August Burns Red @SharpTone Records

August Burns Red
Death Below
Format : Album
Genre : Metalcore
Pays : États-Unis
Label : SharpTone Records
Date : 24.03.23
Note : 4/5

S’il y a bien un genre où il y a une overdose de groupe, c’est bien le metalcore ou plus récemment nommé le “modern metal” : un mélange de sections rentre-dedans avec des refrains chantés pour faire passer la pilule. August Burns Red est un de ces groupes qui fait partie de ce mouvement, mais qui sont à des années lumières de ce qui se fait maintenant (et même à l’époque). Le groupe fête cette année leurs 20 ans de carrière, ça rappelle de bons souvenirs et ça nous met une belle claque en nous rappelant qu’on devient vieux. “Death Below” est le 9ème album « officiel » des américains (on ne comptera pas les compilations spéciales Noël du groupe). Justement, parlons du titre et de la pochette de l’album, c’est bien la première fois que le groupe s’aventure dans le côté sombre de la force. On est loin des pochettes tirées de “Constellations”, “Guardians” ou bien “Found in Far Away Places”. Que cela cache-t-il? Réponse maintenant!

Première surprise de l’album, c’est “Premonition”, car c’est bien la première fois que le groupe commence un album avec une intro. Et l’introduction est vraiment sombre : le protagoniste raconte un rêve qu’il a eu et nous le raconte, et ce n’est pas très très joli.

“I dreamt the other night
That famine spread across the land
The clouds, they held no water
And the oceans turned to sand
People by the millions
Were gathered in the streets
Their voices had gone quiet
Just the sound of marching feet”

Et il conclut avec :
“And in the sky, appeared to us
Its message clear and plain
When I am done, this world and you
Will never be the same”

Vous vous rappelez que le titre de l’album s’appelle “Death Below”, on ne peut pas mieux faire comme introduction. “The Cleansing” déboule et le raz de marée August Burns Red peut se mettre en marche. Il est assez rare d’avoir de longue chanson (+ de 7 minutes) mais dans cet album il y en aura deux :  la première (“The Cleansing”) et la dernière (“Reckoning”) de l’album. “The Cleansing” est tout ce que les fans aiment du groupe. Mais justement, qu’est-ce qu’un fan comme moi aime avec ce groupe? August Burns Red fait partie de l’élite du metalcore mais se démarque beaucoup des autres groupes, le code du genre c’est couplets hurlés et refrains chantés avec 2/3 riffs par section et un break. Mais August Burns Red n’est pas à 100% dans ce style. Je les classerais dans du technical metalcore : outre la batterie qui frappe plus que d’habitude, ce sont en premier lieu les riffs qui sont majoritaires. Chaque chanson contient des riffs à la pelle, des changements de sections : on ne s’ennuie jamais et il ne faut surtout pas perdre le fil de la chanson. Et en dernier lieu, c’est bien évidemment le chant : la plupart du temps (environ 90%) Jake Luhrs souille son micro par ses hurlements et 10% du temps il… et non il ne chante pas, il parle (on appelle ça du spoken word). C’est ce qui les démarquent des autres formations. Et c’est justement avec cette deuxième chanson “The Cleansing” que les ricains ouvrent le bal et c’est une grosse tartine : un joli parpaing de tout ce que le groupe sait faire de mieux. On ne voit pas passer ces 7 minutes. Après un “Guardians” qui n’a malheureusement pas marqué les esprits, les ricains sont revenus avec de meilleures intentions et le prouvent bien avec ce morceau. Pas le temps de reprendre son souffle que “Ancestry” prend le relais et nous en remet une couche. Cette fois-ci le combo a invité le frontman de chez Killswitch Engage et c’est une véritable réussite. Cette chanson est un tube en puissance, même si le thème n’est pas joyeux, le refrain reste ancré dans la tête (merci Jesse) et les musiciens qui se donnent à fond pour nous faire headbanger. “Tightrope” continue est pousse le niveau des musiciens encore plus loin. C’est très technique, très percutant et le solo de l’invité (Jason Richardson de All That Remains) est dingue. “Fool’s Gold in the Bear Trap” n’est pas une interlude, mais plus une chanson de transition séparée en deux parties. Une, très calme digne des meilleurs passages mélodiques du groupe et une autre, plus bourrin bien évidemment. J’aurais pensé que ça aurait été une chanson « remplissage » mais en fait non : c’est plutôt un moyen de faire un peu redescendre la pression avant de remettre le couvert. Les chansons “Backfire” et “Revival” n’auront rien d’exceptionnel, c’est du August Burns Red pur jus. Aucune prise de risque mais elles font le taff. Que demander de plus? “Sevink” est une interlude, et là c’est une nouvelle surprise car le groupe n’en fait jamais et finalement elle n’est pas si mal car celle-ci permet de bien faire la transition avec l’ouverture du prochain morceau “Dark Divide” qui est l’une de mes préférées et pourrait être incroyable sur scène. “Deadbolt” se démarque par son refrain très mélodique et chanté (c’est rare pour le frontman dans cet album) et un break hyper efficace. Ce n’est pas révolutionnaire mais on ne peut rien reprocher au groupe. L’exécution est sans faute. Décidément le groupe a invité beaucoup de guests pour cet album : JT Cavey du groupe Erra rejoint le groupe pour le morceau “The Abyss”. Un titre dont l’introduction colle parfaitement avec la pochette de l’album, c’est loin d’être joyeux et ça donne une identité plus prononcée à cette chanson. Et une nouvelle fois je n’ai rien à reprocher au morceau, c’est propre (même trop propre?). Et nous voilà maintenant au dernier morceau “Reckoning” avec Spencer Chamberlain d’Underoath, et le groupe clôture l’album comme il l’a commencé par une chanson 100% August Burns Red.

Au final, que faut-il retenir de ce “Death below”? C’est un très bon album car pour être honnête, il en faut beaucoup pour que j’arrive à écouter un album de metalcore en entier sans m’ennuyer. Le groupe fait ce qu’il sait faire de mieux et cela depuis plus de 20 ans. Après on pourrait dire que ça manque de prises de risque, mais la prise de risque a été faite pour “Guardians” et c’était raté, donc on ne le dira pas. Je pense qu’il manque plus d’identité dans les chansons, elles ne se démarquent pas spécialement l’une de l’autre (sauf pour quelques-unes). Les fans de metalcore en seront ravis et les fans du groupe les retrouveront avec leurs meilleurs niveaux. Cependant les néophytes du metal seront perdus par l’avalanche de riffs, les changements de rythme et l’énergie véhiculée par le frontman et c’est finalement une bonne chose. “Death Below” n’enterre pas le groupe, il montre justement qu’après une carrière aussi longue : ils en ont toujours dans le coffre!

Tracklist :

  1. Premonition
  2. The Cleansing
  3. Ancestry (feat. Jesse Leach)
  4. Tightrope (feat. Jason Richardson)
  5. Fools Gold in the Bear Trap
  6. Backfire
  7. Revival
  8. Sevink
  9. Dark Divide
  10. Deadbolt
  11. The Abyss (feat. JT Cavey)
  12. Reckoning (feat. Spencer Chamberlain)

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