Psygnosis : « Mercury » @Season of Mist

Psygnosis 

Mercury

Format : Album

Genre : Death metal / Death metal instrumental

Pays : France

Label : Season of Mist

Sortie : 15.09.23

Note : 5/5

Lors de l’écriture de ces premières lignes, j’étais dans la totale ignorance concernant le groupe Psygnosis : je ne connaissais rien de leur discographie et encore moins leur style musical. Alors pourquoi me lancer dans cette chronique me diriez-vous ? La pochette de l’album, le label (Season of Mist) et l’origine du groupe (bleu, blanc, rouge dans le coeur). Et j’avais besoin de challenge et de surprises (qu’elles soient bonnes ou mauvaises).

 

Quelques jours sont passés depuis l’écriture de cette introduction, et j’ai pu enfin donner une identité et une image claire à ce nouveau groupe. J’ai pu découvrir leur dernière production qui vient tout juste de sortir : le colossal “Mercury”. Alors oui, pour une surprise c’était une sacrée belle surprise. “Mercury” est un album 100% instrumental (je ne m’y attendais pas du tout) mais d’une puissance et d’une profondeur inqualifiables. J’aime beaucoup les chansons instrumentales, sur un album ça fait toujours son effet… mais captiver l’audience sur tout un album, qui plus est, d’une durée proche de l’heure d’écoute, n’était pas gagné. Maintenant que je me suis mis à jour sur le groupe, il est temps de vous en parler plus longuement. Psygnosis est fondé en 2009, et joue sur la vaste scène du death metal. Mais jusqu’en 2014, le groupe va voir son entité et identité changer. En effet, le vocaliste présent depuis le début Yohan Oscar, quitte le groupe et celui-ci ne sera pas remplacé au sein de la formation. Du coup, le premier album totalement instrumental du groupe, “Neptune”, voit le jour en 2017. Aujourd’hui, six ans plus tard, un nouvel album nommé “Mercury” est sorti mais c’est aussi leur première signature avec un gros label. Ce nouvel album va se démarquer des autres productions car ils ont dans leur rang un violoncelliste : choix très intéressant car cela va donner plus de textures et de profondeur dans leur musique déjà très complexe. “Mercury”, qui fait référence à la planète Mercure, est le concept central de ce nouvel album. Autant vous le dire d’entrée, vous savez quand vous y entrer, mais pas quand vous allez y sortir. Cet album est tout simplement colossal, une odyssée musicale que peu de groupes arrivent à créer. Un voyage aux confins de notre système solaire, qui ne vous laissera pas indifférent. Justement le terme qui résume cet album est bien « odyssée ». Laissez-moi vous expliquer…

 

L’album s’ouvre avec “Öpik-Oort”, aux premiers abords on pourrait croire que c’est un mot qui vient du langage klingon, mais pas tout à fait. Le « Öpik-Oort » est ce qu’on appelle en astronomie, le « nuage de Oort » : c’est un vaste ensemble de comètes et corps extrêmement petits. Musicalement, cette chanson est déroutante et oppressante. Les instruments sont utilisés ici afin de nous perdre dans son espace infini, dans l’infinité de l’inconnu, mais nous il nous émerveille également à travers des découvertes sonores que le groupe a réussi à créer. C’est prenant, ambiant et très technique. Le côté metal technique ici perd tout son sens, car paradoxalement rien n’est violent. Tout est fluide et beau, notre imagination se laisse perdre dans cet infini qu’est la galaxie. L’ajout du violon est merveilleux, les nappes sonores sont prenantes mais également perturbantes. Cela me rappelle beaucoup la fin du film « Interstellar »… Mais revenons à nos moutons. L’inconnu, l’infini et le danger sont les sensations qui émanent du morceau jusqu’à l’accalmie de fin, qui nous amène tout doucement vers l’éclipse. La pochette de l’album est une parfaite illustration du voyage visuel et sonore qu’est cet album. Et ce second morceau en est le plus représentatif. “Eclipse” est construit en 3 parties, la première très ambiante qui se construit au fur et à mesure jusqu’à (vous l’aurez deviné) l’éclipse totale. La deuxième partie, bien plus sombre et complexe, qui nous écrase par sa grandeur musicale : c’est tout simplement époustouflant. Et troisième partie nous laisse, inerte face aux paroles de Jacques Brel (la bêtise, c’est terrible) : un texte qui montre que les gens ont peur de la nouveauté et de la découverte, d’aller plus loin, la peur de l’inconnu… “Eclipse” se termine de manière magnifique, cette section de violoncelle est magique, un rayon de lumière à travers tout ce chaos. Cette transition avec le troisième morceau est une masterclass. “Eclipse” était sombre mais “Sunshine” est tout son contraire : le voyage prend une tournure plus apaisante et magnifique, la contemplation est le maître mot. Une nouvelle fois, l’infini et l’immensité de l’espace se font ressentir. Nous voici maintenant sur le plus gros cratère météorique connu de mercure le caloris basin, qui est aussi le nom de la quatrième chanson de cet album, et les choses sérieuses peuvent commencer. Musicalement, le groupe se libère, se déchaîne… c’est tantôt beau tantôt déchirant. La vision apocalyptique amenée sur cette chanson montre une nouvelle fois toute l’étendue du talent des français pour nous raconter ce périple. “Unranometria” est l’épique conclusion de ce voyage fabuleux. L’uranometria, est par définition, l’atlas des constellations. L’immensité, la complexité est le cœur de cet acte final ou tous types d’émotions font leur apparition : l’accalmie et l’oppression, la beauté et les ténèbres… C’est certainement le morceau le plus complet de l’album, alternant entre le death technique, le jazz et d’autres surprises. C’est la parfaite conclusion de ce voyage dantesque. D’autres qualificatifs pourraient être employés bien évidemment, mais Psygnosis, ici, a écrit un chef-d’œuvre. “Mercury” est grand, incroyable, étincelant, fabuleux et immense…

Tracklist :

  1. Öpik-Oort

  2. Eclipse

  3. Sunshine

  4. Caloris Basin

  5. Uranometria

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