Enfin ! 1 an après « l’édition du siècle », toute l’équipe est de retour sur Clisson pour vous faire revivre le grand moment de l’année chez la plupart des metalleux : le Hellfest ! Cette année la grande messe s’est découlée du 15 au 18 juin, avec plus de 240 000 festivaliers au compteur. Revivez les grands concerts de cette édition…
Samedi
Jordy : Le grand jour est arrivé avec la majorité des groupes que je veux absolument voir ! La journée va être longue et les jambes vont être douloureuses, mais c’est pour la bonne cause !
BLOODYWOOD – Mainstage 2 : 11h40 – 12h10
Jordy : J’ai découvert le groupe l’an dernier en voyant leur live sur YouTube au Summerbreeze en Allemagne, et autant dire qu’ils ont tout retourné ! Apparemment je ne suis pas le seul à connaître de réputation les indiens au vu du monde présent dès ce matin (bien plus que pour Def Leppard voire même Mötley Crüe). La foule est immense et réagit instantanément aux premières notes, avec notamment des wall of death à gogo réclamés par les membres du groupe. Il faut reconnaître que le néo-metal distillé est de très bonne qualité, particulièrement sur les morceaux où est présent le dohol (percussion traditionnelle). Ça réveille et met en jambe au réveil !
FEVER 333 – Mainstage 2 : 12h50 – 13h30
Jordy : du temps a passé depuis le dernier passage de Fever 333 qui avait détruit la Mainstage en 2019. Depuis, il ne reste que le chanteur : Jason Aalon Butler. L’énergie est toujours la même tout comme le discours très inclusif et anti-raciste ! Je ne connais pas forcément les chansons car ce n’est pas un groupe que j’écoute, mais en festival, je ne raterai leur prestation pour rien au monde. C’est la guerre dans le pit et le concert se termine avec Jason qui part dans la fosse jusqu’à la tour régie et monte tout en haut pour chanter le dernier titre. Il repartira gentiment jusqu’à la scène en traversant la foule à vitesse réduite !
EVERGREY – Mainstage 1 : 13h35 – 14h15
Jordy : Changement de style complet pout aller sur du prog avec Evergrey. Le concert est agréable mais j’ai du mal à rentrer complétement dedans. L’utilisation par la sécurité de la lance à incendie alors que l’on est à l’ombre avec du vent n’aide certainement pas ! Je finis par reculer à cause du froid et bizarrement j’apprécie beaucoup plus le concert. Le groupe est assez statique mais c’est le style et la complexité qui le veulent. La précision est au rendez-vous que se soit au chant ou musicalement, un concert agréable de début d’après-midi !
BEAST IN BLACK – Mainstage 2 : 16h00 – 16h45
Jordy : J’arrive très légèrement en retard, ce qui me permet de constater que l’affluence est très correcte pour un groupe aussi clivant : le power n’est pas vraiment le style à la mode et si on ajoute le côté électronique de plus en plus présent, le résultat peut diviser. C’est une prestation maîtrisée de la part des finlandais : Yannis Papadopoulos est très impressionnant lorsqu’il monte dans les aigües. Le public ne s’y trompe pas et il règne une ambiance de grand n’importe quoi avec de nombreux circle-pits durant tout le concert ! La setlist est équilibrée entre les différents albums mais petite déception, ils n’ont pas joué « Born Again« .
MYRATH – Temple : 17h45 – 18h35
Jordy : Si vous avez déjà lu mes chroniques (ce qui j’espère bien !), vous connaissez mon amour pour le prog et les sonorités orientales. Forcément, je ne pouvais pas rater Myrath (surtout en face d’Arch Enemy que j’ai vu et revu)! C’est une foule beaucoup plus importante que ce que j’aurai imaginé qui s’étend jusqu’à l’extérieur de la Temple pour accueillir les tunisiens (avec de nombreux drapeaux présents). Il faut noter l’effort scénique : des arches en fond, une danseuse, des cracheurs de feu et même un magicien sur scène pour accompagner les chansons. Il y a toujours quelque chose à regarder ! Le son est encore une fois (c’est un constante encore cette année) très bon et permet d’apprécier les subtilités des compositions.
PORCUPINE TREE – Mainstage 1 : 18h40 – 19h50
Jordy : J’abandonne mes compagnons qui restent pour Born of Osiris (un des pires clashs de cette édition pour moi), pour aller voir Porcupine Tree pour ce qui pourrait être une de leur dernière prestation. Steven Wilson a annoncé que se serait probablement la fin du groupe après cette tournée. Le public dans les premiers rangs est majoritairement constitué de fans d’Iron Maiden, il faut se retrouver à 15-20m de la scène pour avoir les fans de Porcupine Tree, ce qui donne un résultat assez bizarre, avec des premiers rangs totalement insensibles au groupe, et un milieu de fosse très réactif. Je suis placé en face de Gavin Harrison : parfait pour apprécier le talent du bonhomme ! Le concert s’ouvre avec l’énorme « Blackest Eyes » et les classiques du groupe vont tous être joués, même la très progressive et superbe « Anesthetize« , qui, je pense doit être le second titre le plus long entendu durant le festival avec ses 17 minutes de génie pur (le plus long sera au prochain paragraphe). Gavin Harrison joue ses parties avec une facilité déconcertante, Steven Wilson est égal à lui-même dans son flemme typiquement anglais. Le joueur de session Nate Navarro à la basse est impressionnant (particulièrement sur « Harridan » où il peut briller sur l’introduction). Je ne regrette aucunement mon choix d’avoir sacrifié Born of Osiris pour voir les anglais. Je retourne sous l’Altar heureux et prêt pour le groupe que j’attends le plus du week-end !
LORNA SHORE – Altar : 20h40 – 21h40
Jordy : Il fallait vraiment un groupe extraordinaire pour me faire rater Iron Maiden, et Lorna Shore (mon coup de cœur de ces 2 dernières années) en est un ! Je ne suis pas le seul car la tente se remplit à grande vitesse pour voir le nouveau phénomène du deathcore, avec un public très féminin dans les premiers rangs. Lorsque le groupe arrive, ma seule crainte est levée : le son est très bon et le public peut profiter des orchestrations tout comme les prouesses techniques des membres. Will Ramos est un frontman de folie et assure ses parties vocales comme en studio. Seul petit bémol, chaque membre reste dans un carré d’un mètre sur un mètre et ne bougent pas du tout. Même Will Ramos ne bouge pas entre les titres, qui sont accompagné de « Lorna Shore » chantés par l’ensemble du public et qui ont le mérite de faire sourire le groupe. Ce petit manque de mobilité est le seul défaut que je peux trouver à ce concert avec un temps de jeu trop court ! Les circle-pits sont constants tout comme les flots de slammeurs qui ont achevé ma pauvre épaule et mes cervicales qui avaient déjà souffert sur Parkway Drive. Lorna Shore termine son concert avec l’énorme « Pain Remains » (que je considère à titre personnel comme une seule chanson) et ses 20 minutes qui font passer par toutes les émotions : phénomène assez rare dans le deathcore et probablement une des raisons du succès des américains ! Le groupe quitte la scène très sobrement et rapidement, tout comme l’ensemble de la tente qui va migrer en grande partie vers la Mainstage 1 pour voir la deuxième partie d’Iron Maiden !
IRON MAIDEN – Mainstage 1 : 21h00 – 23h00
Jordy : Je sors de la tente pour le début de « The Prisoner« , et il faut constater que la transition avec Lorna Shore n’est pas facile (Madame ne s’y fera jamais et n’arrivera jamais à renter dans le concert). Comme d’habitude avec Iron Maiden, le son est superbe et assez peu fort (quel plaisir d’écouter un concert sans bouchons d’oreille !). Le show est carré, Bruce est en voix et parle toujours français entre les titres. J’ai d’ailleurs cru à « Sea of Madness » mais il a seulement trollé le public pour annoncer « Can I Play With Madness » que je trouve assez surcoté. Je remarque que Steve Harris et Adrian Smith ont bossé leurs chants en backvoices qui sont beaucoup plus justes que dans mes souvenirs et qui ne sonnent pas comme des bandes enregistrées (je ne balancerai pas de nom mais remontez de quelques paragraphes…). « Heaven Can Wait » met en scène Eddie façon « Somewhere in Time » contre Bruce avec un canon qui s’échangent des tirs. Le grand moment arrive enfin avec « Alexander the Great« , que j’attends, comme beaucoup, depuis des années ! Quel plaisir et quel coffre sur la dernière note que Bruce tient une bonne vingtaine de secondes ! Une fois le titre passé j’ai du mal à rester dans le show, pas aidé par le fait que nous sommes assez loin de la scène et du gros du public. Je me surprends à relever une oreille pendant « Hell on Earth » qui passe très bien en live. Eddie est de retour, cette fois en samouraï du dernier album « Senjutsu » qui rend très bien. Les anglais termine par la doublette « The Trooper » et « Wasted Years » avec un Bruce qui ne revêt pas sa tenue de tunique rouge et court moins que d’habitude mais reste toujours en voix. Un bon concerts des légendes du heavy metal mais qui a du mal à me transporter après le deathcore de Lorna Shore.
C’est avec ce sentiment que l’on arrivera pas à apprécier un autre concert après avoir pris une bonne tarte dans la gueule par Lorna Shore que l’on décide de se coucher tôt pour récupérer un peu et être prêt pour la pluie qui nous attends demain ! D’un point de vue global, c’était la journée que j’attendais le plus et je n’ai pas été déçu, tous les groupes ont répondu à mes attentes et je me couche heureux.