Hypno5e: « Sheol » @Pelagic Records

Le 24 février prochain sortira le nouvel album tant attendu du groupe Hypno5e. « Sheol » est ce qu’on peut dire une suite préquelle à « A Distant « Dark » Source ». En effet ce nouvel album est donc la première partie du concept initié par leur précédent album (si vous suiviez bien). Il est primordial d’avoir écouté leur précédent album pour comprendre celui-ci, ou il est primordial d’écouter les 2 albums pour pouvoir comprendre l’histoire racontée par le groupe.

Avant de développer sur cette nouvelle offrande, je vais repartir un peu plus loin dans le temps en m’adressant aux personnes qui ne connaissent pas le groupe : Hypno5e est un groupe français de metal cinématographique et expérimental. Les débuts étaient nerveux, comme bon nombre de groupes, mais leur identité sonore se démarque rapidement des autres. Au début, on était plus dans l’expérimentation que sur du cinématographique… Mais c’est avec leur 4^ème album « Shores of the Abstract Line », qu’ils ont vraiment trouver leur signature. Les français et notamment, Emmanuel Jessua en grand forgeron de ce son, nous emmènent aux quatre coins du globe avec des sonorités diverses… le tout accompagné d’extrait de poèmes déclamé que ce soit en français, en espagnol ou en d’autres langues par leurs propres auteurs tels que César Vallejo, Jean Cocteau ou encore Anne Sextan. Vous l’avez bien compris, le groupe a pour ainsi dire, un son unique. Mais n’oublions pas que c’est par-dessus tout un groupe de metal, et que le monsieur n’a pas peur de sortir l’artillerie lourde surtout sur les riffs. Revenons à nos moutons : je mentionnais précédemment que les deux albums sont liés entre eux et que « Sheol » était la première partie de cette histoire (bien qu’il ne soit pas sorti le premier). Je ne vais pas spoiler cette histoire, mais dites-vous que c’est une déchirante histoire d’amour, et que les français ont choisi le lac Tauca comme décor à tout ça. C’est peut-être anodin dit comme ça mais pas du tout… Poursuivons. Le Sheol dans sa définition hébraïque, est le lieu où toutes les âmes se retrouvent après leur mort, pour rester en silence et redevenir poussière (propos directement pris du chanteur). Du coup, il s’agit de la source sombre et lointaine (« A Distant « Dark » Source ») décrite dans l’album précédent. Je vous avais dit qu’il fallait suivre. « A Distant « Dark » Source » était l’album le plus complet de leur discographie. Je dis bien « était » car « Sheol » va encore plus loin. Plus loin dans la densité musicale, plus loin dans la construction des chansons. Comme tous album du groupe, une simple écoute ne vous suffira pas à comprendre l’ensemble, car le groupe a beaucoup beaucoup de choses à dire.

 

Hypno5e n’est pas un groupe qui fait des albums de 40 minutes, attendez-vous à plus d’une heure de voyage musical. Voyage, c’est bien le mot qui ressort de chaque album du groupe : voyage spirituel, voyage culturel, voyage émotionnel. Justement dans l’exemple que je vais vous citer, c’est l’aspect émotionnel qui est au centre de tout. Prenez « Tauca pt.1 » et « Tauca pt.2 », une partie est quasi commune aux deux chansons :

« Watch

Here the call all around us

Is it me

Is it real

Let me breathe

Let me breathe

Through the darkest of nights

Waiting for the

Thrill of feeling alive

In the end

In the end

Won’t be anyone else »

 

Vous vous souvenez de la fin déchirante de cette deuxième partie ? Vous vous souvenez de toute la tristesse et du désespoir véhiculé par cette dernière partie ? Moi oui. Et c’est là, que j’ai compris le génie d’Emmanuel Jessua. C’est aussi là que j’ai compris que tout est construit comme un cycle : « Sheol » commence là où « A Distant « Dark » Source » s’arrête et « A Distant « Dark » Source » se termine là où « Sheol » commence. Et comme dirais le frontman, c’est comme le mythe de Sisyphe.

 

Conclusion, qui je pense assez évidente, ce « Sheol » est la quintessence et l’apogée artistique du groupe. Une masterclass d’une classe monumentale. Tout y est incroyable, tout est beau, tout est souffrance mais le plus important de tout : tout n’est qu’amour !