Après une cinquantaine de concerts à travers les continents et un premier album remarqué, les lyonnais de Resolve sont de retour avec un deuxième opus plus introspectif et personnel. « Human » déborde de modernité, de talent et d’efficacité mais semble surtout être taillé pour la scène. Le guitariste Antonin, nous en parle ici…
Resolve est né, en 2016, sur les cendres de votre ancien groupe Above The North : le nom de ce nouveau groupe, qui signifie littéralement “résolution” en français, a-t-il un lien avec le fait d’avoir décidé de mettre fin à un projet pour pouvoir pleinement embrasser votre nouvelle direction musicale et assumer vos nouvelles influences? Autrement dit, est-ce que ce nom a été choisi comme une façon de “résoudre les problèmes antérieurs” et aller de l’avant?
Il s’agissait plutôt de dire que c’était le groupe où on allait tout donner sans concession, notre sorte de résolution musicale en somme.
On vous attribue plusieurs styles musicaux tels que le hardcore, le metalcore ou encore le post-hardcore (entre autres) : mais finalement, selon vous, quelle(s) étiquette(s) vous représente(nt) le mieux?
C’est un peu difficile de nous mettre une étiquette à nous-même. On aime juste plein de styles musicaux différents et on essaie de faire la musique qui nous plaît, qu’il y ait des influences prog, djent, punk, pop, etc…
Votre premier album « Between Me And The Machine » était porté sur le thème de la science-fiction, quel(s) est/sont les sujets abordés dans « Humain », votre nouvel album?
« Human » est dans la continuité du premier album avec une inspiration d’Isaac Asimov. L’Homme s’éloignant de lui-même et la machine qu’il crée se rapprochant de l’Homme. Notre approche est plus émotionnelle dans cet album que descriptif dans « Between me and the Machine ». On parle de la mort, la perte de l’autre, les addictions entre autres…
Le titre « New Colors » est une sorte de questionnement sur notre rôle dans la destruction de la planète et notre inévitable extinction en tant qu’espèce : est-ce que un sujet qui vous touche? Qui vous angoisse? Est-ce qu’on peut dire que c’est en quelque sorte VOTRE appel à l’éveil des consciences?
C’est un questionnement sûrement très générationnel, cette angoisse de la fin du monde, que faire, etc… « New Colors » est un appel à l’union, pour essayer de retrouver de l’humain même si on a pas de solution et que ça nous paraît inévitable.
Le morceau éponyme « Human », inspiré par les œuvres d’Isaac Asimov, raconte l’histoire d’un humanoïde mi-clone mi-robot qui se questionne autant sur son existence que sur sa conscience : est-ce que ce titre, de part son thème est en un sens, le lien entre votre premier et deuxième album?
Comme je l’avais dit plutôt, c’est vrai que « Human » est le lien principal entre les deux albums, avec quelques petits indices dans les paroles. Je ne pense pas vraiment qu’on ait fini de parler du sujet du fait qu’il soit si contemporain, mais on aime ce fil conducteur et on apporte de nouveaux ingrédients dans cet album.
Vous vous êtes récemment produits sur la scène de la Warzone au Hellfest 2023, le 18 juin dernier : comment avez-vous vécu ce moment?
C’était pour tous un rêve d’adolescent de pouvoir le faire et on en est très reconnaissant. Malgré une pluie torrentielle, beaucoup de gens sont restés pour nous voir, il y avait une super ambiance.
Aujourd’hui, on constate clairement que la scène française est en train d’émerger notamment avec des groupes tels que Landmvrks, Novelists FR ou encore Ten56 : comment voyez-vous ce phénomène dont vous faites également partie?
On est très fier de faire partie de cet élan en France, même si je ne pense pas qu’on le vive comme quelque chose de national. On a pu tisser des liens avec ces groupes, quelquefois forts, et on est toujours très heureux de les voir briller là où ils se produisent simplement parce qu’ils sont nos amis.
Justement vous avez sorti la chanson « Older Days » avec Aaron Matts (Ten56) et Zelli (Paleface swiss), le trio est totalement improbable et imprévisible : est-ce que cette idée folle était prévue au moment de la composition de cet album? Est-ce que c’est l’effet que vous cherchiez avec cette sortie? Le fait d’intégrer l’univers de ces deux personnages à votre propre univers était-il un exercice difficile?
On a trouvé cette idée après avoir totalement fini l’album. L’ambiance rap d’« Older Days » nous a rappelé le flow de Zelli et d’Aaron et ça nous ait tombé dessus comme une évidence qu’on avait jamais pu voir avant. On les a contactés et ils étaient ravis de participer à ce projet. Il a fallu écrire des parties en plus avec eux et pour eux, tout s’est fait assez naturellement en 2 jours dans notre studio sur Lyon.
Vous allez défendre ce nouvel album lors d’une tournée (pour le moment) composée d’une dizaine de dates françaises, mais également d’un passage à Prague, le 25 novembre prochain : appréhendez-vous cette date différemment des autres, du simple fait que, le public pragois ne vous connaît peut-être pas aussi bien que le public français?
Le fait de tournée en Europe depuis maintenant 1 an et demi sans beaucoup d’arrêts nous a permis de gagner en confiance. On a déjà pu jouer à Prague avec Landmvrks et Ten56, et on est ravi d’y retourner. Le public y était super et la ville magnifique. On va essayer de le rendre au pragois comme on sait le faire, en donnant le meilleur de nous-même.
En remerciant, Romain de l’Agence Singularités pour l’opportunité de cette interview. Mais également à Resolve et particulièrement à Antonin pour son temps et ses réponses…