Cannibal Corpse: « Chaos Horrific » @Metal Blade Records

Cannibal Corpse

Chaos Horrific

Format: Album

Genre: Death metal

Pays: États-Unis

Label: Metal Blade Records

Sortie: 22.09.23

Note: 4/5

Du sang, de la violence, de la crasse, des tripes et encore du sang! Mais dis donc ce n’est pas le nouveau Cannibal Corpse qui arrive? Chaos Horrific” est l’une des annonces surprise de cette année, personne n’était au courant que le groupe était en studio en train de produire le successeur de “Violence Unimagined”, et justement ça fait bien plaisir. Petit rappel pour ceux qui ont loupé la dernière sortie du groupe ou pour ceux qui le découvrent : “Violence Unimagined” était leur quinzième album et pour la première fois Monsieur Erik Rutan faisait partie des membres officiels. En plus d’être le producteur de cet album (depuis plus de 15 ans), il était également un des compositeurs. Du coup, ce seizième album “Chaos Horrific”, est aussi le deuxième album avec Erik à la guitare et à la composition. Mais que vaut-il?

 

L’ajout de ce dernier était un bouffée d’air frais pour le groupe, car avec ce cador ils ont pu ajouter un peu plus de diversité et de technique dans leur musique, même si on va se l’avouer, les grands-pères du death metal n’ont rien à ne se reprocher pour faire saigner nos oreilles. En parlant de saigner et avant d’aller plus en profondeur musicalement, parlons de la pochette et des thèmes abordés dans cet album. La pochette représente tout simplement un massacre orchestré par des zombies. En tant que connaisseur du groupe, c’est sans surprise de voir ce type d’artwork : il reflète très bien les paroles de la chanson titre. Cannibal Corpse s’attarde généralement sur des territoires sombres et tordus et “Chaos Horrific” ne fait pas exception. Les sujets abordés incluent la réinitialisation de la race humaine par des mutilations massives (“Blood Blind”), la lutte contre des hordes de zombies (“Chaos Horrific”), le sacrifice humain (“Summoned For Sacrifice”), et la vengeance violente des victimes de la traite des êtres humains (“Vengeful Invasion”). Allez maintenant c’est parti, j’enfile mon casque et je me lance dans ce “Chaos Horrific”.

 

Overlords of Violence” commence avec une introduction typiquement old school death metal où la guitare répond au « mini solo de basse » et s’ensuivent les grosses guitares et la voix inimitable de Corpsegrinder. La chanson en elle-même n’invente rien, mais c’est 3 minutes sans temps mort, sans refrain et suit le schéma suivant « violence, pont, solo et violence ». Cette première piste nous met d’entrée dans de bonnes conditions. “Frenzied Feeding” suit la même voie. C’est après plusieurs analyses que j’ai eu une légère impression de « déjà entendu », comme si certains passages sonnent pareil sur ces 2 chansons plusieurs fois. Mais sur l’ensemble de l’album, le groupe prend un malin plaisir à alterner les phases plus techniques et rentre-dedans et d’autres beaucoup plus lourdes. Et cela se ressent sur le jeu en lui-même. Et c’est justement les deux autres chansons “Summoned for Sacrifice” et “Born Blind” ont confirmé ma théorie. Le groupe finalement se fait plaisir à switcher entre l’efficacité et la technicité. En parlant de cette dernière, c’est le premier single dévoilé par le groupe et est un pur condensé de ce qu’apporte Erik Rutan à la composition (cela me rappelle un peu son autre groupe Hate Eternal). Même avec 35 ans de carrière, le groupe arrive toujours à surprendre, et cela s’entend particulièrement avec l’introduction de “Vengeful Invasion” qui sonne très thrashy : c’est comme si j’écoutais un son d’un album qui était sorti fin 80. Parlons maintenant de la chanson éponyme “Chaos Horrific” qui est certainement la plus abordable et la plus rentre-dedans de l’album. Et qui elle aussi a une inspiration thrash notamment sur son introduction et son refrain mais très différent de “Vengeful Invasion”. Un thrash death beaucoup plus moderne, justement c’est elle qui fera faire le plus de headbang et de pogo pendant leurs futurs concerts. “Francture and Refracture”, “Pitchfork Emplacement” et “Pestilancial Rictus” montrent tout l’étendu du son des ricains : alternant les phases ultra rapides et d’autres bien plus lentes et lourdes. On reconnaît ici la volonté de ne pas ennuyer l’auditeur (les fans) et de proposer non pas quelque chose de nouveau mais quelque chose qui tient la route. C’est ce que j’évoquais précédemment, Cannibal Corpse s’est fait plaisir sur cet album : c’est la suite logique de leur “Violence Unimagined”, mais en même temps les origines reviennent toujours… La seule chose que je reprocherai sur ces 3 susnommées et le manque d’identité réelle : artistiquement on peut rien reprocher, c’est exécuté de la meilleure des manières, mais pour les reconnaître les unes des autres, c’est plus compliqué. C’est tout le contraire avec la chanson de clôture “Drain you Empty”, on ressent bien que c’est la dernière piste de l’album et l’atmosphère qui s’en dégage est extrêmement réussie.

 

En résumé, il est impossible de ne pas aimer cette nouvelle livraison : tous les ingrédients et toutes les références sont là pour passer un bon moment. Mais comparé à l’excellent “Violence Unimagined”, ça manque d’un peu plus d’identité et de moments mémorables. “Chaos Horrific” ne renouvellera pas le genre, c’est indéniable, mais il faut avouer que les papis du death metal en ont encore sous le carrosse.

Tracklist :

  1. Overlords of Violence

  2. Frenzied Feeding

  3. Summoned for Sacrifice

  4. Blood Blind

  5. Vengeful Invasion

  6.  Chaos Horrific

  7. Fracture and Refracture

  8. Pitchfork Impalement

  9. Pestilential Rictus

  10. Drain You Empty

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *