axé sur les opportunités. Si vous avez du temps libre, vous pouvez le faire. Il y a aussi beaucoup de gens énervés aux Etats-Unis. Donc je pense que tout ça mis bout à bout avec la possibilité de vivre tes rêves permet ça parce qu’aux Etats-Unis tu es ce que tu fais de ta vie.
B.C. : Il y a aussi le fait qu’il est facile de voyager aux Etats-Unis parce qu’on a beaucoup de pays sans frontières. Donc si tu peux économiser un peu d’argent, tu peux aller partout. Ca et le fait de se faire des amis est assez facilitant. Je pense aussi, qu’il y a tellement de monde qu’on peut presque toujours trouver quelqu’un qui va aimer ce qu’on fait ou qui va nous soutenir, surtout si on est une bonne personne et qu’on y met de l’énergie. Il y a ce sens de la communauté. Je n’avais aucun endroit où aller quand j’étais plus jeune donc j’allais à des concerts de metal et je me faisais des potes. Et je me disais que j’aimais la batterie et que j’en ferai quoi qu’il arrive. J’ai commencé à jouer dans des groupes il y a 12 ans et c’est le premier groupe qui m’a offert l’opportunité de voyager hors de ma ville natale. Et comme je disais avant, même si tu n’es pas le meilleur, si tu es une bonne personne et que tu y mets de l’énergie tu peux réussir.  
D.S. : Mais je dois quand même ajouter que c’est compliqué de trouver cet élément qui va te permettre de te différencier des autres. Pour Signs Of the Swarm, j’aime à penser qu’on se démarque notamment grâce à notre signature vocale, même avant moi. Ce n’est pas le standard “je sonne comme Phil Bozeman ou Dickie Allen ou cette autre personne”, je sonne comme moi-même. Et je pense que c’est un facteur déterminant pour être différent de trouver son propre son, ses propres influences. Beaucoup de personnes essaient de rentrer dans le moule et du coup ça sonne comme tout le monde parce qu’ils n’utilisent pas tout leur potentiel créatif et artistique. Je suis persuadé qu’ils ont ça au fond d’eux et qu’ils ne le savent même pas. Des trucs qu’ils pourraient exprimer sous forme d’art. L’idée est de trouver ce que vous aimez, et de créer quelque chose que des gens pourront apprécier même si ça peut paraître n’avoir aucun sens comme mettre des voix claires sur du Deathcore ultra-lourd. C’est une vision artistique que nous avions et à laquelle nous voulions donner vie et qui donne des pistes différentes sur cet album.

RTD : En incluant les échanges d’instruments, le groupe a vécu beaucoup de changements de line-up. Quel était le but de ces changements ? Est-ce que ça a changé la signature sonore du groupe?

B.C. : J’ai remarqué qu’aux Etats-Unis c’est perçu différemment par rapport aux autres pays. Nous avons parlé de ça avec pas mal de touristes et d’amis. Notamment, par exemple avec Ingested, je suis sûr que vous les connaissez. Nous en avons parlé avec eux, et ils sont totalement contre les changements de line-up. En Europe, les gens s’intéressent beaucoup à qui est dans le groupe ou qui en part et quand les changements de line-up s’enchaînent les gens y accordent de l’importance. Alors qu’aux Etats-Unis, les gens semblent plus généralement s’intéresser plus à la musique qu’aux personnes qui composent le groupe. Évidemment, beaucoup de personnes se sont attachées à Dave parce qu’il est le chanteur du groupe donc quand il y a eu des changements de chanteur ça a fait une vraie secousse. Mais je pense que ce n’est pas pareil pour les autres instruments. On a aussi la chance d’avoir Cory qui est dans le groupe depuis 8 ans donc les gens peuvent s’identifier à lui. Mais, la façon majeure de pouvoir être rentable en tant que groupe de notre taille est de beaucoup faire de tournées et c’est vraiment dur d’être loin de sa famille, ou même de boulots traditionnels dont vous dépendez. Donc beaucoup de nos changements de line-up ont été des conséquences de la difficulté inhérente aux tournées. J’ai donc rejoint le groupe en tant que guitariste puis bassiste et maintenant je suis à la batterie, tout ceci par nécessité. J’aime vraiment ce groupe et j’y crois, j’aime tous les gars du groupe donc quand des membres partent et qu’on ne trouve pas de remplaçant pour qu’on puisse continuer de faire perdurer le groupe, je m’adapte. Je pense que chacun d’entre nous veut faire tout ce qu’il est possible pour que le groupe fonctionne. Ça a contribué à quelques changements dans notre signature sonore et la façon dont on pense, mais tout cela a été fait dans le but d’améliorer. On tourne beaucoup et on ne serait pas capable de le faire autant et de jouer devant autant de personnes autour du monde si on avait conservé le line-up d’il y a quelques années. 

RTD : Signs Of The Swarm a la réputation d’être un groupe de Deathcore assez brutal, est-ce ce que l’on doit attendre d’ “Absolvere, l’album à venir ?

D.S: Oui, ils doivent vraiment s’attendre à des riffs vraiment violents et des slams super lourds ! Mais, ils vont certainement aussi être surpris en écoutant certaines chansons de l’album.
B.C: Nous voulions vraiment innover mais il y a aussi des rappels aux albums précédents. Par exemple, la chanson numéro sept Revelations Ov a Silent King où nous avons beaucoup parlé de ça. La piste cinq Nameless rappelle beaucoup l’ère Vital Deprivation mais avec de la progression technique et beaucoup plus de mélodie. On aime tous le Deathcore, mais on aime aussi beaucoup de styles de musique différents, beaucoup d’atmosphères différentes. On a donc essayé de mettre tout ça dans cet album. Nous avions plus de temps pour écrire cet album donc on a pu explorer et expérimenter davantage et aussi prendre notre temps. C’est un album vraiment spécial pour nous.

RTD : Quatre chansons sont sorties depuis Vital Deprivation, mais seuls Totem et Hollow Prison font partie d’ Absolvere. Y a t’il une raison particulière à ça ?

D.S. : Nous voulions nous essayer un peu avec les singles parce que tout ce qu’on a fait jusqu’à aujourd’hui est uniquement sur album. Nous n’avions jamais vraiment eu l’occasion de tester la sortie de singles et donc nous l’avons fait avec Pernicious. Cette dernière était une chanson que Bobby a concocté tout seul. Nous l’avons écouté et nous nous sommes dit, sortons-le tel quel. Nous étions encore en train de discuter à propos du mixage et du mastering donc nous nous sommes dit, sortons un autre single pour les fans et faisons croire à tout le monde que ça fera partie de l’album. Et on a eu ces singles qui ont très bien fonctionné par eux-mêmes.

RTD : Il y a deux collaborations sur l’album (une avec Alex Erian de Despised Icon et une avec Ben Duerr de Shadow of Intent). Qu’est ce que ça fait d’avoir Alex Erian sur l’album, alors que son groupe est considéré comme l’un des pionniers du Deathcore ?

D.S. : Ce mec a été une source d’inspiration pour moi pendant plus de 10 ans maintenant. En cherchant un peu sur Youtube, vous pourriez littéralement trouver une vidéo de moi faisant un cover d’ Eulogy il y a 11 ans. J’avais fait ça avec un très bon ami qui m’a aidé à trouver ma signature vocale. Mais c’est vraiment époustouflant de l’avoir sur l’album mais aussi d’avoir un très bon ami sur l’album (Ben Duerr). C’est vraiment génial d’avoir les deux ! Et je suis très reconnaissant de pouvoir maintenant considérer Alex comme un ami. C’était vraiment génial !


RTD : J’ai vraiment été surpris d’entendre des voix claires sur deux chansons de l’album. Qu’est ce qu’elles apportent à l’album à votre avis et qui fait ces parties ?

D.S. : (Rires) Ce n’est pas moi ! Ce n’est pas moi ! Tu couvres la question Bob
B.C. : Cory, notre guitariste est le principal membre fondateur du groupe. Il a une très belle voix. Nous vivons dans le même appartement et il fait des covers et chante des chansons de Periphery et tous ces groupes à superbes voix claires et on a toujours fait des blagues là-dessus. Nous étions en train de travailler sur l’album et nous voulions nous autoriser à mettre des cleans sur une ou plusieurs chansons. On pensait avoir un featuring mais ça ne s’est pas fait donc Cory a dit : “Okay c’est bon je vais faire un essai” et nous lui avons répondu que s’il voulait le faire alors on écoutait pour voir ce que ça peut donner.
D.S. : Mec, tu te souviens quand il nous a envoyé cette vidéo où il reprend Tesseract ? Ça m’a bluffé ! Et je me suis dit, ok c’est lui, il le fait ! 
B.C. : Du coup, quand on a fait la piste trois Dreaming Desecration, Cory est allé voir un pote à nous pour travailler sur les cleans parce que c’est différent pour nous. On ne voulait pas les faire avec la même personne qui fait d’habitude nos voix saturées. Ça donne un résultat spécial, très différent mais ça colle ! Et de mon point de vue, ça donne quelque chose à quoi se raccrocher. Je n’avais jamais pensé que je pourrais chanter sur une chanson de Signs Of The Swarm et du coup je la chante tout le temps, quand je suis dans ma voiture etc … et c’est trop cool ! En plus, je pense que c’est fait de façon non envahissante comme ça peut l’être sur Periphery ou Tesseract d’où il tire son inspiration. Ca complémente les chants de David sans pour autant se détacher totalement de ce que David fait. Ce que je trouve spécial avec le metalcore par exemple, c’est que des fois ça peut avoir l’air d’être un peu trop et les gens peuvent finir par s’ennuyer mais là c’est comme si c’était seulement parsemé. 
D.S. : Ouais et en plus ça fait un son assez unique comparé à tout ce qui se fait. Tout le monde essaie un peu d’accommoder les amateurs de chants clairs. Et là j’ai l’impression que c’est si unique que c’est sa propre signature. Parfois, quand j’écoute l’album, et c’est comme si c’était Cory qui faisait les chants et moi qui faisait les backs et je me dis à ce moment que je n’arrive pas à croire que c’est de nous. Je suis sous le choc.
B.C. : Et juste après ça, il y a le plus gros breakdown du monde et là tu te dis, Ah ça y est c’est de nouveau le groupe ! (Rires

RTD : Quelle est votre chanson préférée de l’album et pourquoi ?

D.S. : Personnellement, je dirais Death Whistle. Elle a cette ambiance de dingue. J’ai tout le temps envie de balancer mes bras en l’air quand je l’écoute. Cette chanson arrive au point où nous étions vraiment tous synchronisés et unis. 
B.C. : Globalement, nous avons écrit les chansons dans l’ordre où elles apparaissent sur l’album et quand on avait presque terminé est arrivée Death Whistle à peu près un mois avant qu’on aille en studio. Et on bossait tous ensemble depuis quelques mois, deux à trois jours par semaine, donc il se crée une unité. Et au fur et à mesure de l’album, nous commencions à faire des sons un peu plus expérimentaux. Nous avons donc en quelque sorte commencé à trouver ce groove dans le son. Nous nous sommes mis à l’aise ensemble. Et j’ai l’impression que les deux dernières chansons plus « Death Whistle » se fondent l’une dans l’autre. Pour moi, ça ressemble à une grosse chanson de 10 minutes mais c’est divisé. Je dirais que « Death Whistle » est aussi probablement ma préférée. Et comme Dave l’a dit toute l’énergie des chansons précédentes s’accumule pour arriver à ce moment-là, trois minutes après le début de la chanson, où vous voulez juste frapper en l’air. Et puis tout le reste de la chanson est comme l’outro. Travailler ensemble et développer l’émotion et l’énergie de celui-ci a été très différent et excitant pour nous.
D.S : Oui, je suis tout à fait d’accord. Tout mène à un joli point culminant pour « Death Whistle » et je pense que c’est ce qui le vend vraiment pour moi. Il y a un partie en moi qui aimerait dire que « Dreaming Desecration » est aussi ma chanson préférée. Et ceci juste à cause de ce que la chanson signifie pour moi. Mais dans l’ensemble, je mettrais toujours mon vote sur « Death Whistle » en premier.

RTD : J’ai vu récemment un post qui mentionnait une tournée de release d’ Absolvere aux Etats-Unis avec Ov Sulfur qui est le nouveau de Ricky Hoover (ex-Suffokate). Comment vous sentez-vous pour cette tournée après cette longue période sans concerts ?

D.S. : Nous avons hâte de simplement pouvoir renouer avec nos fans et les États-Unis. Nous ne faisons pas une très grande tournée parce que nous étions un peu sceptiques sur le fait que les circonstances reviendraient à ce qu’elles étaient auparavant. Nous avons donc préparé cette petite tournée ensemble et il semble clair que cela va réellement se faire. Nous avons des invités spéciaux, Worm Shepherd. Nous sommes très heureux de faire venir des jeunes arrivants avec nous, et très excités de rencontrer Ov Sulphur, ils viennent juste de commencer, en plus comme tu le dis, c’est l’ancien chanteur de Suffokate, et c’est vraiment cool de pouvoir interagir avec ce gars parce que j’écoutais Suffokate à l’époque. Je me souviens d’être allé à ses concerts et d’avoir littéralement regardé ce mec et de mêtre dit « Si je pouvais ».

RTD : Est-ce qu’une tournée européenne ou française est prévue ?

D.S. : Nous travaillons sur quelques trucs. Nous parlons de tournées européennes pour 2022. J’espère donc que cela se réalisera parce que c’est la programmation la plus dingue que j’ai probablement connue jusqu’à présent dans notre carrière. Je suis donc assez excité que cela soit révélé. Je ne peux pas vraiment donner de spoils ou quoi que ce soit, mais c’est très excitant.

RTD : Un dernier mot ?

D.S. : Pour tous nos fans français, merci les gars de nous soutenir. La dernière fois que nous étions à Lyon, le show était dingue et vous étiez super violents. On a vraiment beaucoup aimé cettedébauche d’énergie pendant que nous jouions. Merci à tous ceux qui écoutent en dehors de la France également, si vous écoutez en dehors de la France, merci de nous soutenir et de regarder l’interview de RiskTheDeath avec nous et oui, précommandez « Absolvere » !
B.C. : Oh, je veux juste dire merci aussi. Nous attendons avec impatience l’année prochaine pour revenir en Europe et partout dans le monde, nous faire des amis et des fans partout. Très hâte de reprendre la route et de retrouver tout le monde. Alors merci pour votre temps. On apprécie ça.

Un grand merci à Élodie de HIM media pour nous avoir permis d’avoir cette interview avec David Simonich et Bobby Crow. Mais aussi à David et Bobby pour leur temps et le bon moment que j’ai passé avec eux à parler d’Absolvere et du groupe ! En leur souhaitant le meilleur pour la prochaine tournée et en espérant pouvoir les rencontrer lors d’une tournée européenne.

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