Before the Dawn
« Stormbringers«
Format: Album
Genre: Death mélodique
Pays: Finlande
Label: Napalm Records
Sortie: 30.06.23
Note: 3/5
Il y a des retours que l’on attendait : Mötley Crüe, Scorpions, Zidane en 2006, et ceux que l’on attendait pas, et Before the Dawn fait partie de la seconde catégorie. Le groupe finlandais de death mélodique s’est séparé début 2013 après leur album « Rise of the Phoenix« . Leur musique évoluait dans la même veine que Insomnium, à savoir un death mélodique très teinté de mélancolie, mais peut-être trop proche de leur homologues finlandais (encore plus flagrant en live quand j’ai vu les 2 groupes à la suite !). J’apprécie beaucoup le style, donc lorsque j’ai appris la reformation de Before the Dawn avec un nouvel album « Stormbringers« , j’ai saisi l’occasion !
J’en ai profité pour faire quelques recherches et il y a du changement ! Tuomas Saukkonen passe de guitariste/chanteur à la batterie (et également guitare rythmique en studio), le chant est maintenant assuré par le vainqueur de Voice of Finland 2022 : Paavo Laapotti et Juho Räihä (Swallow the Sun) garde la guitare lead qu’il occupait déjà. « Stormbringers » comporte 9 pistes pour 40minutes, c’est parti pour la découverte ! Il n’y a pas que le line-up du groupe qui a évolué, la musique aussi, et plus particulièrement le chant. Il y a maintenant beaucoup de chants clairs; qui même s’ils sont bons ne me convainquent absolument pas. Ils ne s’intègrent pas bien au style selon moi, et cassent la dynamique des morceaux. Les parties growls et plus sombres n’ont rien à envier aux maîtres du genre que sont Insomnium. Before the Dawn donne l’impression d’hésiter entre « garder » son style originel et évoluer vers quelque chose de nouveau, sans jamais réussir à choisir. Après l’introduction « The Dawn« , « Destroyer » débute avec un son bien lourd comme je les aiment pour laisser la place à du chant clair qui pourrait tendre vers du folk. Le reste du couplet est en multipistes, la principale en chant clair et la seconde, en retrait, est en growl : l’effet n’est pas mauvais mais la mélancolie n’est pas là, ni la puissance. On retrouve ces éléments sur les parties instrumentales qui sont très bonnes, notamment un super riff pour les couplets. La dualité est posée entre « l’ancien » Before the Dawn et le nouveau.
« Reveries » renforce cette dualité mais avec plus de maîtrise, les chants clairs et growls (qui sont d’ailleurs bien puissants et « nets ») se répondent, les parties multipistes ne mettent aucune des deux techniques de chant en avant. Le rendu est plus cohérent, toujours alimenté par des parties instrumentales inspirées. Une fois cette dualité établie, « Stormbringers » ne présente pas de réelle surprise, avec des morceaux dans la lignée de « Reveries« . Je ressent une certaine déception quant à l’évolution qu’à choisi le groupe, car les passages les plus convaincants restent ceux chantés en growls. Le chant clair ne s’accorde pas franchement à la musique du groupe et c’est bien dommage. Les compositions sont très bonnes, à l’instar de « Chains » et surtout de « Divided » ou les growls sont majoritaires. Il me faut reconnaître, sans complétement changer d’avis, qu’au fur et à mesure que j’avance dans l’album et que « j’oublie » le passé death mélodique mélancolique de Before the Dawn, les chants clairs me choquent moins : même s’ils ne collent pas totalement à l’ambiance des compositions, car je préfère toujours les passages en growls, mais la dualité à l’intérieur des morceaux est appréciable surtout lorsqu’elle est bien marquée comme sur le titre final « The Weight« .
Le bilan de cet album « Stormbringers » n’est pas simple à faire, car mes « souvenirs » du death mélo sont peut être trop présents et m’empêchent d’entrer à 100% dans cet album. D’un côté, il y a les très bons passages death avec des growls soignés et puissants, de l’autre des passages en chants clairs qui font retomber l’atmosphère. Cependant, en occultant la partie death, ces derniers ne sont pas si dérangeants. J’ai l’impression de me situer au même point que le groupe : c’est-à-dire tiraillé entre ce qui a fait leur succès, et ce renouveau imposé par un changement presque complet de line-up. Le problème, c’est qu’à jongler avec les 2 facettes au niveau du chant, Before the Dawn n’arrive à convaincre pleinement ni l’une ni l’autre. Il reste un point où le groupe n’a pas changé et est toujours aussi convaincant, c’est la musique en elle-même, qui à elle seule mérite l’écoute de « Stormbringers« .