Bruce Dickinson
“The Mandrake Project”
Format: Album
Genre: Heavy metal
Pays: Angleterre
Label: BMG
Sortie: 01.03.24
Note: 4/5
Annoncé en grandes pompes, Bruce Dickinson reprend sa carrière en solo en parallèle d’Iron Maiden. Le charismatique et infatigable chanteur sort son 5ème album : « The Mandrake Project« , le premier depuis « Tyranny Of Souls » sorti en 2005. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un concept album, qui aura mis 5 ans à se concrétiser ! À noter que « The Mandrake Project » s’accompagne également de comics écrits par Bruce lui-même, et que l’on peut acheter (avis aux collectionneurs, donc) ! Je ne me suis jamais plongé totalement dans la discographie de Bruce Dickinson, mais j’apprécie ses titres en solo, notamment « Tears of the Dragon » et « Tattoed Millionaire« . J’espère que l’album sera dans la même lignée !
L’album comporte 10 titres et raconte « une histoire sombre et adulte de pouvoir, d’abus et de lutte pour l’identité, sur fond de génie scientifique et occulte », pour reprendre les explications fournies sur le site de « The Mandrake Project« . Ce concept ne se ressent pas forcément musicalement sur tous les titres, mais au niveau des paroles le thème est toujours présent. Se sont d’ailleurs « Afterglow of Ragnarok » et « Rain on the Graves« , qui ont été dévoilé les premiers avec des clips très travaillés. Ces 2 chansons ont des ambiances très sombres, voir mystiques avec un son très lourd ainsi que quelques passages batterie à la double pédale. On est bien loin d’Iron Maiden et, globalement c’est une bonne nouvelle, car Bruce Dickinson a sa propre identité dans ses projets solo, c’est ce qui me plaît.
Pour revenir strictement au plan musical et à la composition des morceaux : les différents instruments sont en retrait, la voix de Bruce est LA star qui est mise en avant. L’exemple le plus flagrant est le solo de guitare sur « Many Doors to Hell » qui est mis en retrait pour accompagner le chant de Bruce. Cependant les soli sont très bons, notamment sur « Rain on the Grave » mais aussi sur « Mistress of Mercy« . Les parties batteries par contre sont beaucoup plus discrètes : elles servent les chansons, mais je n’en ai aucune qui m’est restée en tête ou qui m’a fait tendre l’oreille. A contrario, une chanson comme « Fingers in the Wound » détonne complétement avec ses sonorités orientales amenées par des violons. L’ambiance de ce titre n’est pas sans rappeler Myrath. La seule chose que je pourrais dire sur « Fingers in the Wound« , est que c’est le morceau le plus court de l’album (moins de 4 minutes) : j’en aurai bien pris d’avantage !
J’ai évoqué précédemment que, dans sa globalité, « The Mandrake Project« , avait sa propre identité, loin de celle d’Iron Maiden. Il y a cependant quelques exceptions : la plus flagrante est « Eternity Has Failed« . Le cas est particulier, et il est d’ailleurs expliqué dans le booklet de l’album : le titre « If Eternity Should Fail » devait être le morceau d’ouverture de l’album solo de Bruce Dickinson. Steve Harris a finalement décidé de l’utiliser sur « The Book of Souls« . L’intrigue de « The Mandrake Project » a donc changé et le titre a été légèrement retravaillé : ajouts de pistes vocales, quelques changements dans les paroles pour arriver à « Eternity Has Failed« . Si vous avez aimé le titre d’Iron Maiden, vous aimerez forcément celui-là, parce que les différences sont mineures : en complément de ce que j’ai mentionné précédemment, seuls le refrain et un peu plus d’orchestrations diffèrent. Après cet exemple dans lequel c’est Bruce qui a inspiré Iron Maiden, il y a bien évidemment l’inverse, avec la fin du titre « Resurrection Men » et son rythme galopant typique (qui relève d’ailleurs le morceau). Le début du morceau est quasiment a cappella et donc totalement initié par le chant de Bruce Dickinson, qui semble un peu à la peine et en fait trop à mon goût. L’autre morceau qui n’aurait pas eu à rougir de sa présence sur un album de la Vierge de Fer est « Mistress of Mercy« , qui est plus rapide mais agréable sans plus. « Face in the Mirror » sonne comme du vieux Bruce Dickinson, façon « Tattoed Millionaire« . Une balade assez sobre au niveau du chant ou, au contraire de « Resurrection Men« , j’aurai voulu qu’il en donne un peu plus ! « The Mandrake Project » se clôture avec les 2 titres les plus longs de l’album. Tout d’abord « Shadow of the Gods » que je décompose en 2 parties, la première portée par une grande performance de Bruce au chant. La seconde est plus rock mais je suis moins convaincu par les lignes de chant plus graves. Enfin pour finir, « Sonata (Immortal Beloved)« , qui dépasse les 9 minutes mais reste mid-tempo tout le long. La performance de Bruce est magistrale sur le refrain avec ses « Save Me Now », le solo de guitare qui clôture l’album est également très bon pour finir en beauté.
« The Mandrake Project » n’est que le premier album du retour de Bruce Dickinson en solo, accompagné des comics pour raconter une histoire qui n’est manifestement pas finie. Cette première étape est une réussite, malgré quelques titres un peu plus faibles : « Face in the Mirror« , « Resurrection Men« . Ils sont largement contrebalancés par des morceaux originaux qui nous emmènent avec eux : « Rain on the Graves« , « Fingers in the Wound« , « Sonata (Immortal Beloved)« , qui ont des ambiances bien à elles et poussées jusque dans les clips pour « Rain on the Graves » et « Afterglow of Ragnarok« . Tout n’est pas parfait, mais vous êtes sûrs de passer un bon moment en écoutant « The Mandrake Project« . N’est-ce pas là le plus important ?
Tracklist :
- Afterglow of Ragnarok
- Many Doors to Hell
- Rain on the Graves
- Resurrection Men
- Fingers In the Wounds
- Eternity Has Failed
- Mistress of Mercy
- Face in the Mirror
- Shadow of the Gods
- Sonata (Immortal Beloved)
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