Dieth : « To Hell And Back » @Napalm Records

Alors que leur premier single « In The Hall of the Hanging Serpents » avait attiré l’attention et avait fait sensation à sa sortie à la mi-2022, Dieth se présente cette fois-ci avec son premier album intitulé « To Hell And Back« . L’intention du groupe, récemment formé par le bassiste David Ellefson (ex-Megadeth), le guitariste/chanteur Guilherme Miranda (ex-Entombed AD) et le batteur Michał Łysejko (ex-Decapitated), n’était pas de proposer un autre projet parallèle ou un « supergroupe » mais plutôt une réincarnation collective de trois forces du metal. Ce nouveau départ est donc symbolisé par ce premier album, tant bien sur le plan musical et lyrique que pour les membres eux-mêmes. Maintenant que les choses sont posées, il faut à présent écouter et essayer de prouver la véracité des promesses annoncées par le groupe.

L’écoute débute par le titre éponyme « To Hell And Back » et s’ouvre sur une introduction acoustique ensorcelante puis une attaque brutale et puissante s’abat directement sur l’auditeur : une batterie lourde et énergique, une guitare technique et menaçante, une basse sombre et angoissante et enfin une voix gutturale et imposante. Tous les ingrédients pour une très bonne chanson d’ouverture. Le groupe œuvrant dans un mélange de styles : on retrouve donc 2 chansons typées thrash metal, « Don’t Get Mad… Get Even! » taillée pour le live avec son refrain à scander à tue-tête, et « Dead Inside » avec ses riffs accrocheurs ; mais également 2 chansons typées death, « Wicked Disdain » avec sa vigueur et sa pesanteur, et « The Mark of Cain » avec son introduction aux sonorités s’approchant d’un Pantera. Les morceaux « Free Us All« , « Heavy is the Crown » et « In the Hall of the Hanging Serpents » suivent la direction engagée dans les morceaux précédents mais la grande surprise réside dans la chanson « Walk With Me Forever« . En effet, puisque Guilherme cède sa place à David, pour sa toute première performance vocale. La ballade touchante évoque la perte d’un être cher et la façon de continuer d’avancer tout en lui rendant hommage. Néanmoins, on ressent les sonorités et les ressemblances vocales avec Megadeth et Dave Mustaine : un héritage plutôt compréhensible, quand on sait que le musicien a passé plus de 30 ans au sein de son précédent groupe. Un morceau placé en milieu de tracklist qui casse un peu le rythme mais qui offre une petite pause avant une reprise de la violence. Enfin, l’album se termine par l’instrumentale « Severance » qui semble fermer la boucle en reprenant la mélodie instaurée en début d’écoute.

En conclusion, ce premier album de Dieth ne réinvente pas le style, mais propre du thrash/death traditionnel très bien fait avec une production propre et carrée. Même s’ il manque un peu de cohérence dans l’enchaînement des titres mais il a au moins le mérite d’explorer et d’exploiter d’autres ambiances ou émotions. C’est ce qui fait la différence avec les autres formations du genre. Par ailleurs, il est aussi étonnant de voir Ellefson évoluer dans du death metal, lui qui, nous a habitué à des projets plutôt orientés thrash et heavy metal.