Le professeur de guitare le plus connu au monde est sur la route pour pas moins de 14 (!) dates en France. À l’occasion de son passage au Palais des Congrès du Vinci à Tours, je n’ai pas pu résister à l’envie de voir le maître du tapping en action. Il faut savoir que le Vinci (le nom communément utilisé pour l’édifice) est composé de plusieurs amphithéâtres, tous en configuration uniquement assise (et places numérotées). Cela se ressent à mon arrivée vers 18h30 (concert prévu à 20h), il doit y avoir 10 personnes devant la salle. Les portes ouvrent gentiment à 19h30 (!), je récupère mon pass photo et m’installe prêt à profiter de la démonstration d’un des plus éminent membre d’une espèce en voie de disparition : le guitar-hero. Le concert commence et je m’aperçois que la salle est très bien remplie (potentiellement sold-out) ce qui fait plaisir.
La scène est minimaliste avec 3 écrans en fond qui vont diffuser des images des clips du Satch ou quelques effets visuels inspirés des pochettes d’albums. Chaque musicien est à sa place, d’ailleurs Rai Thistlethwayte (claviers), qui ressemble furieusement à James LaBrie de Dream Theater au passage, devait être puni puisqu’il est exilé seul sur la droite de la scène ! Premier constat au niveau du son, la grosse caisse de Kenny Aronoff est trop mixée et sature le son, notamment lors des quelques passages à la double pédale qui donnent un son complétement fouillis. Les lights sont très bonnes par contre, à tel point que les guitares de Joe Satriani (bien propres et lustrées), réfléchissent la lumière et éblouissent bien comme il faut quand la réflexion croise nos yeux !
Le concert s’articule en 2 sets, le premier très articulé autour des derniers albums, que je connais moins, mais qui passent très bien. La maîtrise technique et la fluidité sont impressionnantes, les autres membres du groupe assurent aussi et sont mis en lumière dès qu’ils ont une partie les mettant en avant. Le Satch nous gratifie toujours de ses mimiques à « jouer » les notes aigües avec sa bouche ! Premier grand moment du live, « Flying In a Blue Dream« , réveille un peu le public (difficile d’avoir une grosse ambiance en étant assis confortablement dans des fauteuils en velours !). Le titre s’accompagne d’un montage vidéo sur les écrans avec un vaisseau volant entre des astéroïdes dans un espace (vous vous en doutez) bleu ! Cette première partie de set s’achève avec « Summer Song » et l’annonce d’un entracte de 15 minutes par Joe Satriani, dans l’une de ses seules prises de parole de la soirée.
Retour au pas de course pour les spectateurs, en entendant le début du solo de batterie de Kenny Aronoff qui ouvre ce second set. Solo simple mais bien fait qui a surtout le mérite de servir à ramener le public dans la salle et admirer les belles lunettes de soleil de Kenny, bien assorties à celle de Joe Satriani. Petit détail amusant, avec 2 « teams » bien distinctes dans le groupe : les chauves à lunettes de soleil (Joe et Kenny) d’un côté et les chevelus et barbus (Rai et le bassiste Bryan Beller) de l’autre. Après ce solo, « Energy » porte bien son nom et continue dans la lignée, « E 104th St NYC 1973« , plus bluesy sert de transition pour amener un solo de claviers, qui ma foi passe plutôt pas mal (malgré mon aversion pour cet instrument). S’en suit la géniale « Cool #9« , puis la partie un peu pus faible du concert selon moi avec des chansons récentes assez lentes. Elles ont cependant le mérite de marquer un contraste avec l’enchaînement des classiques pour finir : « If I Could Fly« , « Always With Me, Always With You » (quel riff d’intro et ce tapping de folie…) puis « Satch Boogie » avec un tapping légèrement rallongé pour conclure ce second set. Joe Satriani et le reste du groupe quitte la scène sous les applaudissements du public qui se lève pour réclamer un rappel. Celui-ci débute par « Crowd Song » pour profiter du public (toujours debout !) et le faire chanter sur les riffs. Le concert se termine par l’extraordinaire « Surfing With The Alien » et les saluts au public, petite mention à Kenny Aronoff qui vient taper quelques mains et donner une baguette à une personne en particulier, toujours sympa.
Les 2h30 de show (sans compter l’entracte), ont défilé à toute vitesse. C’est grisant de regarder un virtuose comme Joe Satriani enchaîner les parties de guitares ultra complexes sans aucun soucis et avec une fluidité extraordinaire : on ne voit pas le temps passer! On ne peut que regretter que le bonhomme ne soit pas un peu plus loquace et qu’il ait une petite tendance à allonger les fins de chansons (sans que ça apporte toujours quelque chose), mais c’est vraiment pour chipoter ! Amoureux du tapping et de la guitare en général, foncez !
Setlist :
Set 1
- Nineteen Eighty
- Sahara
- The Elephants of Mars
- Ice 9
- Thunder High on the Mountain
- One Big Rush
- Blue Foot Groovy
- Flying in a Blue Dream
- Spirits, Ghosts and Outlaws
- Faceless
- Crystal Planet
- Summer Song
- Drum Solo
- Energy
- E 104th St NYC 1973
- Keyboard Solo
- Cool #9
- Ali Farka, Dick Dale, an Alien and Me
- Shapeshifting
- Teardrops
- Luminous Flesh Giants
- If I Could Fly
- Always With Me, Always With You
- Satch Boogie
- Crowd Chant
- Surfing With the Alien
En remerciant Gérard Drouot Productions pour l’organisation de cette date, mais également Mathieu de AZ Prod pour l’invitation et Sabrina de Very Group pour l’accréditation. Merci également au management de Joe Satriani pour cette tournée française, au Vinci et son équipe pour l’accueil. Merci à Joe Satriani et son groupe pour la performance.