Interview: Entretien avec Guilherme Miranda de Dieth

Alors que leur premier single « In The Hall of the Hanging Serpents » avait attiré l’attention et avait fait sensation à sa sortie à la mi-2022, Dieth se présente cette fois-ci avec son premier album intitulé « To Hell And Back« . L’intention du groupe, récemment formé, n’était pas de proposer un autre projet parallèle ou un « supergroupe » mais plutôt une réincarnation collective de trois forces du metal. Le guitariste et chanteur Guilherme Miranda nous parle du groupe et de ce nouvel album…

En quelques mots, est-ce que tu peux commencer par présenter ton nouveau groupe?
Oui, nous sommes DIETH !

Dieth est donc composé de David Ellefson (ex-Megadeth), Michał Łysejko (ex-Decapitated) et toi-même Guilherme Miranda (ex-Entombed AD) : comment vous vous êtes rencontrés, d’autant plus que vous venez de styles musicaux différents?
Nous nous sommes rencontrés grâce à un ami commun des États-Unis, Opus, du groupe Dead By Wednesday. Il nous a été présenté par Martin de Destruction. Nous nous connaissions déjà pour avoir joué dans des festivals et d’autres choses. Nous avons nos noms dans le milieu, donc quand nous sommes entrés en contact, il a été facile de développer une conversation musicale.

Vous formez donc un trio : pourquoi ne pas avoir ajouter une deuxième guitare?
Nous travaillons comme une machine à trois. Nous sommes extrêmement productifs lorsque nous sommes ensemble et nos idées s’accordent parfaitement. J’écris généralement des lignes de guitare pour deux guitares et nous avons toujours un musicien sur scène avec nous. Cela a très bien fonctionné lors de notre première tournée live et nous allons continuer comme ça car nous sommes déjà très forts !

Ensemble, vous jouez un mélange de death et thrash metal : quels sont les groupes qui vous ont influencé dans vos compositions? Et comment?
Je pense que c’est toute une vie dans le metal et l’écoute de la musique qui nous influence tous. Et, bien sûr, nous avons nos propres sons issus de nos travaux précédents qui, ensemble, ajoutent une saveur super cool à nos chansons, ce qui est très positif.

Dans une précédente interview, notamment dans le cadre d’une promo pour KroW, tu as déclaré que « Rust in Peace » de Megadeth était l’un de tes 3 albums phares : aujourd’hui, est-ce que tu as la pression de travailler avec son ancien bassiste, David Ellefson?
Oui, et je tiens parole. « Rust in Peace » est l’album qui m’a fait prendre une guitare et décider de devenir guitariste. Il n’y a pas de pression du tout, en fait ça ne fait qu’ajouter de l’énergie pour que je travaille de mieux en mieux. C’est l’un des cadeaux de la vie, n’est-ce pas ? J’ai décidé de devenir guitariste grâce à cet album, et maintenant je joue avec le gars qui l’a fait. C’est un sentiment extraordinaire.

Les chansons de Dieth parlent de la mort, de la perte ou encore de la vengeance (par exemple) : dans le groupe, qui écrit les paroles? Quels sont les messages que vous voulez faire passer?
David et moi écrivons les paroles. Nous voulons faire passer nos sentiments intérieurs dans ces chansons. Ce sont certaines de nos perceptions des expériences de la vie. Dans mon cas, j’en ai eu beaucoup de moments sombres, et j’ai utilisé ces paroles et ces chansons pour en faire quelque chose de mieux et sortir de la dépression.

Cet album est aussi la toute première performance vocale de David sur le morceau « Walk With Me Forever » : est-ce que l’exercice a été naturel pour lui?
Oui ! En fait, je l’ai poussé à chanter, parce que je sais qu’il a une voix incroyable et que je l’aime depuis les années 90. Ses chœurs sont une marque de fabrique dans le genre. Je me suis dit qu’il fallait le mettre en avant. Michał et moi l’avons en quelque sorte coincé (rire) dans le studio avec des idées, et il a commencé à les enregistrer. Nous nous sommes beaucoup amusés en faisant cela.

« To Hell And Back » se clôture par l’instrumentale « Severance » : certains groupes placent ce genre de chanson en début d’album pour former une introduction ou au milieu d’un album pour former une interlude, pourquoi avoir fait le choix de mettre la votre en fin d’album? De plus, il semblerait qu’elle ferme la boucle initiée par l’introduction de la première chanson « To Hell And Back » : est-ce le cas?
C’est exactement le cas ! J’ai eu beaucoup de réflexions à ce sujet, comme le fait que la fin n’est que le début, tu sais ? Si vous écoutez l’album en boucle deux fois, vous aurez ce sentiment.

Quelle est la chanson dont tu es le plus fier ou quelle chanson a une signification particulière pour toi ou pour le groupe?
Toutes les chansons ont une signification très profonde pour moi. « Walk with Me Forever » parle de ma façon de faire face à la mort. J’ai fait un tatouage d’un ami décédé sur ma jambe droite. C’est le concept, il marchera avec moi pour toujours, c’était mon ultime hommage à lui et je voulais en parler dans une chanson. Je suis très fier de celle-ci, c’est quelque chose de différent et cela nous permet d’aller musicalement où nous voulons. Il y a aussi « Dead Inside », « Don’t get mad … Get Even! » et surtout « The Mark of Cain », qui s’adresse à certains connards toxiques que j’ai rencontrés dans ma vie. Quand je chante cette chanson en live, ça me fait du bien de la sortir.

Finalement, cet album symbolise un nouveau départ pour chacun d’entre-vous?
À 100% ! Et surtout, cet album me prouve qu’il est bon de repartir de zéro. Je n’avais pas cette mentalité auparavant, et ce groupe a changé cela.

Et enfin, vous êtes à l’affiche de quatre festivals cet été. Mais dans le cadre d’une tournée, aux côtés de quels groupes aimeriez-vous vous produire?
Il y en a tellement ! J’aimerais tourner avec Testament, Kreator, Sepultura, Gojira, Behemoth et ainsi de suite.

En remerciant, Anaïs et Magali de Sounds Like Hell Productions pour l’opportunité de cette interview. Mais également à Dieth et particulièrement à Guilherme pour son temps et ses réponses…

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