Mental Cruelty
“Zwielicht”
Format: Album
Genre: Blackened Deathcore
Pays: Allemagne
Label: Century Media
Sortie: 23.06.23
Note: 4/5
“Zwielicht”, qui signifie littéralement “crépuscule”, est le 4ème album des allemands de Mental Cruelty. Il faut dire que le groupe ne chôme pas, car ils sortent aujourd’hui leur quatrième offrande en seulement 5 ans de carrière, on ne pourra pas leur reprocher leur créativité. Mais ce nouvel album marque un nouveau tournant dans la carrière du groupe : notamment un changement de label, exit Unique Leader Records et bienvenue chez Century Media (poids lourd du metal extrême), et un changement de frontman après les déboires de leur ancien. C’est avec de nouvelles ambitions que nous retrouvons le groupe, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ont mis le paquet… L’évolution du groupe est vraiment intéressante : les albums du début, c’est-à-dire “Purgatorium” et “Inferis” étaient du pur deathcore, mais c’est avec “A Hill to Die Upon” que le groupe a beaucoup évolué musicalement et surtout gagné en popularité. Aujourd’hui, ils sont considérés comme l’un des piliers du blackened deathcore : un mouvement qui mélange les éléments du black metal et du deathcore. “A Hill to Die Upon” était une réussite artistique qui a mis tout le monde d’accord et deux ans plus tard le groupe revient avec “Zwielicht”. Que peut-on attendre de cet album ? Sauront-ils à nouveau se renouveler ou, bien au contraire, faire du réchauffé ?
Après plusieurs écoutes, le constat est évident et sans appel, Mental Cruelty poursuit son évolution en y intégrant plus d’émotions et de noirceur dans leur son. Mais avant de se plonger dans ce nouvel album, parlons un peu de la promotion et de la nouvelle direction artistique choisie par le groupe. La nouvelle recrue au micro est certainement le plus gros changement fait par le groupe. Si vous avez regardé les 3 clips vidéo des 3 singles dévoilés par le groupe, le frontman est maquillé comme les chanteurs de black metal des années 90/2000. J’ai trouvé ça très intéressant de ne pas prendre un copié/collé de l’ancien frontman et de proposer une nouvelle formule. Lukas Nicolai propose une palette plus diversifiée et plus ouverte que l’avait fait auparavant Lucca Schmerler, et pour ceux qui ont vu et écouté les singles, ils ont complètement embrassé leur côté black metal. J’ai également apprécié leur volonté de se rapprocher de leurs origines allemandes : le titre de l’album et surtout cette petite chanson éponyme chantée dans leur langue natale, est un petit plus très agréable. Musicalement, leur précédent effort était facile à assimiler, avec des chansons plus rentre-dedans mais ce “Zwielicht” est plus long à comprendre et bien plus intéressant à connaître. C’est avec un tout nouveau line-up que le groupe repart conquérir le monde
Ce nouvel album s’ouvre avec “Midtvinter”, une instrumentale qui annonce d’entrée la couleur. Les sonorités se veulent bien plus menaçantes et froides (avec un titre pareil j’aurais difficilement pu dire le contraire). Une fois le vent glacial passé, on plonge directement dans “Obsessis a Daemonio” et la nouvelle facette du groupe peut éclater au grand jour. C’est grandiose tout simplement : les orchestrations se veulent bien plus imposantes que par le passé, les enchaînements de riffs sont typés core et black et sont ultra précis, le frontman prouve d’entrée qu’il est le choix parfait pour ce nouveau chapitre du groupe… et la cerise sur le gâteau (je ne m’y attendais pas dès la première chanson), c’est le clean du frontman qui enfonce le clou et donne une dimension plus émotionnelle et prenante. Cette première piste est une vraie réussite, Mental Cruelty tape fort d’entrée de jeu. “Forgotten Kings” est le premier single dévoilé par le groupe et montre une nouvelle fois l’évolution naturelle amorcée par le groupe : le mix entre le deathcore et le black metal est à point. Il est inutile de vous faire un descriptif de chaque chanson, car comme je vous l’ai mentionné plus haut, il vous faudra plusieurs écoutes pour comprendre cet album… et le fait de le découvrir par soi-même est encore une bien meilleure expérience. Évidemment il y a quelques chansons qui sortent du lot et qui montrent tout le talent d’écriture des deux guitaristes (car ce sont eux les compositeurs du groupe), telles que “Pest”, “Mortal Shell” et “A Tale of Salt and Light”, qui se démarquent par leurs envolées symphoniques et leur côté plus « épique ». Néanmoins il y a un point où j’ai été un petit peu déçu, je trouve que le côté deathcore est éclipsé de l’album et que ça manque de moments plus lourds. Seuls quelques breaks et growls me rappellent ce côté plus rentre dedans du groupe.
Finalement que retenir de ce “Zwielicht” ? Vous l’aurez compris, Mental Cruelty est à l’apogée de son art, le changement de direction artistique et musicale leur va comme un gant : ils ont trouvé leur propre identité et cet album en est le parfait exemple, même s’il y a quelques défauts même s’il sont mineurs. Cet album reste une véritable réussite artistique et il me tarde de voir comment le groupe va encore évoluer.
Tracklist :
Midtvinter
Obsessis a Daemonio
Forgotten Kings
Pest
Nordlys
Mortal Shells
Zwielicht
Symphony of a Dying Star
The Arrogance of Agony
A Tale of Salt and Light